Le groupe de transport et logistique Bils-Deroo a dévoilé fin 2018 son plan Cap 2021, lors de l'inauguration de son nouveau siège social de Sin-le-Noble (59). Ce plan vise à atteindre 160 M€ de CA (soit un tiers de plus que les 120 M€ réalisés en 2018), et devrait l'amener à embaucher de 500 à 600 nouveaux collaborateurs (à comparer aux 1.200 actuels). Les ambitions de croissance de ce groupe centenaire reposent pour une bonne part sur son métier de logisticien, et impliquent de poursuivre le développement de ses capacités. En novembre, Bils-Deroo a ainsi réceptionné les premières palettes sur un entrepôt de 37 000 m² loué à Lambres-lez-Douai, la première réalisation du développeur Goodman au sein de son nouveau parc nordiste (voir NL 2779), dont la réception officielle est fixée fin janvier. L'enjeu était de répondre au plus vite aux besoins des clients de Bils-Deroo, le site étant notamment destiné aux opérations logistiques d'un de ses plus anciens clients, le groupe sucrier Tereos, ainsi qu'à celles d'un acteur du retail et d'un équipementier automobile, le site étant tout proche de l'usine Renault de Douai. En décembre, le prestataire a également pris possession d'un bâtiment de 60 000 m² au sein de la plateforme Delta 3 de Dourges (62), et d'ici le début 2020, c'est 150 000 m² supplémentaires que Bils-Deroo entend mettre en opération au service de clients du retail et de l'agroalimentaire, au sein de trois bâtiments existants loués en Normandie, près de Bourges et en Rhône-Alpes. Ces opérations confirment le déploiement du prestataire au-delà de son pré carré des Hauts-de France, et devraient lui permettre d'approcher les 900.000 m² en opération d'ici un an. MR
Le bâtiment mis en opération fin 2018 par Bils-Deroo au sein de la plateforme Delta 3 de Dourges (62). Crédit photo DR
Le groupe Bils-Deroo avait déjà entamé son extension hors des Haut-de-France en s'installant au sud de Paris à Viry-Châtillon (voir NL 2523). Avec un peu de retard sur le calendrier prévu, autorisations oblige, ce site multi-clients va être démoli en février prochain pour bâtir un entrepôt nouvelle génération dédié à un acteur du retail, livrable début 2020. L'enjeu est notamment d'y développer un volet e-commerce, d'où l'installation de mezzanines et de quais spécifiques pour l'accueil de moyens électriques adaptés à la livraison urbaine, le site étant à moins de 20 km du périphérique parisien. «Et pour répondre au besoin de fiabiliser et d'accélérer les préparations de commandes, notre plan Cap 2021 inclut un volet IT et R&D, nous indique Jimmy Bils, le président du groupe. Notre équipe IT interne d'une douzaine de personnes ne cesse d'enrichir les fonctionnalités et interfaces de notre WMS-maison Applistock, et travaille notamment au développement d'un module dédié à ce volet e-commerce. Cela nous assure une réactivité face aux besoins des clients qui nous avait notamment permis de décrocher un important contrat pour le brasseur InBev, il y a deux ans ». Mais au-delà de la logistique stricto-sensu, c'est dans son métier de transporteur et particulièrement sur le volet multimodal que Bils-Deroo entend mettre l'accent, comme l'illustre son installation au sein de Delta 3 pour servir deux clients historiques, Leroy Merlin et Decathlon, sachant que ce dernier y a déjà réceptionné des trains de marchandises en provenance de Chine. En 2019, le groupe entend en outre démarrer un service Rail-Route sur caisses mobiles, avec la possibilité d'atteindre Lyon, Marseille, Bordeaux ou Perpignan. « L'enjeu est de participer à la réduction de l'empreinte du transport routier, et cet esprit que nous envisageons aussi la construction de deux entrepôts en bord de canal dans le Nord, afin de développer un volet fluvial », ajoute Jimmy Bils. MR
Jimmy Bils, président du groupe Bils-Deroo. Crédit photo Bils-Deroo
La solution de drone Eyesee développée par Hardis Group a fait l’objet d’un test en conditions opérationnelles chez L’Oréal Cosmétique Active International (CAI) pour réaliser une partie de son inventaire fiscal annuel, réalisé du 10 au 12 octobre 2018 dans sa centrale logistique située près de Vichy. Le projet, qui figurait parmi les 16 candidats aux Rois de la Supply Chain 2019 (voir dossier), a donné satisfaction puisque CAI a décidé de déployer cette année ce mode d’inventaire sur l’ensemble du périmètre de cette plate-forme de Creuzier le Neuf, d’une capacité de 25 000 palettes, qui réceptionne et stocke tous les produits finis des usines des marques de la division (La