Après les Hauts-de-France il y a deux ans (voir NL 3347), c’est sur le sud de l’agglomération parisienne que le néerlandais Picnic passe à l’offensive, avec sa formule de supermarché « app-only » proposant un assortiment de 10 000 produits « à des prix aussi compétitifs qu’en hypermarché », livrés en voiturette électrique sur des créneaux de 20 minutes. Picnic a lancé son service en milieu de semaine sur une quinzaine de communes du pôle d’Antony / Massy/ Palaiseau/ Chilly-Mazarin, soit un bassin de 150 000 ménages sur une zone avec une forte proportion de familles et une moindre concentration de supermarchés. Côté schéma opérationnel, ses petits véhicules de livraison –développés en propre avec des partenaires industriels– rayonnent en « tournée du laitier » autour d’un hub ouvert à Champlan, en Essonne, lui-même approvisionné plusieurs fois par jour par des moyens plus lourds en provenance de sa plateforme de préparation de commandes implantée il y a quelques mois à Moissy-Cramayel (sur 25 000 m² pris à bail chez Logicor, avec Arthur Loyd Logistique en conseil pour la transaction). Cette dernière devrait pouvoir alimenter une dizaine de hubs tels que celui de Champlan, selon une formule rôdée dans le Nord depuis sa plateforme de Fretin au sud de Lille, qui couvre ainsi plusieurs zones urbaines, avec 50 000 clients actifs l’an dernier, pour un total et 317 000 commandes et 12 M de produits vendus (et un CA de 30 M€). Fondé en 2015, c’est d’abord aux Pays-Bas et en Allemagne que Picnic a percé, fort de plusieurs levées de fonds, dont une de 600 M€ bouclée à la rentrée 2021 (voir NL 3403). En région parisienne, Picnic évalue sa cible potentielle à quelque 4 millions de foyers. « Notre développement francilien commence à l’extérieur du périphérique car il y a plus de monde, une grande part de familles et moins d’embouteillages. Mais nous comptons nous rapprocher de Paris dans les prochains mois, indique Grégoire Borgoltz, directeur des opérations de Picnic France. Nous ambitionnons d’ouvrir d’autres hubs tous les mois, pour en compter 10 actifs d’ici fin 2023 et couvrir une bonne partie de l’Ile-de-France ». Alors que la jeune pousse a déjà embauché plus de 350 personnes dans les Hauts-de-France, son programme de recrutement francilien vise à ce stade 120 livreurs (appelés Runners) et 120 préparateurs de commandes (ou Shoppers), ainsi que des responsables d’exploitation pour élargir le périmètre à d’autres villes. MR