Newsletter quotidienne n° 3498

Après une déjà très impressionnante levée de fonds de 200 M€ en 2019 (voir NL 2861), voilà que Relex Solutions récidive en annonçant aujourd’hui la clôture d’un nouveau tour de financement de 500 M€ cette fois, mené par des fonds gérés par Blackstone Growth (BXG), l’activité d’investissement en capital de croissance de Blackstone. Valorisé à quelque 5 Mds de dollars à la suite de cette opération, l’éditeur finlandais va pouvoir donner un coup d’accélérateur à sa stratégie d’expansion de sa plate-forme cloud basée sur l’IA de prévisions et planification unifiée, avec une approche transverse et collaborative entre la supply chain, le merchandising, le marketing, les achats et les fournisseurs. Relex Solutions utilise depuis deux ans le terme de Living Retail pour désigner cette initiative menée autour d’un socle technologique commun capable de traiter de très gros volumes de données, et destiné à aider les distributeurs et les marques de PGC à réduire le gaspillage et les coûts en automatisant et en optimisant les processus de prévision de la demande, de réapprovisionnement, de merchandising, et de planification des effectifs. Dans son communiqué, Relex annonce le recrutement futur de « centaines de développeurs et d’experts » pour étoffer ses équipes techniques, actuellement au nombre de 400 personnes (sur un effectif total de 1 300 employés dans le monde). Basée à Lille, l’entité française compte actuellement une trentaine de collaborateurs et une dizaine de clients grands compte dont Franprix, Cora, Lagardère Travel Retail, Alinéa, Boulanger, Cdiscount, Leroy Merlin, Cultura, et Sephora (sur un total de 350 clients au niveau mondial). « Il y a des fortes attentes sur le marché français, nous voulons poursuivre le développement de notre structure et nouer des partenariats en termes de mise en œuvre, d’intégration et d’accompagnement au changement » nous a confié David Ritel, le responsable France de Relex Solutions. (voir suite) JLR

Hormis le renforcement conséquent de ses équipes techniques, le communiqué de Relex Solutions de ce matin n’annonce pas d’autres objectifs commerciaux ou stratégiques à la suite de cette levée de fonds historique (voir Une), la plus importante jamais réalisée par une société de croissance finlandaise. « Avec le soutien du capital, de l’expertise et du réseau mondial de Blackstone, nous sommes impatients de voir Relex consolider sa position de leader du marché et continuer à élargir le nombre de produits qu’elle peut offrir à ses clients » a néanmoins indiqué Paul Morrissey, qui dirige les investissements européens pour Blackstone Growth. Rappelons que Blackstone a été pendant longtemps l’un des principaux actionnaires de Blue Yonder (ex-JDA), racheté à 100% par Panasonic en septembre 2021 (voir NL 3404). « La planification dans le retail et de la supply chain était autrefois dominée par les opérateurs historiques et leurs technologies habituelles, mais la croissance de Relex pour devenir un leader du marché montre que le secteur est prêt à changer » a d’ailleurs déclaré Mikko Kärkkäinen, Pdg du groupe et cofondateur de Relex Solutions, dans une allusion à peine voilée. Gageons en tout cas que cette manne financière ouvrira à l’éditeur finlandais des possibilités en termes d’acquisitions stratégiques ou technologiques ciblées, comme il l’a déjà fait par le passé en rachetant en 2016 le britannique Galleria RTS (construction des assortiments, gestion des planogrammes et des plans de sol) après sa première levée de fonds de 20 M€ en septembre 2015, et en absorbant son compatriote Zenopt (outil de workforce management) en juin 2019, quelques mois après son tour de table de 200 M€. Ces éventuelles futures acquisitions ne seront peut-être que la partie émergée de l’iceberg en termes d’investissements pour Relex, puisqu’il faudra ensuite réussir à intégrer les solutions au sein de sa plate-forme Saas unifiée. C’est ce qui explique d’ailleurs sans doute le renforcement de ses équipes techniques. JLR

Sur 2021, la valeur des actifs gérés par Prologis a augmenté de +45% à l’échelle mondiale, pour atteindre 215 Md$ contre 86,7 Md$ en 2019 avant la crise sanitaire. Preuve d’une certaine « ébullition » dans le secteur, son parc mondial ne s’est pourtant accru que de +1,8% l’an dernier, pour atteindre 93 M de m² avec 4735 entrepôts répartis dans 19 pays. Le contexte s’avère « porteur pour l’immobilier logistique », relevait hier Cécile Tricault, la directrice générale Europe du Sud de Prologis, à l’occasion d’une conférence de presse. La demande de m² va croissant, en lien avec les besoins des 3PL ou le boom d’un e-commerce qui mobilise trois fois plus de surfaces pour un même volume de marchandises, « et qui va nécessiter 12 M de m² supplémentaires par an aux États-Unis et en Europe », a-t-elle noté. Chez Prologis, cet appétit des utilisateurs se traduit notamment par un taux d’occupation en hausse de +1,6 points à 97.4 % au global, même un peu supérieur en Europe où le parc a pourtant cru de +7,5% avec l’acquisition de 23 sites pour atteindre les 891, soit un total de 20 M de m². En France, le taux de vacance atteint même le minima record d’1,6% sur les 3,3 M de m² des quelque 123 plateformes de Prologis. « Un niveau jamais vu, et un portefeuille quasi plein qui nous permet notamment de travailler sur d’autres enjeux », notait Cécile Tricault, en soulignant l’accent sur le service aux clients-utilisateurs mis en lumière l’an dernier (voir NL 3287), étayé par une équipe étoffée de 45% (à 65 collaborateurs), et une organisation autour de « Customer Experience Team » qui regroupent ses différents métiers au service des clients sur une zone donnée, de la transaction au facility management (voir suite). MR

