Les groupes Renault, Louis Vuitton, Casino (par l’intermédiaire de Cdiscount) et Michelin sont les quatre partenaires industriels de la nouvelle chaire de l’École des Ponts ParisTech, dont la convention de partenariat d'une durée de quatre ans a été signée officiellement le 14 février, à Paris. Son intitulé «supply chain du futur» est relativement vaste pour permettre d’explorer l’impact des nouvelles technologies, en particulier autour de la mécanisation, de l’internet des objets, de la data science et de la blockchain, mais aussi d’échanger et de partager sur les nouveaux usages et les bonnes pratiques de développement durable. Les objectifs communs affichés par l’école d’ingénieurs et ses quatre partenaires, non concurrents et plutôt précurseurs en matière de supply chain, sont de faire avancer la formation, l’innovation et la recherche dans ce domaine. Cela passera notamment par le soutien à des travaux de recherche, à des projets et des stages de fin d‘étude, par une participation au programme Focus Métiers de l’École et par des échanges de connaissances et des partages d’expériences via des séminaires, des universités d’été ou des conférences. A noter le travail de «catalyseur» mené depuis près de deux ans par Fabrice Bonneau, en sa qualité de président du Département Génie Industriel de l’Ecole des Ponts (et par ailleurs DG d’Argon Consulting), pour mettre en place avec ces quatre grands industriels cette chaire placée sous la direction académique d’Aurélie Delemarle (directrice du département Génie Industriel) et sous la direction scientifique de Philippe Wieser, professeur à l'EPFL (Lausanne) et à l’École des Ponts ParisTech, ainsi que directeur de l’IML (International Institute for the Management of Logistics). Deux ateliers technologiques ont déjà réuni ces partenaires l'an dernier, sur la blockchain et sur l’IoT, le prochain sujet prévu étant la manutention des objets lourds en entrepôt (en mai ou juin). A priori, le premier sujet de recherche approfondie, confié d’ici septembre à un «post doc» (18 mois de travail), devrait porter sur l’utilisation de la data science dans les prévisions et la planification (modèles stochastiques). JLR
De gauche à droite : François Bertière, président de la Fondation des Ponts, Mark Sutcliffe, directeur supply chain du Groupe Renault, Pierre-Yves Escarpit, DGA en charge de la supply chain de Cdiscount, représentant le groupe Casino, Vincent Barale, directeur supply chain de Louis Vuitton, Sophie Mougard, directrice de l’École des Ponts ParisTech, et Pierre-Martin Huet, directeur de la supply chain du groupe Michelin. Crédit photo JL Rognon
Le fait d’avoir cédé pour 200000 m² d’entrepôts logistique l’an dernier dans le cadre de la nouvelle stratégie d’investissement du groupe (voir NL n°2789) n’empêche pas Prologis France d’ambitionner d’atteindre d’ici 2 à 3 ans les 4 à 4,5 millions de m² pour son parc immobilier, contre 2,8 millions de m² fin 2018 avec 118 entrepôts. «Nous souhaitons y parvenir notamment en procédant à des acquisitions », précise Cécile Tricault, directrice générale de Prologis France. Le spécialiste de l’immobilier logistique compte donner la priorité, d’une part, aux axes où il est déjà bien implanté (Paris-Lyon-Marseille-Le Havre) afin de créer des hubs, et d’autre part, ceux qui lui permettront de développer une offre en matière de logistique urbaine (priorité sera donnée ici à Paris et à l’Ile-de-France). A court et moyen terme, Prologis France veut par ailleurs lancer de nouveaux services clients et poursuivre la montée en gamme de son parc immobilier, ce dernier étant aujourd’hui composé de sites premium à environ 80 %. Davantage de sites seront ainsi dotés de panneaux photovoltaïques et de systèmes de gestion technique des bâtiments (GTB). Ses clients pourront bientôt solliciter Prologis pour être rapidement mis en relation avec des fournisseurs de racks, sociétés de nettoyage ou encore gestionnaires de déchets dans le cadre d’un nouveau service dénommé Prologis Essentials, dont le lancement est prévu sur le 1er trimestre. De quoi permettre au spécialiste de l’immobilier logistique de continuer à afficher un fort taux d’occupation de ses sites en France (98,4 % en 2018). AD
Cécile Tricault, directrice générale France de Prologis. Crédit photo DR
L'opérateur de réseau IoT Objenious lance une nouvelle offre sous la technologie LoRa : une formule de « réseau dédié » ciblant en priorité les grands sites industriels, notamment pour des applications intralogistiques. « Certains grands comptes pouvaient hésiter entre le principe du réseau privé, complexe à mettre en place et à adapter aux cas d'usage innovants de l'IoT, et celui du réseau public, à l'image de celui qu'Objenious a lancé il y a trois ans. L'idée est de leur proposer le meilleur des deux mondes : un type de réseau hybride qui leur est dédié localement mais reste ouvert sur le monde extérieur », résume Stéphane Allaire, le CEO de cette filiale IoT de Bouygues Telecom. L'approche a été creusée courant 2018 avec deux clients, dont Airbus. L'avionneur avait déjà testé les services d'Objenious mais souhaitait développer l'usage de l'IoT sur ses grands sites européens. Trois cas d'usage ont été formalisés pour faciliter le lancement de projets par les métiers : l'un sur la localisation d'équipements mobiles, qui permet aussi d'en mesurer le taux d'usage, un deuxième sur la télé-relève de température pour des pièces stockées en température dirigée, comme des joints, et le troisième sur le monitoring de certains boutons de commandes. En 4 mois, plus de 700 capteurs ont été déployés sur plusieurs sites français, ainsi qu'un en Allemagne. « Les messages remontant des informations ne génèrent aucun coût additionnel, le déploiement Plug & Play des antennes assure une couverture sur mesure, et la continuité du service est assurée si des équipements sont amenés à quitter le site, par exemple en cas de vol ou pour des pièces en mobilité », indique Stéphane Allaire, qui fait aussi valoir la sécurité du système, en lien avec le cœur de réseau de Bouygues Telecom. Et le tout peut être piloté via sa plateforme Spot (Smart Portal of Things), qui permet aussi d'exploiter les données remontées. MR
