(Rétro de l’été) L’exceptionnelle sécheresse qui a sévi cet été au Panama n’a pas été sans conséquence sur le trafic maritime du célèbre Canal, emprunté chaque année par quelque 13 000 navires (soit 6 % du commerce mondial total et 40 % du trafic de conteneurs américain). Pour faire face au faible niveau d’eau, l'Autorité du canal de Panama (PCA) a mis en place des restrictions de circulation (étendues jusqu’au 2 septembre), notamment la limitation de 36 à 32 du nombre de navires pouvant passer simultanément par la voie navigable et la baisse du tirant d’eau autorisé (et donc du poids maximal de certains navires). C’est ce qui explique les retards et embouteillages constatés aux abords du Canal. Selon le Visibility Hub de la plateforme de gestion des transports Transporeon, 160 navires se trouvaient en attente le 10 août, et 140 le 14 août (contre une moyenne de 90 en temps normal). Toujours d’après les données Transporeon, à la mi-août, le temps d'attente pour réaliser les 80 km de traversée du Canal était d'environ 21 jours. Certains transporteurs doivent d’ailleurs trouver des solutions alternatives, que ce soit la répartition de leurs cargaisons sur deux navires, le déchargement de certains conteneurs pour les transborder par voie ferrée entre Panama et Balboa (cet itinéraire de substitution étant lui aussi saturé), voire un contournement via le Cap Horn. Conséquence : les compagnies maritimes appliquent des surtaxes de transit pouvant aller jusqu'à 500 dollars par conteneur équivalent vingt pieds. « La demande d'expéditions devrait rester stable jusqu'à la fin de l'année, les cargaisons de Noël déjà à bord des navires devant faire face à des délais de transit jusqu'à ce que les niveaux d'eau retournent à la normale en octobre-novembre » a déclaré Lena von Fritschen, directrice Market Intelligence chez Transporeon. JLR