Newsletter quotidienne n° 3560

Jeudi dernier, Mondial Relay et Barjane inauguraient conjointement à Réau le dernier en date des centres de tri du spécialiste de la livraison hors domicile, en version grand format et haute performance, installé au sein d’une messagerie de 13 500 m² développée sur mesure par le développeur, propriétaire et gestionnaire d’immobilier logistique. Plutôt qu’un énième entrepôt, c’est en effet un projet complémentaire orienté cross-docking et livraison qu’avait proposé Barjane pour décrocher le dernier foncier du très prisé Parc de l’A5-Sénart (voir NL 3300). Aménagé par l’EPA-Sénart, ce dernier accueille sur 200 hectares quelque 550 000 m² hébergeant la logistique de grands noms du e-commerce, du retail, ou de la prestation logistique (dont Cdiscount, Sarenza, L’Occitane, Leroy Merlin, AutoDistribution, Geodis, GXO, ID Logistics, et même Amazon à travers un 3PL). Plusieurs s’appuient déjà sur cette plateforme colis mise en opération fin 2021 par Mondial Relay afin de muscler son réseau national et francilien (12 000 point relais et 700 lockers dans l’Hexagone, dont 1 100 sur la région). Le tout a été réalisé dans un timing serré, a rappelé Julie Barlatier-Prieuret, co-fondatrice et DG de Barjane, se souvenant d’avoir signé l’acquisition du terrain en plein confinement. Confiés à Quartus Logistique, les travaux avaient été lancés début 2021, et dès juillet pouvait débuter l’installation d’un vaste système de tri au sein de l’unique cellule de 12 000 m², exempte de tout poteau grâce à ses poutres bois de 42 m, et baignée par la lumière extérieure. Signé du cabinet Archi Factory, le projet relaie aussi l’engagement de Barjane pour un immobilier logistique durable et plus écologique, triple certification à l’appui. Une préoccupation partagée par Quentin Benault, le récent DG France de Mondial Relay, dont le modèle de livraison hors domicile est justement axé sur la massification des flux pour en optimiser l’impact, à l’image de cette nouvelle installation cumulant pour la première fois le rôle de hub et d’agence (voir suite). MR

Pour Mondial Relay, l’investissement à Réau (voir Une) se chiffre bien au-delà de la dizaine de millions d’euros et s’inscrit dans un plan de modernisation et de développement significatif des capacités, d’autant qu’à son activité historique de livraison en points relais s’est ajouté un volet consignes automatiques suite à son acquisition par InPost mi-2021. Un premier hub dernière génération avait été ouvert fin 2019 à Saint-Priest, basé sur le même type de trieur cross-belt du spécialiste Beumer, et son 3^ème situé près de Lille va déménager sous peu dans un site encore plus vaste que cette réalisation francilienne. Dans le nord comme à Réau, le rôle de ces nouvelles installations XL tient à la fois du hub et de l’agence. Ce dernier voit ainsi transiter environ 250 000 colis par jour, confiés par des e-commerçants ou collectés en points relais, triés sur place, et qui sont soit dirigés vers les autres nœuds de son réseau (fonction hub) et ses 25 agences sur tout le territoire ou même vers les autres pays couverts par Mondial Relay en Europe (Benelux et Europe du sud), soit vers les points relais de la zone (fonction agence, en prenant le relais de celle de Lieusaint, qui opérait environ 35 000 livraison jours). Capable de traiter jusqu’à 400 000 colis/j, l’installation de tri Beumer est mutualisée au service de ces différents flux. Sur le versant orienté agence, le trieur alimente des dizaines de points de chutes correspondant à autant de tournées, avec une mise en sac des colis par points relais, pour des chargements en VUL de 14 à 20 m³. Sur le versant orienté hub s’alignent une trentaine de convoyeurs télescopiques Caljan mis à profit par les opérateurs pour un chargement en vrac des poids lourds, avec la possibilité de charger de 5 à 7 000 colis par remorque (contre environ 3 500 classiquement). Sur cette même façade est aussi réalisée la réception des colis, avec ces mêmes convoyeurs, ainsi que le volet clé de traitement des retours. Par rapport à bien des messageries colis, celle-ci se distingue par la diversité des formats qui transitent sur le trieur (dans la limite de 30 kg et 100x70x60 cm), vu qu’une partie croissante des flux relève de la collecte en points relais et d’envois entre particuliers via des plateformes comme Leboncoin ou Vinted, dans des emballages parfois hétéroclites. On notera que l’ensemble des opérations sont scrutées par environ 600 caméras déployées par E-Dentic, afin de pouvoir restituer le parcours sur site de chaque colis. MR

Fabricant de meubles pour cuisines, salons et salles de bains, Schmidt Groupe a confié sa logistique PLV à Eurosdilog en France et en Europe. En externalisant cette prestation auprès de la filiale du 3PL Staci, l’industriel souhaitait faire évoluer la distribution de ses supports promotionnels dans ses réseaux de magasins Schmidt et Cuisinella (plus de 800 dans 27 pays en Europe). Grâce à Eurodislog, Schmidt Groupe dispose désormais d’une boutique de commandes web pour ses magasins et bénéficie d’une distribution en flux poussés avec une traçabilité des colis jusqu’aux points de livraison. Le prestataire travaille pour son compte depuis la fin de l’année dernière et assure le stockage de ses supports promotionnels depuis sa plateforme logistique de Saint-Ouen-l'Aumône (95). "Cette mutation a été réalisée dans une collaboration constructive et un esprit d’échange, et surtout sans perturbation majeure, notamment lors du transfert physique de nos stocks, souligne Joël Martin, coordinateur amélioration continue qualité chez Schmidt Groupe. Nous disposons désormais d’une boutique de commandes web associée à un flux de distribution fiable et réactif. Le délai moyen entre la passation de commande et la livraison est de cinq jours. Après quatre mois d’activité, la prestation est pleinement assurée et la satisfaction de nos clients s’en ressent également. » AD

