Sur son site de Gourin, dans le Morbihan, le groupe belge Ardo a investi depuis 2015 près de 40 M€ pour doubler la capacité de production de son usine de congélation et de surgélation de légumes et de plats cuisinés (pour des clients comme Picard et Thiriet notamment). Dans le cadre de ce grand projet industriel, le transformateur avait aussi prévu de faire construire à côté de l'usine un centre de distribution avec une partie stockage automatisé en froid négatif, relié par une passerelle de 44 m au site de production. C'est désormais chose faite, depuis août 2017, les travaux ayant démarré en mai 2016. Il s'agit d'un entrepôt autoportant grande hauteur de 36 m, d'une surface au sol de 6.000 m² (soit un volume en oxygène réduit d'environ 210.000 m3 à une température de -22°C) et d'une capacité de stockage de 32.000 palettes, avec un transstockeur Egemin/Dematic. Le bâtiment est complété par une partie expéditions de 3.500 m2 avec 8 quais niveleurs, des locaux techniques et des bureaux. C'est A Construct qui a réalisé la Maîtrise d'œuvre d'exécution et de coordination d'études. Basée à Wambrechies (près de Lille), cette entité française du groupe belge Alheembouw intervient dans la construction de bâtiments logistiques et industriels et s'est fait une spécialité des bâtiments grande hauteur (une trentaine de réalisation depuis sa création en 2006). Historiquement pour des clients du Benelux (dont Ardo et Kloosterboer), mais aussi depuis 2016 pour des clients français, un marché sur lequel A Construct entend désormais se développer fortement. Son effectif actuel est d'une quinzaine de personnes, pour un CA 2017 de 13 M€. JLR
Le lancement par Bolloré Logistics d'une nouvelle ligne fluviale intérieure sur la Seine était annoncé par Haropa comme imminent en janvier dernier (voir NL n°2629). La première mise en service a eu lieu aujourd'hui, entre Le Havre et Bonneuil-sur-Marne, via Gennevilliers. Désormais, une barge automotrice aux couleurs du prestataire effectuera chaque mercredi une rotation entre le terminal multimodal du Havre et celui de Bonneuil-sur-Marne, avec des possibilités d'escales supplémentaires dans les ports de Gennevilliers et de Rouen. Capacité annuelle : plus de 5 000 EVP vers les Ports de Paris. Le service sera complété en aval par la desserte du « dernier kilomètre » opérée principalement par des camions roulant au GNV, et en amont par un pilotage optimisé des coûts par Bolloré Logistics, qui affirme vouloir faire profiter ses clients des meilleures franchises portuaires offertes par l'axe Seine. « Les coûts de stationnement des conteneurs import au Havre peuvent être optimisés avec une logique de corridor fluvial. Notre objectif est donc de proposer à nos clients une solution flexible limitant ces frais » explique Laurent Foloppe, Directeur de la Région Normandie de Bolloré Logistics. JLR
Gares & Connexions (Sncf) a lancé un appel d'offres pour l'installation de casiers/consignes automatiques sur 1.000 de ses sites au niveau national. L'opérateur devrait être désigné fin mars ou courant avril. Ce marché pourrait intéresser Amazon, qui a installé ses casiers en nombre, par exemple dans les centres commerciaux, mais aussi d'autres spécialistes de cet outil au service du click & collect, comme Geopost (groupe La Poste), qui a déjà implanté, en plusieurs fois, plus de 200 Pickup stations dans des halls de gares SNCF et Transilien, surtout en Ile de France, et ailleurs (bureaux de poste, centres commerciaux). Ces équipements permettent aux clients d'y retirer leurs achats faits en ligne, 7 jours/7, après mise à disposition d'un email et d'un SMS avec codes de retrait. Pickup a mis en revanche un terme à l'expérimentation en gare de ses 3 Pickup store, qui avaient vu le jour en 2014 à Evry-Courcouronnes, Ermont-Eaubonne et Paris-Saint-Lazare. Ces boutiques mixaient plusieurs activités : dépôt/retrait de colis, relais de poste et boutique pour des achats d'impulsion (café, chocolat, vin, etc). Elles n'ont pas trouvé leur modèle économique, mais ont démontré qu'il y avait une clientèle sur la partie retrait colis. VL
