Ce qui devait arriver arriva. La crise sanitaire a complètement rebattu les cartes concernant les risques pesant sur les SC. Ceux liés à l’économie, à la planification et à la logistique arrivent désormais en tête dans la seconde édition du Baromètre des risques Supply Chain réalisé par le cabinet de conseil Kyu Associés en partenariat avec l’Ecole des Arts et Métiers (100 responsables supply chain, achats et risques interrogés dans 14 secteurs d’activité). Dans sa première édition, le classement était dominé par les risques liés aux défauts de qualité, à la planification et aux capacités productives de partenaires… avec un risque sanitaire qui n’apparaissait même pas dans le Top 10. Depuis, la criticité de ce dernier risque a fortement augmenté (voir graphique matrice des risques ci-dessous) et les entreprises, prenant conscience de son impact, craignent de devoir subir les effets d’une récession économique majeure sur leur SC. « L’incertitude quant aux prévisions de ventes est devenue la norme dans de très nombreux secteurs, souligne l’étude. Les points de repère habituels issus de l’historique sont devenus obsolètes et cela met à mal les processus de S&OP. » Des tensions demeurent en outre sur les flux logistiques avec des zones géographiques encore confinées et des hubs mondiaux saturés. Les risques liés à la planification et à la logistique arrivent logiquement 2ème et 3ème dans le dernier classement du Baromètre de Kyu Associés, devançant ceux liés à la qualité (4ème), à la réglementation (5ème), au contexte sanitaire (6ème), à la cybersécurité (7ème), au sourcing (8ème), aux finances (9ème) et aux capacités (10ème). « La crise a peut-être été un mal pour un bien, relève Laurent Giordani, associé fondateur de Kyu Associés. Elle a permis d’extrapoler toutes les faiblesses des organisations en matière de SC. Il n’est ainsi plus acceptable pour une entreprise de ne pas avoir de visibilité sur sa supply chain, de ne pas structurer cette dernière afin de disposer d’alternatives face à une éventuelle carence de production dans une zone géographique ou encore de ne pas animer un système de management de continuité en collaboration avec ses fournisseurs et clients. » Et les professionnels semblent en être conscients : le baromètre révèle que 77 % des sondés souhaitent modifier le profil de leur SC d’ici 2025. Ils sont notamment 48 % à vouloir renforcer/élargir leur plan de continuité d’activité, 45 % à souhaiter diversifier leurs bassins d’approvisionnement et 42 % à désirer disposer d’outils de cartographie et d’évaluation de leurs risques SC. Certains ont aussi fait part de leur intention de sécuriser leur production (35 %), d’augmenter leurs stocks (34 %) et de mettre en œuvre des flux logistiques alternatifs (18 %). AD
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