Les carburants d’aviation durables, ou SAF (Sustainable Aviation Fuel), sont à l’heure actuelle le principal moyen de parvenir à décarboner en grande partie la filière aérienne. Le règlement ReFuelEU Aviation de l’UE s’est d’ailleurs fixé l’objectif ambitieux d’un taux d’utilisation de 70 % du SAF en 2050, dont 35 % sous forme de carburants renouvelables d’origine non biologique (e-SAF). Sauf que tout reste à faire côté production, à partir d’électricité décarbonée, d’hydrogène, de biomasse ou de CO2 récupéré. Présidée par l’ancien ministre de l’Environnement Brice Lalonde, l’organisation Equilibre des Energies (EdEn) s’est penchée sur la question dans une récente étude réalisée avec l’aide de l’Onera où elle évalue les ressources en biomasse et en électricité décarbonée requises au niveau européen pour fabriquer les quantités de SAF nécessaires. Sa conclusion : la décarbonation de l’aviation est possible mais ce sera difficile, car il faut être capable de rapidement mettre sur pied tout un écosystème industriel compétitif en Europe. Du fait de la disponibilité limitée des ressources en biomasse, leur utilisation pour l’aviation devrait être prioritaire par rapport à d’autres modes de transport, comme le routier, qui peut recourir à l’électricité ou l’hydrogène. Par ailleurs, EdEN appelle les pouvoir publics à engager une réflexion stratégique sur le développement d’un écosystème des SAF en France, qui nécessitera, quel que soit le scénario choisi, d’importants besoins supplémentaires en électricité. JLR
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