Le pôle de compétitivité logistique et Supply Chain Nov@log, basé au Havre, sera bien accompagné à l'occasion de la SITL (20-23 mars, Villepinte). Au sein de l'espace Start-Up Lab créé avec l'agence d'innovation Paris&Co, elle hébergera une demi-douzaine de ses adhérents parmi les plus innovants : Biotraq, dont la solution allie des capteurs connectés, des données environnementales et des algorithmes pour calculer en temps réel la qualité des produits périssables, et mieux la maitriser. BuyCo For Growth, une plate-forme collaborative en mode SaaS destinée aux importateurs/exportateurs qui simplifie et fiabilise les échanges entre tous les intervenants d'un transport au long cours (en test chez Saint Gobain, Faurecia ou Soufflet). DC Brain, un outil d'Intelligence Artificielle dédié à l'optimisation des réseaux via le couplage de base de graphes et de réseaux neuronaux (déjà adopté par ID Logistics, Danone et Cdiscount). Green Switch Meridian, qui développe sous l'étiquette Clusterlog un service multimodal route-fleuve-route pour les livraisons urbaines de marchandises dans Paris et dans les villes disposant de voies navigables. Hear & Know, dont la dernière innovation baptisée Flytrack désactive les objets connectés à bord des avions, notamment de transport de fret, en identifiant automatiquement les étapes d'un vol (décollage, atterrissage...). Neoma Business School, qui présente un triptyque : son institut de recherche Mobis, spécialisé en transport et logistique innovante, son accélérateur dédié à la mobilité, et son Master DISC (Digital & Innovative Supply Chain). Siatech, dont le bracelet connecté Com Hand permet de piloter par gestes des applications industrielles variées (expérimenté dans des projets chez Geodis ou Saint Gobain). A rencontrer au sein du Hall 6, sur l'espace Start-Up Lab K047
A partir de 2018, la foire de Hanovre, salon mondial de l'industrie, et le CeMAT, salon dédié à l'intralogistique et la manutention, se déroulent de concert dans la capitale de Basse-Saxe, cette année du 23 au 27 avril 2018. « L'accent est mis sur l'interaction entre la logistique 4.0 et l'industrie 4.0 », souligne Marc Siemering, vice-président de la foire de Hanovre et du CeMAT. Frédéric Heinrich, directeur du développement durable au sein des opérations de L'Oréal, ajoute : « Hanovre, c'est là-bas que ça se passe. Les industriels s'y rendent pour la capacité des offreurs à réinventer les modèles et pour créer des passerelles entre industries. Aujourd'hui, dans une Supply Chain guidée par le consommateur, l'enjeu se situe au niveau du traitement des données et de la connectivité. » Le CeMAT a pour thème « Connected Supply Chain Solutions », avec l'ambition de donner l'impulsion au secteur de l'intralogistique pour accélérer la mise en réseau numérique des chaînes d'approvisionnement. Deux forums accompagnent le salon : Logistics 4.0 sur les technologies du futur, et Logistics Solutions sur les bonnes pratiques dans l'industrie, l'alimentaire et le commerce. 35 exposants français y seront présents, dont BA Systèmes ou Scallog. De plus, le hub Logistics 4.0 réunira une trentaine d'exposants du CeMAT et de la foire de Hanovre pour rendre concrète la logistique 4.0. Par exemple, SMI Handling Systems montrera la manutention des produits à l'aide de la technologie du vide. CC
