La plateforme digitale de transport multimodal Upply vient de publier un document intitulé « Perspectives 2023 pour le secteur du transport maritime conteneurisé », rédigé par leur expert sur le sujet, Jérôme de Ricqlès. Selon ce dernier, l’année 2023 constituera un tournant pour les compagnies maritimes, avec une perspective de croissance atone après les profits exceptionnels engrangés en 2022 et la tendance à la décélération du phénomène de mondialisation. Pour rester rentables, elles devront composer avec trois leviers d’actions : repenser, se restructurer et réduire. Partant de ce constat, l’expert a élaboré trois scénarios possibles. Le numéro 1 verrait l’implosion des alliances maritimes actuelles (notamment l’Alliance M2), certains opérateurs comme MSC ou Maersk pouvant être tentés désormais de naviguer seuls, ce qui ne serait pas forcément une bonne nouvelle pour les chargeurs directs (pour lesquels il serait plus difficile de trouver rapidement des options alternatives en cas d’aléas). Dans le deuxième scénario, plus défensif, les compagnies maritimes font le dos rond au sein de leurs alliances respectives. « Elles acceptent de se départir de capacités conséquentes, au moins durant le premier semestre 2023, avant de repartir à l’offensive au deuxième semestre en tablant sur un besoin de reconstitution rapide des stocks en Occident » écrit Jérôme de Ricqlès. Quant au troisième scénario, jugé moins probable mais pas irréaliste, il est intitulé sobrement « La guerre » : face à une situation conflictuelle complexe et globale qui pourrait survenir, le commerce maritime s’en trouverait bien évidemment bouleversé, « avec des échanges planétaires quasiment à l’arrêt entre zones hostiles et la mise sous tutelle par les États des flottes de commerce ». JLR