Le désensablage de la proue du méga porte-conteneurs MS Ever Given, échoué depuis mardi dans la partie sud du canal de Suez, est toujours en cours : un total de près de 150 navires de navires sont en attente, sur les deux extrémités du canal. Certains bâtiments en approche ont déjà opté pour l’alternative du Cap de Bonne Espérance, qui rajoute entre une semaine et douze jours au trajet maritime entre l’Asie et l’Europe. Par ailleurs, l’Autorité du Canal de Suez (SCA) a annoncé aujourd’hui qu’elle acceptait la proposition faite par les Etats-Unis de l’aider dans les opérations de dégagement du navire. Cela pourrait durer encore plusieurs jours, voire semaines, sauf si la situation se débloque avec les grandes marées d’équinoxe à partir de dimanche, qui vont faire monter le niveau de l’eau d’une cinquantaine de cm dans le canal. Opéré par le taïwanais Evergreen, le MS Ever Given était en route pour Rotterdam quand il s’est échoué, officiellement en raison de vents violents. C’est un géant des mers de 200 000 tonnes, de 400 m de long et d’une capacité de plus de 20 000 EVP. Sachant que cette route draine 10 à 12% du commerce mondial, ce blocage, s’il devait durer, aura évidemment de graves conséquences sur de nombreuses supply chains, non seulement dans la distribution (sans doute y compris celle des masques), mais aussi dans l’industrie. En particulier pour les équipementiers automobiles, dont l’approvisionnement s’avérait déjà compliqué par l’incendie dimanche dernier de l’usine japonaise Renesas Electronics. Sans oublier le risque de renchérissement des taux de fret maritime (déjà en forte augmentation de la fin 2020) et de congestion des ports européens une fois la situation débloquée… JLR