Depuis sa création en 2017, La Charrette, une solution de colivraison destinée aux producteurs, sorte de "BlaBlaCar des produits locaux", a fait du chemin pour devenir le premier réseau logistique national consacré aux circuits courts. Sa vocation était de "mettre en relation des producteurs entre eux afin d’organiser des livraisons groupées", explique Laura Giacherio, qui est à l’initiative de la plateforme avec sa sœur Marie. Mais, très vite, elles s’aperçoivent que la logistique est l’un des principaux freins au développement de ce concept. "Les producteurs attendaient de la logistique qu’elle leur permette d’accéder à de nouveaux débouchés en recherche de produits locaux."
Pas de transporteurs vers lesquels se tourner
Le duo s’est ainsi rapproché des intermédiaires du marché local (groupements de producteurs, grossistes, plateformes numériques…) chargés d’organiser les flux entre les producteurs et les acheteurs professionnels (restaurants, magasins…). Force est de constater que ces derniers ne trouvaient pas de transporteurs vers lesquels se tourner. "Les acteurs traditionnels offraient peu de flexibilité en matière d’horaires, de tournées, de volumes minimums…", explique-t-elle. Afin de combler ce vide dans l’offre de transport, elles ont donc eu l’idée de développer un réseau de transporteurs indépendants plus adaptés à ces petits volumes et d’imaginer une dizaine de modèles logistiques pour optimiser la ramasse. Ainsi est née la bourse de fret des circuits courts.
Comment ça marche ?
Officiellement lancé fin octobre, ce nouveau service permet aux intermédiaires de trouver, grâce au site Internet lacharrette.org, un producteur ou un transporteur local pour une livraison simple ou la mise en place d’une tournée en envoyant directement leur demande à la communauté. "Il leur suffit d’indiquer les produits à faire livrer, le point de départ et celui d’arrivée."
La plateforme Web traduit ensuite les demandes reçues en demandes de transport logistique détaillées pour que les transporteurs et les producteurs colivreurs puissent se positionner sur celles qui les intéressent. Pour les colivraisons, c’est à celui qui délègue sa livraison à un producteur de proposer un prix. Libre à ce dernier de l’accepter ou non. Les transporteurs sont quant à eux libres de fixer leurs tarifs.