Après la course aux parts de marché, la consolidation annoncée du marché du quick commerce en France se confirme. Il y a eu le rachat de Frichti par Gorillas en mars dernier, et la liquidation du pionnier français Bam, et voilà qu’un autre acteur allemand de ce secteur de la livraison express d’épicerie met la main sur un autre Français, créé il y a seulement 15 mois. Flink rachète Cajoo et récupère du coup le partenariat exclusif en sourcing avec Carrefour, qui monte au capital de Flink. « Nous sommes rachetés par l'entreprise qui connaît la plus forte croissance sur le marché européen », assure le Pdg co-fondateur de Cajoo, Henri Capoul. « Nous sommes heureux d'unir nos forces sous la marque Flink pour créer l'acteur n°1 du quick commerce en France (devant le Turc Getir) » renchérit Olivier Merkel, co-fondateur de Flink, qui a à son actif plusieurs levées de fonds autrement plus importantes que celles de Cajoo. Le Français affirme être n°2 du quick commerce en France (source Fox Intelligence), avec près de 450 000 commandes traitées au 1er trimestre 2022, et plus de 400 000 utilisateurs ayant téléchargé l'application depuis son lancement. Parisienne à ses débuts, son activité s’étend maintenant à 9 villes, ce qui permet à Flink, qui n’était que Parisien, de revendiquer désormais 30 dark stores desservant 6 millions de clients en région parisienne et dans 8 autres grandes villes. Carrefour dit qu’il s'appuiera sur les capacités logistiques et opérationnelles de Flink et sur son réseau de mini-entrepôts pour accélérer son propre service de quick commerce, Carrefour Sprint. VL

D’après les données récoltées par la plateforme de visibilité transport Project44 (qui suit plus d'un milliard d'expéditions par an pour plus de 1 000 des plus grandes marques), les retards moyens d’expédition de conteneurs maritimes depuis la Chine vers l’Europe restent très élevés, à un niveau « presque historique » de 3,8 jours, contre 0,6 jour en janvier 2019. Ces dernières semaines, le problème central n’est plus vraiment la congestion des navires en Chine pour expliquer la persistance de ces fortes perturbations de la supply chain mondiale : c’est plutôt le confinement de la région de Shanghai, qui a non seulement entraîné une diminution de la production manufacturière locale, mais aussi une réduction du nombre de camionneurs pouvant accéder aux principaux ports pour acheminer des conteneurs pleins et retourner les vides vers les usines. Project44 souligne par ailleurs qu’un nouvel effet « coup de fouet » est à prévoir dans les mois à venir, quand le Covid s’atténuera avec l’arrivée de l’été et que la production chinoise se relancera à plein régime pour traiter les arriérés de commandes. JLR

Le troisième rapport annuel « Digital Supply Chain Planning Outlook » réalisé par l’éditeur de solutions de planification ToolsGroup et l’association CSCMP (Council of Supply Chain Management Professionals) fait ressortir que les projets de transformation digitale à l’œuvre en supply chain sont entravés par la pénurie de compétences et de main d’œuvre. Ce phénomène déjà l’œuvre avant le Covid se serait encore aggravé avec celui de la « Grande Démission » (Great Resignation), ces millions de personnes insatisfaites professionnellement qui ont quitté volontairement leur emploi à partir de juillet 2020, aux Etats-Unis principalement mais aussi dans d’autres pays dans une moindre mesure. Sur les plus de 300 professionnels de la supply chain du monde entier interrogés entre janvier et mars 2022, 52% reconnaissent que le manque de ressources humaines est l’obstacle numéro un, et que le renforcement des dispositifs de recrutement et de formation est devenu une priorité de leurs investissements en 2022. 51% des entreprises interrogées déclarent par ailleurs leur intention d’augmenter leurs capacités d’automatisation en 2022 pour pouvoir recentrer les collaborateurs sur des activités à plus forte valeur ajoutée. JLR

Pour télécharger le rapport « Digital Supply Chain Planning Outlook », cliquez ici

La grande enseigne de supermarchés suédoise ICA Sweden (36% de part de marché, avec 1267 magasins indépendants) a opté pour la solution de gestion du transport Manhattan Active Transportation Management de l’éditeur américain Manhattan Associates pour transformer et rationaliser ses processus de distribution dans le pays. L’objectif est de centraliser le contrôle des opérations de planification et d’exécution et de bénéficier d'une meilleure visibilité en amont et en aval. En outre, le moteur d'optimisation adaptatif de la solution, basé sur le Machine Learning, permet d’automatiser la gestion de centaines de paramètres et de déterminer le meilleur modèle de génération des tournées sans intervention des planificateurs. JLR