Newsletter quotidienne n° 3678

C’est le dernier né de ses sites logistiques en France. La filiale France du distributeur de matériels électriques Rexel l’a inauguré au nord de Lyon, à Miribel (Ain), entre l’A46 et l’A32. Cet entrepôt de 36 000 m² est situé dans le V.Park que Virtuo, associé à CBRE Global investors, a livré en 2021, suite à l’acquisition à Intermarché/Les Mousquetaires d’un foncier de 10 hectares (voir NL 3150). Dans cette opération qui a mobilisé 30 M€ d’investissement, la base logistique du distributeur a été rasée et Virtuo a fait construire à la place un bâtiment dessiné par AECO Architecture, dans lequel Rexel annonce avoir installé l’un des plus grands systèmes AutoStore de France, avec une grille de 40 000 bacs. Le pliage des cartons est aussi confié à des équipements robotisés, laissant aux 136 employés de Rexel des tâches à plus forte valeur ajoutée. Avec ses 6 portes-à-quais de réception, 14 postes de préparation et 50 000 références stockées sur place (y compris sur des racks), l’entrepôt alimente l’ensemble des agences Rexel de la région Auvergne-Rhône-Alpes (livraison client le lendemain). Une trentaine de recrutements sont prévus en 2023. Rexel France a investi 14 M€ dans ce nouvel outil logistique certifié Breeam very good. « Ce site est l’illustration concrète de notre engagement dans une démarche de sobriété énergétique. Nous mettons en œuvre un plan d’investissement de 3 M€ pour financer des travaux de rénovation, d’optimisation et la création d’outils de pilotage énergétique sur l’ensemble de nos sites. Cela passe notamment par l’installation de dispositifs d’optimisation du réglage du chauffage et de l’éclairage, et le déploiement d’un programme d’équipements en panneaux photovoltaïques (820 m² sur le toit à Miribel) afin de développer l’autoconsommation de nos bâtiments. Nous nous appliquons à nous-mêmes ce que nous recommandons à nos clients » a déclaré Thomas Moreau, le président de Rexel France. La société compte 5 000 collaborateurs entre son siège à Paris, ses 460 agences et ses 9 centres logistiques. Son CA à fin 2021 était de 2,6 Mds€ (sur près de 15 Mds pour tout le groupe). VL

Depuis juillet dernier, la logistique produits de Téléshopping, l’émission diffusée sur TF1, est assurée sur le site de Rhenus à Caudebec-lès-Elbeuf, au sud de Rouen. Ce dernier devient ainsi une référence sur ce volet téléachat, vu qu’il opère de très longue date au service de M6 Boutique, émission pas si concurrente car les deux appartiennent au leader français du secteur, le groupe Stars (justement structuré en 2019 avec la reprise de Téléshopping, avant son rachat à M6 en octobre 2020 d’Home Shopping Service). « Les équipes de Rhenus, déjà formées à la logistique du téléachat, et la présence sur site d’un convoyeur permettant une certaine mécanisation des flux, nous garantissent la qualité de service et la flexibilité dont nous avons besoin, en particulier pendant les pics d’activité saisonniers ou liés à des campagnes spécifiques », explique Carole Allain, directrice des opérations du groupe Stars (et précédemment d’Home Shopping Service, qui a d’ailleurs renouvelé son contrat). Rhenus est devenu l’unique prestataire logistique du leader français du téléachat en tirant parti de la flexibilité offerte par ce site multi-client pour augmenter de 50% la surface octroyée au nouvel ensemble, et faire face au doublement des volumes et flux à traiter. En pratique, l’entreposage a été densifié pour les produits à forte rotation, avec des investissements en matière de chariots et d’équipements de stockage « double rack », sans compter la pérennisation de contrats avec les intérimaires réguliers. On notera qu’Home Shopping Service occupait déjà près de la moitié du site, notamment suite à l’ajout récent de la gestion des retours (voir NL 3378), volet également pris en main par Rhenus pour Téléshopping. Le sujet est clé en matière de satisfaction du client final, la validation du retour du produit déclenchant son remboursement ou son échange, et nécessite une gestion efficace des données entre différents SI. Le transport jusqu’au client final est en revanche géré par le groupe Stars, vu sa complexité croissante liée à la diversité d’offre de livraison proposée en téléachat (avec une partie des flux à l’international, vers des pays francophones ou les territoires d’outre-mer). MR

