Depuis cet été, personne ne voulait croire à cette hypothèse compte tenu de ses conséquences économiques et sociales. Pourtant, nous y sommes : confinement, le retour. Pour un mois a minima. Bis repetita, les bars, restaurants et commerces définis comme non essentiels sont à nouveau fermés, mais le travail continue dans les entreprises, et à domicile partout quand c’est possible. D’un point de vue strictement économique, cette deuxième vague déferle sur un paysage déjà fortement sinistré par les effets de la première, que ce soit dans l’industrie (automobile et aéronautique) ou dans la distribution spécialisée (réduction de la voilure chez André, Camaïeu, La Halle, Naf Naf ou Celio). « L’économie ne doit ni s’arrêter, ni s’effondrer ! Je vous invite donc, dans la mesure des possibilités de chacun, à participer de cet effort en travaillant, en soutenant les entreprises qui, proches de chez vous, ont innové à travers des commandes à distance, la vente à emporter ou la livraison à domicile. Le gouvernement accompagnera les TPE/PME comme les artisans qui entreprendront des démarches de numérisation », lançait le président de la République dans son allocution télévisée fin octobre.
Dès la veille, les enseignes de la grande distribution, comme E.Leclerc ou Système U, cherchaient à rassurer les consommateurs sur l’absence de risque de pénurie, afin de prévenir les ruées incontrôlées vers les pâtes et le papier toilette constatées en mars. Pour les responsables supply chain, il s’agit à nouveau de naviguer en pleine tempête, en essayant de trouver un cap face à des conditions qui peuvent changer au jour le jour (ruptures de stocks, défaillance d’un fournisseur, fermeture d’une usine, d’un entrepôt, etc.). Sans céder au découragement ou à l’immobilisme, l’expérience acquise lors des mois écoulés leur sera bien utile. Les leçons du stress test géant du premier confinement ont conduit bon nombre d’entreprises à davantage collaborer en interne et en externe, et à intensifier le recours aux outils digitaux pour accroître la visibilité et la réactivité de leur supply chain (voir à ce sujet notre guide des nouveautés Supply Chain Event, maintenu malgré l’annulation de l’événement). Beaucoup ont aussi été contraints de faire évoluer leurs processus de prévision et de planification, c’est justement l’objet de notre enquête du mois. On le sait, ces périodes de confinement contribuent à accélérer fortement la croissance du e-commerce, qui prend plusieurs années d’avance sur ce qui était jusqu’alors envisagé. Vous découvrirez dans ce numéro comment les acteurs de l’immobilier s’adaptent à cette nouvelle donne pour livrer demain encore plus efficacement les grandes villes. Quand demain, on l’espère, rimera avec vaccin…