Newsletter quotidienne n° 3663

Inauguré hier à Rungis, le cinquième site en Ile-de-France de Carrefour dédié à son activité d’e-commerce alimentaire permet à l’enseigne de commencer à proposer son service « Carrefour livré chez vous » en « J pour J » (et non plus J+1) sur la zone de chalandises concernée, en l’occurrence 2,2 M d’habitants répartis sur 91 communes en Ile-de-France (dont 4 arrondissements parisiens). Située à moins de 20 km de Paris, la plate-forme e-commerce de Rungis, dédiée à la livraison à domicile, est exploitée par Stef (voir suite plus bas), comme celles d’Aulnay, d’Aix-en-Provence de Vitry et de Vénissieux. « Ce site a vocation à devenir notre plus gros site de préparation de commandes de livraison à domicile en Ile de France » a déclaré Mourad Bensadik, directeur e-commerce & Opérations e-commerce groupe chez Carrefour. Rappelons que les quatre autre sites franciliens pour l’e-commerce alimentaire de Carrefour sont Aulnay (en partie automatisé, avec 80% drive et 20% livraison à domicile), Le Plessis-Paté (robotisation Exotec, aux deux tiers pour les drives et un tiers livraison à domicile), Villeneuve-la-Garenne et Vitry sur Seine (dédiés à la livraison à domicile). L’ouverture de ce nouveau site marque aussi un tournant dans la recherche d’excellence opérationnelle. « Nous sommes en train de mettre en place pour 2023 des capacités d’allocation dynamique » confirme Elodie Perthuisot, la directrice exécutive e-commerce, data et transformation digitale du Groupe Carrefour (et membre du Comex). Ainsi, si la volumétrie augmente significativement dans une zone donnée, par exemple quand les parisiens rentrent de vacances, l’idée est de pouvoir réallouer de manière agile les commandes pour faire en sorte que le site le plus proche de Paris traite le plus de volumes et de délester vers d’autres sites ses commandes en zone périphériques, par le biais d’un OMS (Order Management System) développé en interne. Disponible sur plus de 20 000 communes en France (74% de la population), le service Carrefour chez Vous, qui s’appuie également sur des « darkstores » en hypermarché (au nombre de 19 actuellement) revendique 34% de part de marché sur la livraison à domicile en France. Avant Rungis, les dernières ouvertures en France ont été Aix-en-Provence, Antibes (drive solo), Pontault-Combault (darkstore) et Nantes (presté par FM Logistic). Le prochain site s’ouvrira à Lille dans quelques semaines (confié à SPI). (voir suite) JLR

Le projet d’implantation logistique Carrefour à Rungis pour l’e-commerce alimentaire (voir Une), qui se situe sur la zone Sogaris (Bâtiment E), a été monté en un temps record. Avec l’aide de Stef et de sa filiale Immo Stef, les travaux d’aménagement de cet ancien entrepôt sec transformé en site quadri-température (sec, surgelés, frais et fruits et légumes) ont débuté en janvier 2022 pour une mise en service opérationnelle en août dernier. Ce site de 15 000 m², doté de avec 44 quais d’expédition, emploie actuellement 80 salariés en CDI (préparateurs de commandes, caristes, réceptionnaires) et traite environ 1000 commandes par jour, avec quelque 15 000 références (alimentaire et produits DPH et un peu d’essentiels de la maison). Cette capacité est conçue pour monter en puissance à 3000 commandes par jour (probablement d’ici trois ans), soit près de 185 000 articles préparés par jour (une commande moyenne compte entre 40 et 50 produits). « Dans notre stratégie de ramp up de nos capacités, notre priorité a été d’abord de rechercher un site qui permette d’accompagner la demande, puis d’aller capter le maximum de parts de marché. Quand nous aurons atteint la capacité maximum du site, nous nous poserons la question d’aller chercher davantage via de la mécanisation ou de la robotisation » a indiqué Mourad Bensadik, directeur e-commerce & Opérations e-commerce groupe chez Carrefour. Côté SI, la plate-forme s’appuie sur le WMS Logistar de DSIA (comme tous les entrepôts de Carrefour) et sur le TMS Urbantz pour les livraisons (prestées par FM Logistic). JLR