Le réseau dédié permet notamment à Airbus de localiser certains équipements, et d'en analyser les usages. Crédit photo Airbus / A. Doumenjou – masters films
Mercredi dernier, Transporeon a convié ses prospects du retail et des PGC à une matinée organisée chez GS1 pour leur présenter les fonctionnalités clés de sa plateforme collaborative. « Celle-ci connecte au quotidien nos 1.200 clients à une communauté de quelque 90.000 transporteurs routiers en Europe », a rappelé Valérie Carreau, la directrice France de l'éditeur allemand. Au cœur des échanges figurait le retour d'expérience de BSH Electroménager : cette branche du Groupe Bosch utilise de longue date différentes solutions de Transporeon, notamment dans l'Hexagone pour assurer la distribution de ses 5 marques au départ de sa plateforme de Tournan-en-Brie (77). « Nos moyens sur place sont finis, en termes d'équipe ou de portes à quai, et un des enjeux est d'optimiser la coordination des réceptions et des expéditions via le module de gestion des créneaux horaires, afin de gagner en fluidité et de limiter les temps d'attente susceptibles de nous être facturés », a indiqué Gabriel Schumacher, son directeur logistique, en mentionnant aussi le volet de gestion d'appels d'offres via Ticontract, qui assure plus de transparence et de compliance dans ses relations transporteurs. BSH bénéficie aussi du travail mené par Transporeon sur la prédictivité, fondé sur l'analyse via le big data et le machine learning des quelque 13 Md€ de dépenses annuelles transport gérés via sa plateforme. « En 2018, l'accent a été mis sur la visibilité via un calcul enrichi des heures d'arrivée (ETA), et un pilote est en cours avec 5 clients sur une gestion prédictive des capacités de transport, dans un contexte souvent pénurique. Il s'agit d'aider nos clients à faire des arbitrages plus fins, surtout pour le volant de leurs besoins hors contrats-cadres, en ayant plus de visibilité sur le potentiel d'offres susceptibles de se manifester sur telle ou telle ligne », a résumé Steven Gérard, le directeur du développement de Transporeon. La formule sera lancée en option au printemps. Mais qu'il s'agisse de prise de rendez-vous ou d'ETA, et compte tenu de l'atomisation du TRM, l'interopérabilité entre les différentes solutions est essentielle, a souligné Stéphane Cren, le responsable de l'innovation de GS1 France. MR
Le phénomène commence à devenir inquiétant. Comme en 2017, le trafic fluvial de conteneurs exprimé en Equivalent Vingt Pieds (EVP) en France est en recul et la décroissance s’est même aggravée (-6,3% contre -2,4% en 2017). L’explication avancée par Voies Navigables de France (VNF) est très différente de celle d’il y a un an (voir NL 2660), où le ralentissement de trafic se concentrait sur les bassins Seine-Oise et Rhône-Saône. En 2018, la décroissance est attribuée à la «forte dégradation de l’activité des lignes conteneurisées sur le bassin rhénan» (-34,8%), fortement perturbée par des étiages prolongés (basses eaux) dus aux aléas climatiques. Selon VNF, hors Rhin, le trafic fluvial de conteneurs enregistrerait même une croissance de + 2,8%. Toujours handicapé par des difficultés de manutention sur le port de Fos liées au partage des mêmes quais pour le chargement et déchargement des navires (maritimes) et des bateaux (fluviaux), le bassin Rhône-Saône accuse néanmoins aussi un recul de 2,8% de son trafic (un peu plus de 84.000 EVP). En revanche, celui du bassin Nord-Pas-de-Calais a connu une hausse particulièrement élevée (+16%), avec une intensification des navettes fluviales (109.000 EVP). Quant au bassin Seine-Oise, le trafic est stable (-0,2%), avec 263.000 EVP. JLR
Fondée en 2016 par deux anciens du programme Google de voiture autonome, la startup californienne Nuro vient de lever la somme record de 940 M$ auprès d'un fonds géré par le groupe japonais Softbank. Celle-ci développe un service de livraison urbaine sans chauffeur, pour lequel elle a développé un véhicule autonome baptisé R1, doté de quatre compartiments. Nuro cible pour l'instant la livraison de repas ou de courses, et c'est d'ailleurs avec l'enseigne de supermarchés Kroger, n°2 sur le marché américain, que la startup a réalisé un pilote mi-2018 dans la ville de Scottsdale, Arizona. Plus d'un millier de commandes internet ont été livrées, d'abord avec des Toyota Prius et des Nissan Leaf équipées de son système de conduite autonome, mais avec un accompagnateur humain. En fin d'année, la formule a basculé sur ses propres véhicules R1. Sa récente levée de fonds va lui permettre de développer des projets à une échelle géographique plus large, en poursuivant l'extension de sa flotte et ses investissements en R&D. PM