Sur les 23 dossiers déposés lors du dernier Appel à Projets Innovants (API) du Club Déméter (voir NL 3634), neuf ont été distingués par le jury. Parmi les neuf solutions lauréates de cette année, cinq sont en lien avec la digitalisation, deux avec l’économie circulaire et deux autres avec les nouvelles technologies de transport. Dans la première catégorie, peuvent en effet être regroupées les solutions proposées par les sociétés Apiday, Connex, Circoé, Darwin Drones et Kooping. Apiday propose une plateforme qui permet aux entreprises de centraliser et gérer toutes leurs données RSE, Connex facilite la collecte, l’échange et la fiabilisation de données d’adresses logistiques, et Circoé est un outil de simulation de solutions de transport multimodal avec mise à disposition d’indicateurs économiques et environnementaux. Kooping est une solution d’analyse de flux vidéo pour l’amélioration de la sécurité sur sites et et Darwin Drones commercialise le drone d’inventaire Eyesee (voir NL 3675). Dans la catégorie des lauréats en lien avec l’économie circulaire figurent les sociétés Abracadaracks et Ipcube. La première est une plateforme d’achat/vente de racks d’occasion (déjà lauréate de l’API du Club Déméter en 2018), qui travaille à une diversification de son offre avec le développement d’une plateforme d’échange. Ipcube permet de fabriquer in situ ses propres cartons d’emballage via une machine composée de deux modules occupant moins de 30 m². Orientés transport, les deux derniers lauréats de cette édition 2023 de l’API du Club Déméter sont les sociétés Neotrucks (retrofit de vieux châssis-cabines de poids lourds en tracteurs électriques) et SP3H (analyse de la qualité d’un carburant poids lourds en temps réel via un scanner). La solution de cette dernière start-up a été développée en partenariat avec la société Electro Maintenance. « Nous sommes fiers de la qualité des projets retenus et impatients de pouvoir démarrer les expérimentations avec les lauréats » a déclaré Victor Rawyler, chef de projet au Club Déméter. AD

« Sans aide du gouvernement pour faire face à la hausse des prix de l’énergie, le fret ferroviaire, le transport combiné rail-route et l’ensemble de la chaine logistique française sont menacés ». Un mois après avoir sollicité des aides de l’Etat pour surmonter la crise énergétique, c’est le message que vient d’adresser l’ensemble de la filière du fret ferroviaire au gouvernement via l’alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur). Composée d’associations, d’opérateurs de fret ou encore de spécialistes du transport combiné (Fret SNCF, DB Cargo, Captrain, T3M, Froidcombi, Union TLF, GNTC, AUTF, etc.), cette organisation n’a obtenu aucune réponse aux deux mesures d’aides qu’elle demandait, d’une part, le plafonnement du prix de l’électricité de traction ferroviaire à hauteur de 180 € par mégawatt heure (MWh), et d’autre part, l’aménagement du dispositif existant d’aide aux péages afin que l’Etat prenne à sa charge l’intégralité des péages fret facturés par SNCF Réseau. Avec un tarif proposé par SNCF Réseau pour 2023 multiplié par 8,5 par rapport à 2021 (de 56 à 473,51 €/MWh), 4F estime que la question de la continuité d’activité se pose aujourd’hui pour plusieurs acteurs du secteur. « L’absence de soutien touche l’ensemble de la chaine logistique, y compris les transporteurs routiers utilisateurs du transport combiné rail-route, qui risquent de subir une hausse de coût allant de 15 à 20 %, souligne l’organisation. De fait, avec ce niveau de hausse impossible à absorber par le marché, il est à craindre des arrêts de flux multimodaux et un déficit de capacités de transport, la route n’ayant pas la capacité d’absorber l’ensemble du volume de marchandises circulant sur le rail. Toute la chaîne logistique d’approvisionnement française est donc affectée par cette hausse des coûts du transport ferroviaire de marchandises, dû à la hausse des prix de l’énergie ». Pour 4F, seul un soutien franc et massif de l’Etat permettrait désormais de faire passer la part modale du fret ferroviaire français de 9 % aujourd’hui à 18 % en à 2030. « Nous attendons des réponses du ministre délégué chargé des transports avant la fin d’année afin de pouvoir surmonter la hausse du prix de l’énergie, sous peine d’aboutir à une situation dramatique pour l’ensemble de la chaine logistique français », conclut 4F. AD

