Newsletter quotidienne n° 3586

Afin d’« accélérer le développement d’une logistique urbaine décarbonée », Sogaris vient de lever 150 M€ via une augmentation de capital marquant à la fois le soutien réaffirmé d’actionnaires historiques, tels que la Ville de Paris, le département des Hauts-de-Seine et la Caisse des Dépôts, ainsi que l’arrivée de nouveaux partenaires public et privé : la Métropole du Grand Paris (MGP réunissant 131 communes) et l’investisseur français Meridiam (voir illustration). Cet apport en capital va permettre à Sogaris de viabiliser un plan d’affaires de plusieurs centaines de millions d’euros pour les trois ans à venir, afin de prolonger la dynamique engagée ces dernières années pour développer son réseau d’espaces de logistique urbaine « au service de la ville durable et de la souveraineté logistique du territoire ». Entre 2018 et 2021, la société d’économie mixte a déjà investi pas moins de 278 M€ (dont 120 M€ l’an dernier) en engageant 5 nouveaux développements et en procédant à 11 acquisitions. La diversité de ses projets s’illustre par leur taille, des 35 000 m² de l’hôtel logistique des Ardoines en réalisation à Vitry-sur-Seine (voir NL 3432), aux 800 m² aménagés en espace logistique Porte de Pantin, sous le périphérique, loués et exploités par Ecolotrans (voir NL 3448). Citons aussi son « Immeuble Inversé » : le réaménagement en plein cœur de Paris d’un parking sous-terrain qui sera mis au service de formules innovantes de logistique de proximité (voir NL 3488). À fin 2021, le patrimoine de Sogaris atteignait les 700 000 m², avec 65 bâtiments répartis sur 19 sites, le tout valorisé à plus d’1,1 Md€. Le tour de financement bouclé la semaine dernière va lui permettre d’engager de nouvelles initiatives structurantes pour étoffer son maillage du territoire francilien, avec déjà 120 000 m² de projets en cours. Et dans son dernier rapport d’activité, Sogaris soulignait l’enjeu de rapidité d’exécution renforcé par un contexte de plus en plus concurrentiel alors qu’un nombre croissant d’acteurs se mobilisent pour répondre à la demande croissante d’espaces logistiques plus insérés dans le tissu urbain, notamment face à l’emballement du e-commerce. Ce même bilan 2021 ouvrait aussi la perspective pour Sogaris de développements « hors de son territoire historique », sur plusieurs métropoles partageant ces besoins « d’organiser, de rationaliser et de réduire l’impact de leurs flux de marchandises » (à ce jour, 22 % de son parc est situé hors d’Ile-de-France, avec deux pôles d’importance sur Lyon et Marseille). MR

Face à la tendance actuelle à l’augmentation des coûts logistiques due à la hausse des prix des matières premières et des carburants et à la pénurie de chauffeurs, il est grand temps d’aller chercher des gains en matière d’optimisation du volet emballage et conditionnement. C’est le discours du fabricant d’emballages en carton ondulé Smurfit Kappa, qui a présenté son service SupplySmart lors d’une conférence tenue en début de semaine. « D’après nos estimations, l’emballage représente entre 10 % et 25 % des coûts logistiques en France », a d’abord souligné Gérard Mathieu, directeur marketing et innovation de Smurfit Kappa France. Les autres postes contributeurs étant le transport (30 % à 50 %), l’entreposage (15 % à 25 %) et l’administratif (15 % à 25 %). « Dans 90% des cas, la valeur de l’emballage en carton ondulé sur une palette de produits finis classique oscille dans une fourchette comprise entre 20 et 60 €. Le coût logistique global de cette même palette varie pour sa part de 15 à 60 € ». Dans ce contexte, Smurfit Kappa propose gratuitement à ses clients un service d’optimisation SupplySmart pour trouver comment réduire le coût total de possession d’une solution d’emballage / conditionnement en analysant une multitude de paramètres (types et dimensions des emballages primaire et secondaire utilisés, modes de palettisation amont et aval des clients, solutions de stockage sur lesquels s’appuient ces derniers, etc.). Un logiciel maison (Fast Optimum Range Determination Software) traite ces données et établit des propositions d’évolution avec simulations de coûts et estimations de rejets de CO₂. « Les principaux leviers activés aujourd’hui avec notre prestation sont liés à la surface, à la composition et aux dimensions des cartons », a conclu Gérard Mathieu. En revoyant tout ou partie de ces paramètres, certains clients auraient ainsi réalisé plusieurs centaines de milliers d’€ d’économies sur leur poste emballage / conditionnement. AD

Chez Jacquet Brossard, enseigne du groupe coopératif agricole Limagrain spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de pains et gâteaux industriels, la collaboration avec Generix remonte à une douzaine d’années. Dans le cadre de son projet SING (Système d’Information Nouvelle Génération), l’entreprise est entrée dans une nouvelle phase avec l’éditeur, avec la transformation en mode SaaS (Sotware as a service) de ses applications Generix TMS (Transport Management System) et GCR (Generix Collaborative Replenishment), pour la gestion partagée des approvisionnements. L’objectif est d’améliorer la performance, la visibilité en temps réel et les services proposés à son réseau de distributeurs, notamment la GMS (Grandes et moyennes surfaces). « L’évolution vers le SaaS de notre TMS et de notre solution d’approvisionnement GCR est un levier, avec pour objectif de gagner en agilité, d’accroître notre efficacité et de garantir une sécurité maximale à l’ensemble de notre réseau de distributeurs» a déclaré Carlos Marques, IT Business Relationship Manager chez Jacquet Brossard. JLR