Roche-Posay, Vichy, Sanoflore, Roger&Gallet SkinCeuticals, CeraVe) pour les expédier ensuite vers quelque 50 filiales dans le monde. L’utilisation du drone Eyesee, qui nécessite la présence d’un opérateur au sol pour s’assurer de la bonne exécution des opérations (les données capturées sont ensuite transmises au WMS), permet de diviser par trois le temps pour réaliser l’inventaire, effectué jusqu’à présent en mobilisant plusieurs personnes ainsi qu’une dizaine de nacelles. A l’issue du test, le ROI a été estimé à moins d’un an. « Cette nouvelle solution va nous éviter d’arrêter la centrale pendant trois jours pour réaliser l’inventaire annuel et nous permettre d’offrir un meilleur service à nos clients pendant cette période, en toute sécurité » déclare Guillaume Bosselin, le directeur de la centrale logistique. CAI envisage également d’utiliser la solution, qui a été validée par les commissaires aux comptes du groupe, pour réaliser des inventaires au fil de l’eau qui permettront de corriger les éventuelles erreurs de stocks tout au long de l'année.JLR
Le fabricant britannique d’emballages DS Smith a conclu le rachat de son concurrent espagnol Europac pour un montant de 1,9 Md€. L’opération a été lancée en juin dernier, réalisée sous la forme d’une OPA et précédée par des cessions chez DS Smith et Europac afin d’obtenir le vert des autorités européennes de la concurrence (Europac a cédé son usine portugaise de Ovar, et DS Smith ses usines normandes de Saint-Amand, dans la Manche, et de Cabourg, dans le Calvados). Le groupe d’origine espagnole affiche un CA de 868 M€, emploie 2 300 personnes et compte 27 usines en Espagne, en France et au Portugal, son rachat entrainant l’intégration de 4 nouvelles cartonneries et de 2 plateformes logistiques au sein de DS Smith Packaging France. Les plateformes logistiques sont destinées au montage des plateaux fruits et légumes et les cartonneries sont basées à Gasny (27), Saint-Etienne-du-Rouvray (76), Durtal (49) et La Rochette (73). «Avec leur intégration, [nous bénéficions] d'une capacité de production accrue pour mieux répondre à la croissance des marchés, notamment dans les secteurs du e-commerce et des biens de consommation alimentaires, explique DS Smith Packaging France. Plus de 3milliards d'emballages annuels en carton recyclé et 100% recyclables seront désormais produits en France. » DS Smith Packaging France compte 30 sites industries sur le territoire, l’ensemble du groupe DS Smith en employant 28500 avec une présence dans 37 pays. Smurfit Kappa, son principal concurrent en France, totalise pour sa part 45000 collaborateurs dans le monde et opère dans 33 pays. AD
Les flux transport et logistique se redessinent en Europe, relève le groupe de services dédiés à l'immobilier d'entreprise Cushman & Wakefield, dans une étude baptisée « The changing face of distribution : the shape of things to come ». Cela tient avant tout à la hausse continue des volumes de fret, estimée à +22% sur la décennie à venir. Et cette demande en matière de transport de marchandises devrait presque tripler d'ici 2050 en Europe Continentale, selon les prévisions d'Eurostat (+181 %). Mais d'autres facteurs sont pris en compte, comme l'augmentation des coûts de transport, la pénurie de main d'œuvre ou l'engorgement du réseau routier dans certaines zones. Et pour en projeter l'impact à moyen et long terme, les prévisions de Cushman & Wakefield intègrent les évolutions à venir des infrastructures routières, ferroviaires ou portuaires. L'ensemble permet de dessiner la structuration des flux européens en huit corridors logistiques, à commencer par la fameuse « banane bleue », selon l'expression des années 70 qui désigne le corridor reliant Londres à Milan en passant par les ports du Benelux et l'Europe rhénane. Si celle-ci n'intègre plus foncièrement le port londonien, elle se prolonge aujourd'hui vers les ports méditerranéens, comme Gênes. Outre-Manche, deux corridors se structurent (UK & Irish bananas), le premier en lien avec le Brexit qui devrait recentrer chaines d'approvisionnement britanniques sur le territoire national et ses propres ports, tandis que le corridor irlandais émerge entre les ports de Dublin et Cork et ceux du Benelux. La 4e "banane", qualifiée d'ibérique, relie la France au Portugal en profitant des bassins de main d'œuvre qualifiée à moindres coûts de la péninsule, et devrait notamment bénéficier de nouvelles lignes ferroviaires. Deux autres nouveaux corridors émergent, en mer du Nord et en Europe centrale : le premier relie les ports