Il y a peu de chance que les enjeux de Supply Chain soient dans un coin de la tête des 400 millions d’Européens invités à se rendre aux urnes la semaine prochaine (pour la France c’est le 9 juin). Pourtant, l’UE n’aurait-elle pas tout à gagner si elle s’appuyait sur une expertise en la matière dans le pilotage de certaines de ses politiques publiques ? C’est la conviction qu’a voulu partager l’association France Supply Chain en réunissant mi-mai les représentants des listes de plusieurs partis politiques pour ces élections européennes (LFI, LR, Renaissance et le PS) lors d’un petit déjeuner. « Les deux super puissances prennent le sujet extrêmement au sérieux » a indiqué son président Yann de Feraudy en citant deux exemples. « Aux Etats-Unis, le council of Supply Chain Resilience au sein du département de sécurité intérieure a pour objectif d’orienter l’économie américaine face aux enjeux de sécurité et de souveraineté dans des domaines clés comme l’alimentaire, la santé et l’industrie. Quant à la Chine, elle s’est vue confier par l’ISO le groupe de travail TC 344 pour fixer les normes de la Logistique Innovante alors que l’Afnor ne dispose d’aucun budget pour y envoyer une délégation française ». France Supply Chain estime qu’il est grand temps que l’Europe entende ce que ses experts SC ont à dire sur un certain nombre de sujets jugés stratégiques et urgents : signal prix intégrant les coûts de désoptimisation logistique et les externalités négatives, réindustrialisation, supply chain durable et frugale, économie circulaire, traçabilité, logistique urbaine, passeport numérique de produit, etc. Mais si les représentants politiques ayant accepté l’invitation au petit déjeuner de France Supply Chain se sont montrés plutôt favorables à cette évolution, ils n’ont pas pour autant été capables de donner la moindre piste sur la manière de la concrétiser… Jean-Luc Rognon