Après Hanjin en septembre 2016, le singapourien Rickmers Maritime met à son tour la clef sous la porte. Du fait de tarifs trop bas sur son marché, celui de l'affrètement, Rickmers accumulait les mauvais résultats et les dettes depuis plusieurs années : plus de 270 M$ dus entre mars et mai 2017 alors que son CA est passé de 108,55 M$ en 2015 à 69,21 M$ en 2016 (-38%). Malgré la réduction de ses dépenses de 16% en 2016 (-8,4 M$), obtenue essentiellement par la mise au rebut de plusieurs navires, ses pertes se sont accélérées pour atteindre un point de non-retour : 129 M$ en 2015 et 180 M$ en 2016. Devant son incapacité à faire face à ses créditeurs, la compagnie a donc été placée en liquidation judiciaire le 12 avril dernier. Une partie de la dette pourra néanmoins être remboursée grâce à la vente annoncée le 24 avril de l'entière flotte de Rickmers au grec Navios Partners pour 113 M$. D'un âge moyen de 9 ans et demi, celle-ci se compose de 14 navires (3.450 et 4.250 EVP pour une capacité totale de 57,100 EVP) dont cinq sont sous contrat de location (avec MOL semble-t-il et pour 26.850$ par jour) jusqu'en 2018 et 2019. Davantage présent dans le transport en vrac, Navios renforce ainsi sa position concurrentielle dans le domaine du transport conteneurisé. Si cette nouvelle faillite n'aura pas les mêmes répercutions de celle du coréen Hanjin et reflète davantage l'état du transport maritime ces dernières années que sa situation actuelle, elle constitue une sombre nouvelle alors même que la reprise semble enfin poindre à l'horizon. PM