A deux mois de « rentrer dans le dur » avec le Brexit
Jouerait-on à se faire peur ? En tout cas, depuis la semaine dernière, l’hypothèse d’un Brexit dur, conséquence d’un « no deal » entre le Royaume-Uni et l’UE, est devenu un scenario envisageable, voire crédible. Theresa May affiche sa détermination à ne pas reculer, notamment sur la date de mise en œuvre du 29 mars. De son côté, Bruxelles n’a pas l’intention de revenir sur l’accord préalablement négocié, qui a été rejeté par le Parlement britannique. Bien sûr, tout peut encore évoluer mais à deux mois de l’échéance, cette absence de visibilité devient très anxiogène pour les nombreuses entreprises dont les supply chains traversent la Manche. Avec déjà des conséquences concrètes, comme cette décision annoncée hier par Nissan de renoncer à produire son modèle X-Trail sur le sol britannique. « Ne vous trompez pas, il y a plein de pays qui seraient ravis d'accueillir la construction des ailes pour les avions Airbus » avait par ailleurs lancé Tom Enders, le CEO d’Airbus dans une vidéo postée sur Internet le 24 janvier. Pour les responsables SC, la fin des accords de libre-échange entre le Royaume-Uni et l’UE signifierait un allongement considérable des délais de passages en douane, et le rétablissement de tarifs douaniers (et de la TVA) sur les produits traversant la frontière. Et comme il vaut toujours mieux prévenir que guérir, certains d’entre eux se sont d’ores-et déjà préparés au pire et fait ce qu’un directeur SC aime le moins : augmenter ses stocks…
Jean-Luc Rognon
Jean-Luc Rognon