D’après le dernier rapport de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL), le secteur totalisait au 31 décembre 2021 plus de 777 000 salariés (incluant le transport routier de voyageurs et les entreprises de déménagement), en augmentation de +3,7 %. La branche a créé sur la période près de 30 000 emplois salariés, dont 17 900 côté TRM et 4 200 côté prestataires logistiques. A la fin 2021, les effectifs chez ces deux catégories d’acteurs se sont ainsi établis à respectivement 418 000 (+ 4,5%) et 52 800 salariés (+ 8,6%). « L’exercice a été rythmé par une reprise d’activité post crise sanitaire dans tous les secteurs », explique Bruno Lefebvre, président de l’OPTL. Cette situation favorable s’étant globalement poursuivie cette année, l’observatoire anticipe une nouvelle hausse des effectifs de la branche sur 2022, estimant que celle-ci comptera en cette fin d’année plus de 795 000 salariés. Parallèlement, les acteurs du secteur devraient encore connaître des difficultés dans leurs recrutements. Sur 2021, l’OPTL a constaté une baisse de 6 % du nombre de demandeurs d’emplois pour les métiers du transport et de la logistique et une augmentation de 61 % des offres diffusées par Pôle emploi pour les professions ‘cœur de métier’ du transport et de la logistique (chauffeurs routiers, opérateurs logistiques, agents administratifs des transports, etc.). AD

Après l’ouverture d’une filiale au Canada il y a un an, avec une prestation démarrée chez Airbus (voir NL 3472), le Groupe Blondel annonce une prise de participation dans le transporteur et logisticien québécois Transit Nord Plus, pour un montant et une part non précisés. Le siège de cet acteur familial est d’ailleurs situé à Mirabel, près de l’aéroport de Montréal, comme le site d’assemblage de l’avionneur européen où des collaborateurs du Groupe Blondel assurent in situ une prestation logistique au service de son programme A220, dans le cadre d’une relation qui se déploie désormais sur plusieurs sites (à l’image du projet associant le Groupe Blondel et Airbus Atlantic sur son site de Rochefort, candidat cette année aux Rois de la Supply Chain, voir NL 3648). En tissant des liens étroits avec Transit Nord Plus, Blondel confirme ses ambitions de développement sur l’Amérique du Nord, son partenaire canadien rayonnant vers les États-Unis, et même le Mexique. Fondé il y a 25 ans, Transit Nord Plus a en effet étendu sa palette au-delà du transport local et régional pour répondre à des besoins tournés vers l’international, et en développant un volet logistique. Avec une cinquantaine de collaborateurs, l’entreprise a ainsi vu son activité s’emballer, avec 25% de croissance annuelle depuis 2019. « Leur expertise en matière de transport au Canada et aux États-Unis sera un véritable atout pour nos clients, et pour développer nos activités sur le continent nord-américain » souligne Grégoire Blondel, président du prestataire picard, en remerciant BPI France pour le soutien apporté à ses projets à l’international. Présent sur 3 continents (Europe, Amérique du nord et Afrique), le Groupe Blondel opère sur près de 35 sites et s’appuie sur plus de 1 200 moteurs pour son activité transport. MR