Newsletter quotidienne n° 3492

Créé en 2009 à Dallas, o9 Solutions a bouclé dernièrement une importante levée de fonds de 295 M de dollars à laquelle ont participé son investisseur historique KKR, mais aussi General Atlantic (notamment par l’intermédiaire de son fonds BeyondNetZero Venture, dédié aux entreprises agissant pour le climat et la transition énergétique) et Generation Investment Management, un fonds américano-britannique co-fondé par l’ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore. Editeur d’une plateforme cloud qu’il surnomme Digital Brain et proposant aux entreprises une vision de bout en bout (prévisions, planification, opérations), l’entreprise est désormais valorisée à 2,7 Mds de dollars, contre 1 Md en avril 2020 après sa première levée de fonds, d’un montant de 100 M de dollars (voir NL 3132) investi par KKR. « Non seulement une supply chain agile, intelligente et résiliente est l’un des plus importants accélérateurs de croissance, mais cela conduit également, de manière intrinsèque, à réduire son empreinte carbone, en particulier pour les organisations qui opèrent à l’échelle mondiale » a déclaré Sanjiv Sidhu, le président et co-fondateur d’o9 Solutions (c’est aussi le créateur d’i2 Technologies, revendu à JDA en 2010 pour 600 M $). Avec ce nouveau financement, o9 Solutions compte notamment intensifier sa R&D sur sa plate-forme, qui fait déjà largement appel aux technologies de Big Data et de machine learnin et s’appuie sur un jumeau numérique de chaque organisation pour modéliser les interactions avec clients et fournisseurs et permettre de simuler en temps réel différents scénarios. En un an, l’effectif est passé de 1 000 à plus de 1 600 employés dans le monde. o9 Solutions compte aujourd’hui environ 80 clients (50% aux Etats-Unis, 40% en Europe, 10% en Asie Pacific), dont Nestlé, Walmart, Pirelli, New Balance, AB Inbev, Bridgestone, KraftHeinz, Estée Lauder, General Electric ou encore Caterpillar. « Il y a encore 3 ans, nous n’étions pas présents en Europe, où notre équipe est actuellement de 217 personnes, dont une dizaine en France, un marché sur lequel nous souhaitons fortement nous investir » nous a confié Tanguy Caillet, SVP Global Industry Solutions chez o9. JLR

Afin de se développer sur le marché nord-américain, Shippeo a constitué son équipe de direction aux Etats-Unis. Pour le spécialiste de la visibilité transport temps réel, l’objectif est notamment d’accélérer le nombre d’intégrations directes à sa plateforme de nouveaux transporteurs routiers, prestataires logistiques et compagnies maritimes basés aux États-Unis. La plate-forme suit chaque année plus de 25 millions d’expéditions dans 74 pays en étant reliée à plus de 850 systèmes télématiques et TMS. « C’est le meilleur moment pour renforcer notre position sur le marché nord-américain, explique Lucien Besse, directeur général de Shippeo. L'analyse des données de visibilité est essentielle pour aider les entreprises à gérer de manière proactive leurs problèmes de supply chain, surtout en ce moment, avec les problèmes actuels du marché et des infrastructures qui continuent de perturber la fiabilité des flux de transport et des processus logistiques. ». L’équipe de direction américaine est composée de deux spécialistes de la SC, Christopher P. Mazza et Brian Shultz, recrutés respectivement comme vice-président senior croissance internationale et vice-président senior ventes et marketing Amérique. Le premier, qui dirigera l’expansion de la plateforme en Amérique du nord et d’autres marchés, a occupé des postes de direction chez des spécialistes de la traçabilité transport comme ClearMetal (acquis par Project44), Xvela (Navis) et International Assets Systems (acquis par Blume Global). Il a par ailleurs travaillé chez des transporteurs maritimes comme Maersk, DSR-Senator et Hanjin. De son côté, Brian Shultz a une expérience de plus de 20 ans dans le domaine des technologies supply chain à l’international, en participant à la création de vastes réseaux logistiques multimodaux pour de nombreux importateurs et prestataires (3PL et 4PL). AD

En passe de fêter ses 10 ans, le marseillais Traxens annonce une levée de fonds de 23 M€ et l’acquisition de Next4, challenger toulousain à la solution complémentaire en matière de tracking IoT de conteneurs. La trajectoire de Traxens est très axée sur le fret maritime, avec le soutien capitalistique et business de trois des grands armateurs mondiaux (CMA CGM, très tôt, puis MSC et Maersk, voir NL 2935), même si d’autres profils d’investisseurs s’étaient joints à eux à l’été 2019 lors du précédent tour de table de 20 M€ en série C (voir NL 2969). Destinée à équiper directement les conteneurs (ses actionnaires possédant ou utilisant près de 50% du parc mondial en maritime), la solution IoT de Traxens assure une remontée de données précises et exhaustives des actifs en transit partout dans le monde : géolocalisation, mais aussi détection de chocs, suivi de température et d’humidité ou ouverture / fermeture du conteneur. Ses actionnaires ont remis au pot pour ce nouveau tour de financement qui lui permet d’acquérir Next4, pour un montant non précisé, dont la formule repose sur des trackers amovibles et réutilisables, apposés sur les conteneurs depuis le point départ jusqu'à la destination finale. Fondée en 2018, cette start-up cible notamment les grands transitaires et les propriétaires de cargaison, sans compter qu’une version plus compacte lancée début 2021 pour le fret aérien a été approuvée par plusieurs compagnies (voir NL 3314). En combinant ces offres complémentaires, Traxens et Next4 donnent ainsi aux chargeurs et à leurs partenaires le choix entre un conteneur pré-équipé ou un tracker de cargaison amovible, en fonction de leurs besoins. L’enjeu est aussi de poursuivre le développement de leurs solutions, applications logicielles et fonctionnalités, en matière de planification des expéditions, de gestion collaborative des risques ou de rapports d'analyse. Mais aussi de tisser de nouveaux partenariats, notamment avec des acteurs de la location de conteneurs, de l’assurance maritime, ou des systèmes de gestion des transports. Les fonds levés vont aussi étayer le développement de Traxens sur les marchés des Amériques, nord et sud, ou d’Asie, la société étant dirigée depuis mi-2020 par David Marchand, au parcours très international. Next4 devient une filiale à part entière de Traxens, et restera implanté à Toulouse sous la direction de son fondateur Cédric Rosemont, qui prend aussi la casquette de directeur du marketing de Traxens. MR