Côté réalisations, l’année de Prologis a bien sûr été marquée par l’inauguration de sa plateforme XXL « carbone neutre » Moissy 2 DC1, avec ses 100 000 m² destinés à Samada Monoprix (voir NL 3424), et véritable vitrine des différents axes de sa stratégie : une reconversion de friche sans artificialisation supplémentaire de sols, une approche d’Open Innovation tournée vers la performance opérationnelle (ici avec une automatisation Exotec) ou la vertu environnementale et la décarbonation (avec Accenta sur un volet géothermie très en pointe). Un autre axe clé de la stratégie porte sur la logistique urbaine, dans le droit fil d’une série d’acquisition menée fin 2020 en région parisienne (voir NL 3249). Un des sites en question, à Rosny, fait l’objet d’une rénovation complète pour illustrer le nouveau visage d’un immobilier logistique urbain, et l’acquisition d’un foncier sur la ZAC parisienne des Batignolles va permettre de développer un projet encore plus innovant, à étages. Redéveloppements, acquisitions… : « nous vison une augmentation de notre parc de +50% sous 2-3 ans, pour atteindre les 4,5 M de m², dont 10 à 15% dans cette approche urbaine concentrée à ce stade sur la couronne parisienne » précise Cécile Tricault, la directrice générale Europe du Sud. Une stratégie qui reste centrée sur les pôles très en vue de la dorsale, y compris Le Havre avec une nouvelle tranche de 100 000 m² à l’étude, ou l’Orléanais, mais aussi la volonté de pouvoir répondre aussi à des besoins clients sur l’arc Atlantique ou l’est de la France, avec la constitution d’une équipe ad hoc. MR

Pour sa 5^ème édition, le Challenge logistique étudiant organisé par le Pôle d’Intelligence Logistique (Pil’es) de la communauté des professionnels de la logistique en Nord-Isère, met à l’honneur une PME de la région, LDPI, spécialisée en transport, logistique et co-packing. Des équipes d’étudiants mulidisciplinaires issus de filières diverses vont donc plancher de manière collaborative, lors d’un hackathon de 24 h organisé les 7 et 8 avril prochain, pour résoudre le défi soumis par LDPI. « Nous sommes une PME qui doit faire face à des arbitrages stratégiques quant à l’optimisation de ses opérations. Ce sera donc une belle opportunité pour mes équipes et moi de bénéficier du regard neuf et innovant des étudiants, au service de l’entreprise et de ses clients » a souligné Damien Sigaud, le fondateur de LDPI. L’évènement aura lieu sur le site du prestataire, dans son nouvel entrepôt logistique de 18 000 m² livré en 2021, à La Verpillière, en périphérie lyonnaise. Les précédentes éditions du Challenge logistique étudiant ont été organisées en partenariats avec des grands groupes : Suez, St Gobain et Schneider Electric. JLR

Castignac, la société de gestion issue de la JV formée entre BT Immo Group (le groupement d’investisseurs initiateur du programme E-Valley, près de Cambrai) et le gestionnaire d’actifs canadien Brookfield Asset Management, a signé en janvier avec AEW Europe la vente d’un actif de logistique urbaine situé dans le 15ème arrondissement de Marseille (quartier Saint-Louis), à proximité du centre-ville et de l’aéroport. Entièrement restructuré en 2021, ce bâtiment de messagerie de 6 638 m² (dont 1 108 m² de bureaux) est loué à Chronopost dans le cadre d’un bail de 10 ans, dont 9 fermes. Il compte 4 quais poids lourds, 30 portes sectionnelles sur 3 côtés, avec un parking permettant le stationnement de 200 véhicules légers. Le portefeuille d’actifs immobiliers que gère Castignac pour le compte de Brookfield et BT Immo est valorisé à 600 M€. JLR

Filiale du fabricant de denrées alimentaires allemand Krüger, la société Milchwerke Mittelelbe (surnommée 'Elb-Milch' ) a fait appel à Viastore en 2019 pour moderniser l’intralogistique de son site de Stendal, en Saxe-Anhalt, au centre de l’Allemagne. Dans le cadre du plan en plusieurs étapes proposé par l’intégrateur au spécialiste du lait en poudre et des aliments pour nourrissons, le WMS Viadat 9.0 a été mis en place, en lien avec les chariots existants et avec un nouveau système de rayonnages mobiles. Les étapes suivantes, l’année dernière, ont consisté à installer un magasin à allées étroites desservies par des AGV ainsi qu’un système à navettes, et à développer une interface bidirectionnelle entre le WMS et l’ERP de l’éditeur allemand ProALPHA. JLR