Après une année sous le signe de la « résilience » en 2020 (voir NL 3342), Jungheinrich a retrouvé la croissance en 2021 avec un CA monde de 4,2 Md€. Sur cette période, qui a vu son activité augmenter de 10,5 % par rapport à 2020 (+ 4 % vs 2019), le spécialiste des équipements et solutions intralogistiques a géré au mieux sa production pour répondre à la demande, lancé une gamme de chariots pensés nativement autour des batteries lithium-ion (Powerline) et poursuivi son développement sur le marché de l’automatisation, avec notamment l’acquisition en fin d’exercice de la société allemande Arculus, start-up spécialisée dans la conception et le développement d’AMR (voir NL 3464). L’automatisation est d’ailleurs l’une des priorités de la feuille de route du groupe présentée fin 2020 sous l’appellation de Strategy 2025+ (voir NL 3266). Dans ce contexte, Jungheinrich a recruté l’an dernier 1 000 nouveaux collaborateurs, portant l’effectif global du groupe à plus de 19 000 fin 2021. Sa filiale française a suivi cette tendance en procédant à 200 recrutements, Jungheinrich France ayant aussi enregistré une forte croissance de son CA en 2021, de +17 %, à 393 M€. En raison de la reprise de l’inflation et des difficultés actuelles sur les approvisionnements en composants électroniques, elle se veut toutefois prudente sur 2022, en misant cette année sur un CA de 400 M€. « L’enjeu majeur pour cette année sera de trouver le meilleur équilibre économique pour nous et nos clients, qui traversent aussi une séquence où chaque optimisation fait la différence, souligne Julien Calloud, président de Jungheinrich France. Mais la crise actuelle ne doit pas impacter la qualité. C’est pourquoi nous renforçons l’innovation pour répondre aux besoins croissants de nos clients en termes de systèmes énergétiques et d’automatisation, le tout soutenu par une stratégie de digitalisation renforcée. » Jungheinrich France continue de recruter : elle recherche actuellement plus de 80 profils de techniciens et spécialistes de l’automatisation. AD

Interroll a enrichi sa gamme avec une nouvelle plateforme de convoyage léger (LCP) destinée aux petites charges, qui illustre l’enjeu de solutions intralogistiques plus modulaires. Conçue pour des flux de petites marchandises, de bacs, cartons ou polybags de moins de 50 kg, cette gamme d’équipements plug-and-play cible plutôt les environnements de production automatisée, Interroll soulignant son intérêt pour gagner en productivité sur des flux de fabrication, mais aussi pour des lignes d’assemblage ou d’emballage. La modularité de cette plateforme LCP permet d’accélérer la mise en œuvre des projets puis d’adapter aisément l’installation à l’évolution des flux chez les exploitants : les intégrateurs peuvent ajouter rapidement des sections de convoyeurs à bande, basées sur des modules pré-assemblés en usine. Le tout sans réel effort d’ingénierie, ni forcément utiliser d’automate programmable (PLC) grâce à un système de commande autonome. En outre, leur système d’entrainement par des tambours moteurs s’avère économe en énergie et permet de gérer des pentes ou des déclins. Cet accent modulaire permet aussi à Interroll d’assurer des délais de livraison plus courts, ces modules étant produits dans des longueurs et largeurs prédéfinies sur son site danois de Hvidrove, en banlieue de Copenhague. Déjà disponible en Europe, cette plateforme LCP le sera bientôt en Amérique et en Asie. MR

Le partenariat signé fin 2020 entre le néo-zélandais Scott Technology et le français Savoye (voir NL 3249) va s’illustrer avec la réalisation d’une automatisation intralogistique d’envergure au Canada, au sein d’une des plus grandes usines de transformation de viande bovine que compte le géant brésilien JBS (dont le CA a atteint 65 MdsUS$ l’an dernier, et qui représente environ un quart du marché mondial du bœuf). Ce projet à 35 M$ associe Scott Europe (issu du français Alvey, acquis début 2018, voir NL 2664), Scott US et Savoye, et se substituera à une installation jusque-là entièrement manuelle afin que JBS gagne en productivité dans la manutention de sa large gamme de produits, soit environ 600 SKU. Scott est en première ligne pour cette solution automatisée de bout-en-bout, avec ses systèmes de convoyage et de palettisation, fournis par ses unités de production européennes, et des AGV du ressort de sa branche américaine (on notera que JBS figure parmi ses principaux actionnaires). Savoye fournira le cœur du process, un vaste système de stockage/préparation permettant d’accueillir 85 000 cartons. Le tout permettra de prélever 3 000 cartons et de réaliser plus de 120 palettes à l’heure, pour un volume d’expédition de l’ordre de 40 000 cartons par jour. La mise en route de l’installation est prévue d’ici deux ans. MR