Alors que vendredi dernier la première ministre britannique Theresa May avait annoncé être parvenue à une « position commune » avec ses ministres autour du Brexit, David Davis, Ministre chargé du Brexit a quitté le gouvernement dimanche, suivi de Boris Johnson, ancien Maire de Londres et actuellement ministre britannique des affaires étrangères lundi. Anti-Europe et partisans d'un « hard Brexit », ces derniers ne souhaitaient pas associer leurs noms aux accords de plus ou moins libre échange envisagés et depuis longtemps promis par Mme May. Leurs divergences portent notamment sur le maintien d'une règlementation commune dans un certain nombre de domaines dont ceux des services et des produits alimentaires. Ce dernier rebondissement intervient alors que de nombreux industriels réclament depuis le fameux vote de 2016 le maintien des conditions de libre-échange avec l'U.E. « Le gouvernement a tracé des lignes rouges, mais ces lignes rouges vont directement à l'encontre des intérêts du secteur automobile britannique qui s'est épanoui sur les bases du marché unique » a rappelé Mike Hawes, Président de la Society of Motor Manufacturers and Traders lors d'un sommet londonien tenu fin juin, « Un échange aussi libre que possible ne suffit pas, c'est le libre-échange qu'il nous faut ». A ce genre de déclaration, M. Johnson avait répondu dernièrement un très élégant « Fuck business ». Son départ n'a pas pour autant rassuré le milieu des affaires qui y voit une validation et une prolongation de l'incertitude autour du Brexit. PM