d'Hambourg et de Malmö en Suède, via Copenhague, avec la perspective d'alternatives routières et ferroviaires liés à l'achèvement du tunnel germano-danois Rodby-Puttgarden en 2021, tandis que de nouveaux développements autoroutiers et ferroviaires rebattent les cartes au centre du continent. Enfin, les deux derniers corridors sont annoncés à l'horizon 2030 sur les zones de la Mer Noire et des Pays Baltes, le premier lié à de nouvelles liaisons avec l'axe Rhin-Danube, le deuxième restant suspendu à d'importants investissements pour améliorer les liaisons avec la Finlande, la Pologne, l'Allemagne ou la République tchèque. MR Pour accéder à l'étude : http://www.cushmanwakefield.co.uk/en-gb/research-and-insight/2019/the-changing-face-of-distribution
Le groupe français CMA CGM, le chinois Cosco Shipping, le taïwanais Evergreen et l’armateur de Hong-Kong OOCL ont signé la semaine dernière à Hainan (Chine) une extension jusqu’en 2027 de leur coopération dans le cadre de l’Ocean Alliance, lancée au printemps 2017. A partir d’avril 2019, leur offre de service au niveau mondial évolue. Renommée «Ocean Alliance Day 3 Product», elle proposera au total 38 services en s’appuyant sur 330 porte-conteneurs, avec une capacité totale d’environ 3,8 M d’EVP, dont 111 navires du Groupe CMA CGM. A noter que sur les sept services Asie – Nord Europe, de FAL 1 à 7 (FAL signifiant initialement French Asia Line), seuls deux passent par des ports français: FAL1 (Busan – Ningbo – Shanghai – Yantian – Singapour – SUEZ Canal – Algeciras – Southampton – Dunkerque – Hambourg – Rotterdam – Southampton – Le Havre – Malte – Canal de Suez – Jebel Ali – Port Kelang – Xiamen – Busan) et FAL3 (Qingdao – Ningbo – Shanghai – Yantian – Cai Mep – Singapour – Canal de Suez – Le Havre – Rotterdam – Hambourg – Anvers – Le Havre – Algesiras – Canal de Suez – Port Kelang – Nansha – Qingdao). Par ailleurs, les deux rotations transatlantiques, Liberty Bridge et Victory Bridge, font escale au Havre, et deux des quatre services Asie – Méditerranée incluent le port de Fos-Marseille sur leur feuille de route. JLR
Le porte conteneur Bougainville de CMA CGM, affecté à au service FAL 1. Crédit photo Copyright P. Plisson
MediaMarkt Pays-Bas et ID Logistics ont posé récemment la première pierre d’une nouvelle plateforme logistique multicanal à Etten-Leur, dans le sud du pays, non loin de la frontière belge. Le bâtiment de 70.000 m2, dont la construction a commencé en fin d’année dernière, appartiendra à l’investisseur belge Heylen Warehouse, qui en louera une partie (55.000 m2) à ID Logistics pour approvisionner les 49 magasins nationaux et préparer les commandes pour l’activité e-commerce de la filiale néerlandaise du distributeur allemand MediaMarkt, spécialisé dans l’électronique et l’électro-ménager (appartenant lui-même au groupe Media-Saturn-Holding). La plate-forme, qui devrait être opérationnelle d’ici l’été 2019, va générer 150 nouveaux emplois puisque jusqu’à présent les fournisseurs livraient directement les magasins. Elle stockera 25.000 références et devrait y traiter plus de 20 M d’articles par an. « Notre partenariat s’élargit aujourd’hui avec MediaMarkt sur plusieurs pays européens et nous en sommes très heureux » a déclaré Eric Hémar, le président d'ID Logistics. JLR
Eric Hémar, le président d'ID Logistics (2ème en partant de la gauche), a annoncé que le partenariat avec MediaMarkt allait s’étendre à d’autres pays européens.
Après avoir testé le concept avec Waymo (Google) en Arizona en juillet dernier, Walmart déploie deux nouveaux pilotes de livraison avec des véhicules autonomes. Situé dans l’agglomération de Miami-Dade, le premier a pour partenaires le constructeur Ford et le spécialiste de la livraison urbaine Postmates, ce dernier étant déjà connecté à la plate-forme digitale de Ford suite à un autre pilote réalisé en avril 2018. Le second aura lieu en Arizona dans la vie de Surprise (sic !) et s’appuiera sur Udelv, société californienne focalisée sur la livraison en véhicules autonomes autour de la Baie de San Francisco, un service qu’elle promet abordable, flexible et plus propre qu’avec un véhicule standard. Pour le distributeur, ces deux pilotes ont pour but d’étudier comment les consommateurs interagissent avec ces véhicules sans conducteurs et de collecter le maximum d’informations qualitatives en vue d’un éventuel déploiement à grande échelle. Il s’agit par ailleurs de proposer au client toutes les options de livraison possibles, de la collecte en magasin jusqu’à la livraison dans le frigo. PM