La division de Porsche dédiée aux véhicules de collection, Porsche Classic, a adopté l'impression 3D dans son processus de fabrication de pièces détachées. La production et le stockage de ces pièces à usage rare étaient jusqu'à présent couteux et inefficaces : elles étaient, et demeurent dans la majorité des cas, reproduites à la main avec les outils utilisés à l'origine, lors de leur production. Ceux-ci devant être stockés et parfois mêmes reproduits à l'occasion d'une commande de petite série. Grâce à la fabrication additive, Porsche Classic est désormais capable de produire à la demande huit pièces en métal et en plastique, qui doivent bien entendu être au moins aussi performantes que les pièces fabriquées par les méthodes traditionnelles. C'est par exemple le cas pour la pédale d'embrayage de la Porsche 959, véhicule produit à seulement 292 exemplaires entre 1986 et 1993. La firme allemande compte rapidement étendre de procédé de fabrication à 20 autres pièces, le catalogue de Porsche Classic en comptant quelque 52.000... PM
C'est une petite révolution : la division automobile de Toyota va mettre de côté ses procédures ad-hoc et adopter la solution RapideResponse de l'éditeur canadien Kinaxis pour unifier la planification de la demande et de la Supply Chain. « Nous sommes impatients de travailler avec Kinaxis pour optimiser les stocks et permettre une réponse plus flexible aux demandes des clients. RapidResponse nous aidera à unifier les ventes et la production et deviendra la base sur laquelle nous pourrons poursuivre l'amélioration de la planification de la demande et de l'offre », explique Iwao Nakano, Directeur Général de la division IT de Toyota. Toyota n'a pas souhaité dévoiler l'envergure exacte du projet, que ce soit d'un point de vue technique ou géographique. Il s'agit néanmoins vraisemblablement d'une réponse à la complexification de sa Supply Chain. Le constructeur japonais a en effet écoulé un volume record 1,52 M de véhicules électriques l'an dernier et poursuit le développement de ses véhicules à hydrogène. Toyota est présent dans 28 pays et comptait 51 sites de production de par le monde au 31 décembre 2017. PM
En 2017, la société Tine, producteur et exportateur de produits laitiers, a achevé la mise en œuvre de sa solution de planification tactique, permettant d'optimiser la livraison sur le dernier kilomètre. Les planificateurs utilisent désormais Quintiq pour planifier le ramassage, depuis des centres de distribution dans tout le pays, jusqu'à ses clients. L'objectif est notamment de pouvoir faire face aux changements de véhicules, à la diversité des ressources, aux fenêtres de temps dynamiques et aux correspondances avec les ferries, tout en garantissant l'intégrité de la chaîne du froid. Tine entame à présent la deuxième phase du projet, mise en œuvre par The Logic Factory - partenaire de Quintiq. Il s'agit pour le producteur de produits laitiers de bénéficier de nouvelles capacités tactiques et de déployer une solution de planification opérationnelle. Cette extension devrait permettre une meilleure intégration des commandes et une gestion efficace des aléas grâce notamment à un feed-back en temps réel et à une visibilité accrue sur les opérations. En cas d'imprévus, l'outil devra aider les planificateurs à ré-ordonnancer rapidement les livraisons pour maintenir le niveau de service. JPG
Rien ne freine l'appétit d'Alibaba qui s'apprête à mettre la main sur l'entreprise chinoise Ele.me (« tu as faim ? » en mandarin), spécialisée dans la livraison de repas à domicile. Alibaba et sa filiale Ant Financial en détiennent déjà 40 % et souhaitent acquérir les 60% restants, détenus notamment par Baidu (le Google chinois). Si l'accord se conclut, le géant chinois du e-commerce deviendra un des principaux acteurs de ce secteur (Ele.me détient actuellement 48,8% de parts de marché) avec pour principal concurrent Meituan (43,1% des parts de marché), qui appartient à Tencent. En raison du coût excessivement bas du dernier kilomètre (dizaines de centimes d'euros), le marché de la livraison de repas à domicile explose depuis deux ans. Pour Alibaba, cette opération serait l'occasion de renforcer ses capacités logistiques et de livraison en prenant le contrôle de la flotte de scooters d'Ele.me. JF