Les m² disponibles sont rares en région lyonnaise, mais sur la fin 2021 le groupe Idea s’est implanté à Saint-Quentin-Fallavier, sur le prisé parc d’activités de Chesnes, à proximité de deux sites industriels du groupe Radiall (l’un sur ce parc, l’autre à Voreppe près de Grenoble). Dédié à ce spécialiste des solutions d’interconnexion, cet entrepôt sécurisé dispose de 3 500 emplacements de stockage et d’une zone de picking pour préparer plusieurs centaines de lignes de commandes au quotidien. Ces prestations s’inscrivent en aval de la production de Radiall, pour assurer l’expédition de produits finis surtout à l’international. Ce volet reposait jusque-là sur son site de Voreppe, mais l’industriel l’a externalisé afin de disposer d’une plateforme logistique à la fois proche de ces usines et de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, pour accélérer ses expéditions à l’international, et de s’appuyer sur un partenaire logistique certifié OEA pour gérer ces flux en lien avec les marchés où Radiall dispose de filiales comme les États-Unis, la Chine, l’Inde ou le Mexique. Mi-2021, Idea avait remporté l’appel d’offres avec une prestation sur mesure déployée en ouvrant son 59^ème site dans l’Hexagone (en propre ou in situ) et en constituant une équipe en local. Au-delà de la réception et du stockage sous douane, la prestation englobe la préparation, le contrôle et le conditionnement par groupage, afin de mutualiser les envois par clients et zones géographiques. Pour optimiser le pilotage de cette activité, le prestataire spécialisé en SC industrielle développe un outil de Business Intelligence capable de récupérer les données ERP du client, qui lui permettra de connaître l’état d’avancement de l’activité et d’anticiper les missions à venir. Avec cette ouverture, Idea met un premier pied en région Auvergne-Rhône-Alpes sur le volet logistique et renforce son expertise au service des secteurs des télécoms et de la connectique, sachant que le groupe travaille déjà sur le volet fibre optique dans le Nord, et les antennes dans l’Ouest de la France. MR

Les partenariats favorisant la mise en place rapide de solutions de sécurisation de sites restent d’actualité chez Peripass. Après avoir signé l’an dernier des accords avec des sociétés comme Nedap, Transporeon et Shippeo (voir NL n°3353), l’éditeur belge de solutions de gestion de cour s’est rapproché de Magnetic, fabricant allemand de systèmes de contrôles d’accès pour piétons et véhicules (barrières, portillons, bornes d’enregistrement, etc.). Grâce à son accord avec cette filiale du groupe italien FAAC, Peripass va pouvoir proposer des solutions complètes pour l’accès aux sites logistiques dans le cadre de projets de yard management. « Cette collaboration permettra de renforcer notre position unique de one-stop-shop dans ce domaine en France, en Allemagne, en Autriche et en Suisse, que ce soit pour le consulting, le hardware, le software et la sécurisation des sites logistiques », souligne l’éditeur. En plus de bénéficier de sa plateforme Saas qui permet d’automatiser et de numériser la gestion de toutes les opérations d’arrivées, de déplacements et de départs de flux logistiques sur site, ses clients et prospects pourront s’équiper en barrières et bornes d’enregistrement estampillés Magnetic. AD

Pour répondre à la forte croissance de la demande de ses jouets en Asie (à deux chiffres depuis 2019), Lego a annoncé son intention de construire une nouvelle usine de fabrication (neutre en Carbone) dans les environs d’Ho Chi Minh City, au Vietnam. L’entreprise danoise investira plus d’un milliard de dollars dans ce projet. Il s’agira de la deuxième usine du fabricant de jouets dans la région (une autre a vu le jour en Chine il y a cinq ans). La construction démarrera cette année et la production en 2024. Jusqu’à 4 000 emplois y seront créés au cours des quinze prochaines années. Cette annonce s’inscrit dans la stratégie de Lego visant à rapprocher au maximum les outils de production des bassins de consommation. « Cela offre la flexibilité nécessaire pour répondre rapidement aux évolutions de la demande locale, raccourcit la Supply Chain et réduit l’impact environnemental des expéditions », justifie l’entreprise. Il semble néanmoins que la décision d’ouverture de cette usine soit antérieure à la crise, et à ses conséquences néfastes des deux dernières années sur les approvisionnements. JF