En quelques mois, le logisticien omnicanal Dispeo a conçu et déployé pour Go Sport une prestation d’envergure pour assurer l’ensemble de sa logistique retail et e-commerce, en France comme à l’international (pour son réseau de 218 points de vente franchisés ou affiliés, dont 50 hors de l’Hexagone). Alors que l’enseigne sportive évolue vers un positionnement plus premium, l’objectif est de gagner en efficacité logistique, au service d’une meilleure maitrise de ses livraisons. L’enjeu est non seulement d’en réduire les délais, pour éviter les ruptures en rayon et la perte de CA associée, et améliorer la satisfaction de ses clients en magasin comme en ligne, mais aussi de livrer plus intelligemment les points de vente, pour que leurs équipes puissent se concentrer sur la vente. L’expertise logistique omnicanale de Dispeo a été déterminante, souligne Benoit Verdier, directeur général de Go Sport : « Nous avons un très grand nombre de références allant du T-shirt au banc de musculation, des volumes de produits très importants et un besoin de réactivité très fort aussi bien en retail qu’en e-commerce », note-t-il. Pour y répondre, le logisticien a étendu ses capacités à Toufflers, à la lisière de Roubaix et de la frontière belge, pour y disposer de 20 000 m² consacrés à cette prestation à forte volumétrie : plus de 20 millions de pièces à traiter par an sur ces volets B2B et B2C. Le stockage y a été conçu pour permettre un accès direct à 99% des 30 000 références produits, du textile au hors gabarit, pour faciliter les prélèvements et accélérer les préparations pour des expéditions le jour-même de la commande, avec du réapprovisionnement quotidien si nécessaire. Et des développements IT spécifiques permettent d’améliorer le service aux points de vente : pour optimiser leur mise en rayon, par exemple, les vagues de préparation sont lancées par univers et par marques, avec un regroupement des produits aux caractéristiques similaires dans un même bac. « Nos équipes IT, RH et opérationnelles se sont mobilisées pour offrir à Go Sport une solution logistique omnicanale sur mesure, avec une grande réactivité afin d’être prêt en amont du démarrage de la saison d’hiver », fait valoir Philippe Bourriot, le DG de Dispeo. MR

Une douzaine d’années après avoir réalisé la plateforme logistique de LVMH Fragrance Brands à Beauvais, le tandem associant le développeur-investisseur immobilier Barjane et le contractant général GSE s’est reformé pour mener son extension. Avec 7 286 m² supplémentaires, répartis en deux cellules (et une mezzanine aménageable), le site dépasse désormais les 14 000 m². Livré en 2009, le bâtiment initial avait été construit sur la ZAC de Ther, au sud-est de l’agglomération, au sein de laquelle Hubert de Givenchy avait implanté dès la fin des années soixante l’unité de production de parfums de sa marque, entrée dans le giron de LVMH en 1987. Ce site est un vecteur de la croissance de la branche Fragrance Brands du géant du luxe, qui y produit désormais aussi pour sa « maison « Kenzo. Et c’est à quelques centaines de mètres de là que se poursuit l’extension des capacités logistiques. Polyvalent et signé du cabinet d’architecture GBL Architecte, le récent projet a été développé par Barjane dans une démarche environnementale en continuité avec le bâtiment existant, déjà mixte avec ses 6 750 m², dont 550 m² de bureaux, laboratoires et locaux sociaux. « Cette extension confirme la relation pérenne que nous entretenons avec les équipes de LVMH Fragrance Brands, notre client, et de GSE, notre partenaire constructeur », note Julie Barlatier-Prieuret, co-fondatrice et directrice générale de Barjane, en soulignant l’attention renouvelée à la haute qualité architecturale, paysagère et environnementale, ainsi qu’au bien-être des occupants et aux aménagements extérieurs. Le nouvel ensemble vise la certification Breeam dans sa déclinaison ʻIn-Useʼ, niveau very good, fondée à la fois sur la performance énergétique du bâtiment et la qualité de sa gestion. Pour en réduire l’empreinte carbone, une petite centrale photovoltaïque a été installée en toiture. MR

Début novembre, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de Swoopin, un spécialiste de la livraison ecommerce du dernier kilomètre, cofondé et dirigé par l’ex-banquier d’affaires Arnaud Marlois, également à l’origine de Coursier Privé. Les juges ont autorisé la poursuite d’activité le temps de trouver un repreneur à cette société créée en 2014, qui accusait une perte d’exploitation de 3 M€ en 2021 pour un chiffre d’affaires de 5,6 M€, avec 24 salariés (dont 21 CDI). Swoopin, qui est labelisée Greentech Innovation et a gagné un Award développement durable au salon Deliver, fait partie du portefeuille de participations de Hi Inov (Dentressangle). En début d’année, la société disait compter, parmi sa vingtaine de clients en France, Belgique et Italie : Amazon, Zalando, H&M, Carrefour Belgique, ou encore le géant des box-repas Hellofresh. Sa flotte de vélos cargos a participé à plusieurs expérimentations récentes, à Paris (avec Haropa Port et Blue Line Logistics) et Lyon (quartier Confluence, Lyon Parc Auto). VL

Place de marché majeure en Roumanie, eMag a inauguré début novembre son nouveau centre de distribution de 100 000 m² situé à Joita, près de Bucarest. Opérant pour le compte de 1 700 e-commerçants avec des livraisons effectuées sur la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie, cette installation est dotée d’un système de stockage à navettes OSR Shuttle Evo signé Knapp. Déployé sur 18 allées avec plus de 400 navettes, celui-ci approvisionne 29 postes goods-to-man Pick-it-Easy ainsi que le robot de picking Pick-it-Easy Robot de Knapp. Couplé au trieur-répartiteur de cartons à haut rendement, l’ensemble permet l’expédition de 15 000 cartons par heure. La marketplace roumaine a déjà prévu une extension possible sur 18 autres allées avec la hausse de ses partenaires e-commerçants (eMag vise les 10 000 partenaires sur 2023). Le nombre moyen d’articles expédiés chaque jour depuis le site devrait ainsi passer de 100 000 aujourd’hui à 450 000 à la fin 2024. AD