Newsletter quotidienne n° 3543

Fin 2021, c’est sous la bannière Log’issimo que La Poste a rassemblé la palette de nouveaux services axés sur la logistique urbaine et de proximité développée depuis près de 5 ans au sein de sa branche Services-Courrier-Colis, qui regroupe ses activités postales, dont Colissimo sur le volet mono-colis. Une parenté entre les noms relevée hier à l’occasion d’une conférence de presse présentant les expertises et ambitions de Log’issimo, en l’occurrence par Philippe Dorge, DG adjoint du groupe en charge de cette branche pesant quelque 10 Md€ de CA, mais engagée depuis 10 ans dans une transformation visant à contrebalancer la baisse de ses activités historiques. « Il s’agit notamment de souligner que ces nouveaux développements s’opèrent au cœur de la maison-mère, en misant sur la mutualisation des moyens. Les besoins en matière de logistique de proximité sont en forte augmentation, et l’objectif pour La Poste est d’apporter aux entreprises et collectivités des réponses compétitives et agiles, tout en répondant aux enjeux de décarbonation ou de décongestion des centres-villes », a-t-il résumé. En pratique, nombre de prestations ont déjà été déployés ces dernières années pour des dizaines d’entreprises, et les fidèles des Rois de la Supply Chain se souviendront des projets en lice pour l’édition 2019 avec L’Oréal, et l’année suivante avec Sodastream (voir NL 2816 et NL 3025). Collecte, stockage, préparation, gestion des expéditions et livraison en proximité comme à l’échelle nationale, pour des problématiques multi-colis ou marchandises n’excédant pas 70 kg : « le spectre des prestations est particulièrement large, et relève désormais de 5 verticales : Retail, Fresh, Sur-mesure, Facilities et Santé », a souligné Anthony Catillon, le directeur de Log’issimo. De multiples initiatives ont été mises en œuvre, de la livraison de repas à l’accompagnement du déploiement de drives piétons en e-commerce alimentaire (réappro ou livraison jusqu’à domicile), du déploiement de plans d’équipements de PC pour les scolaires par les régions à la mise en place d’une logistique sur mesure pour la PLV de Coca-Cola, à l’échelon national mais pour un service très capillaire. On notera surtout les marchés jugés à fort potentiel tels que la gestion des pièces détachées urgente pour l’automobile (Mobivia) ou d’outils pour les chantiers, la logistique BtoB aux services des réseaux et boutiques, ou toute la palette d’activités en frais. Au total, Log’issimo a réalisé 154 M€ de CA l’an dernier, auxquels s’ajoutent les 200 M€ liés aux plus de 100 000 contrats montés ces dernières années avec les entreprises pour une collecte et remise sur leurs sites, via des tournées spécifiques. Et l’ambition est de dépasser un total de 500 M€ dès 2025, et d’atteindre le milliard en 2030 (voir suite). MR

Au-delà de la structuration d’offres verticales, c’est à l’adaptation des moyens mobilisés que se sont employées les équipes passées sous la bannière Log’issimo (voir Une), pour constituer un réseau assurant un maximum de proximité au sein des grands bassins de consommation, mais aussi une couverture nationale. « Afin de proposer une offre de services différenciante et particulièrement compétitive, c’est une logique de mutualisation des ressources du Groupe La Poste qui sous-tend toute l’approche, qu’il s’agisse de m², des équipes qui peuvent bénéficier de formations complémentaires, ou des liaisons de transport. Ce sont ces atout qui nous permettront de conjuguer performance économique et écologique, au service de l’excellence en qualité de services », soulignait hier Philippe Dorge, le DGA du groupe en charge de la banche Services-Courrier-Colis. Un des atouts de Log’issimo tient par exemple aux 5 300 facteurs collecteurs-remiseurs déjà mobilisés au quotidien auprès de plus de 100 000 entreprises pour des services postaux personnalisés, qui concourent à plus de 13 500 « circuits logistiques » déjà rôdés. Et pour déployer ses services, c’est un réseau de quelque 120 sites qui sont mobilisés dans cette structuration de Log’issimo. D’une part une trentaine d’agences principales proposant l’ensemble des offres Log’issimo en Ile-de-France et dans 22 métropoles, avec des surfaces dédiées de quelques dizaines à plusieurs centaines de m², des parkings cross-dock ou un volet chambre froide. D’autre part, environ 90 agences complémentaires permettent d’assurer le maillage de tout le territoire, mais avec une capacité moindre quant au volume de prestations pouvant être assurées. Le tout s’inscrit dans le plan d’investissement de 450 M€ dont bénéficie la branche Courrier-Colis pour sa transformation, dont une moitié est consacrée à la modernisation et l’évolution du schéma directeur de ses activités postales (y compris ses nouvelles plateformes de tri), et l’autre justement fléchée pour cette ambition logistique : réaménagement des surfaces, nouvelles capacités en température dirigée, et surtout socle SI et digital qui sous-tend l’ensemble de la démarche. MR

Le toulousain Sigfox ne manquait pas de candidats à sa reprise depuis son placement sous redressement judiciaire fin janvier (voir NL 3483). Parmi les 9 prétendants qui avaient déposé une offre - dont le groupe Zekat, qui a racheté récemment ffly4u et s’était finalement retiré - il n’en restait plus que 4 à se présenter jeudi devant le tribunal de commerce de Toulouse. Suivant en cela l’avis favorable du CSE de Sigfox, les juges ont préféré UnaBiz, une société basée à Singapour, aux trois autres candidats, à savoir Actility (Lannion), le fonds d'investissement Greybull Capital, et Oteis France. Fournisseur de services IoT et opérateur du réseau Sigfox à Singapour et à Taïwan, UnaBiz reprend Sigfox et sa filiale Sigfox France, opérateur dans l’Hexagone, soit 110 emplois sur un total de 174. Le repreneur assure qu’il « procédera à des évaluations financières et opérationnelles pour protéger les actifs de l’entreprise, garantir la pérennité de sa technologie et continuer ainsi à répondre aux besoins de ses clients ». Henri Bong, co-fondateur et co-DG d’Unabiz, par ailleurs ex-Sigfox, dit « remercier le gouvernement français pour avoir autorisé » cette reprise. « UnaBiz garantira la souveraineté technologique française de Sigfox », spécialiste de l’IoT et initiateur du réseau 0G dans 75 pays du monde (20 M d'objets connectés et près de 80 M de messages envoyés par jour). « Le nouveau Sigfox se réinventera et collaborera avec d’autres technologies LPWAN, telles que Lora, LTE-M et NB-IoT, pour saisir de nouvelles opportunités de développement ». VL

Hub One, l’opérateur B2B de technologies digitales du groupe ADP, présentait début avril sur son stand à la SITL sa solution logicielle Horus, conçue comme un « superconnecteur » qui optimise les processus en entrepôt à l’interface entre l’ERP, le MES (dans l’industrie) ou le WMS d’une part et différents équipements intralogistiques d’autre part, tels que les robots autonomes (AMR), les capteurs IoT, les systèmes de pick et put-to-light, et les terminaux embarqués. La solution, qui se positionne comme un WES (Warehouse Execution System) compte désormais quatre modules : un pour la partie picking (terminaux, vocal, règles de gestions), un autre pour le volet AMR (développé conjointement avec Sherpa Mobile Robotics, mais qui peut fonctionner avec d’autres solutions via des API) et deux nouveaux modules répondant à des usages plus fonctionnels, kitting et approvisionnements en bord de ligne dans l’industrie. « Nous déploiements en cours chez des clients que nous allons bientôt rendre publics » nous a confié Hubert Paoli, en charge de la promotion de ventes pour Horus chez Hub One. JLR

Le néerlandais Toolsgroup, spécialisé dans les solutions de prévisions / planification pour la supply chain, annonce la disponibilité de son logiciel Service Optimizer 99+ (SO99+), développé spécifiquement en tant qu’application métier Microsoft Dynamics 365. Les clients de cet ERP peuvent ainsi s’appuyer sur le moteur de planification et d'optimisation automatisé de ToolsGroup, qui s’autodéfinit comme un jumeau numérique de la supply chain basé sur le Common Data Model disponible dans Microsoft Dataverse. « Cette nouvelle solution est le fruit d'une étroite collaboration entre Microsoft et ToolsGroup pour permettre aux clients de Microsoft Dynamics 365 d'accélérer la création de valeur et d'améliorer leurs performances », a déclaré Joseph Shamir, le Pdg de ToolsGroup. A noter que SO99+ peut aussi être aisément intégré à d'autres applications Microsoft Office 365 et Dynamics 365, dans le cadre du framework Microsoft Power Platform. JLR

Pour conduire le développement mondial et la stratégie commerciale sur les verticaux Luxe, Parfums et Cosmétiques , Bolloré Logistics a nommé Nathalie Leger au poste de Global VP et membre du comité exécutif du logisticien. Cette diplômée d’un Master en ingénierie mécanique de l’ECAM Lyon et d’un EMBA de l’INSEAD et de l’université Tsinghua (Pékin) est entrée chez Bolloré Logistics en 2015 pour diriger le Hub de 20 000 m² que Bolloré Logistics a déployé à Singapour pour le compte de son client LVMH (voir NL 2506). Et trois ans plus tard, elle quitte l’Asie pour les Etats-Unis, en devenant directrice Supply Chain Amériques pour Bolloré Logistics. « Je suis très heureuse de rejoindre les équipes globales de Bolloré Logistics et d’accompagner l’entreprise dans le développement de ces secteurs en forte croissance et en pleine transformation, à la suite de la crise sanitaire et des changements de comportements des consommateurs. Nous continuerons de proposer à nos clients des solutions de supply chain toujours plus agiles, innovantes et durables » a-t-elle déclaré. Nathalie Leger a commencé sa carrière en France dans le secteur des équipementiers automobile, en charge de la qualité fournisseurs chez Valeo Lighting Systems en 1994, puis chez TI Automotive à partir de 1996, chez qui elle va conduire à partir de 1999 le projet de transfert de lignes de production vers la Pologne, l’Espagne et la Chine. Elle part en 2002 à Shanghaï pour développer sur place le réseau de fournisseurs de TI Automotive. En 2003, elle est embauchée par Maped pour conduire en Chine un projet de mise en place crossfonctionnel de l’ERP Mfg Pro, puis rejoint en 2007 les équipes de planification du groupe de fabrication de matériaux de construction Dextra à Bangkok, où elle prendra en 2010 la direction des opérations de l’activité « coupleurs d’armatures ». JLR

Les hypermarchés Walmart viennent de passer un accord avec l’entreprise pour que celle-ci leur fournisse de l’hydrogène vert pour faire fonctionner près d’un millier de chariots élévateurs dans ses entrepôts et centres de distribution. Plug Power, installé dans l’Etat de New York, travaille avec Walmart depuis 2012. A l’époque, les deux partenaires testaient l’usage de l’hydrogène sur une cinquantaine de chariots. Cette fois-ci, la barre a été fixée à 9 500 chariots, voire plus. Plug Power livrera 20 tonnes d’hydrogène par jour à Walmart. CCT