RSE et Supply Chain sous l'impulsion « solaire » de Bertrand Piccard
« L'entreprise peut-elle s'engager durablement dans la préservation de la planète ? Le développement de l'e-commerce et de l'omnicanal sont-ils compatibles avec des villes plus propres et plus agréables à vivre ? ». Lors du discours d'ouverture des Rencontres Internationales de la Supply Chain (RISC 2019), organisées hier par l'Aslog au Pavillon d'Armenonville (Paris), voici deux des six grandes questions énoncées par Jean-Michel Guarneri pour lancer le thème de cette deuxième édition, à savoir la réconciliation des enjeux économiques et RSE. Le président de l'association des professionnels de la SC a ensuite invité sur scène Bertrand Piccard, le célèbre médecin-explorateur suisse, dont la brillantissime intervention, métaphorique et inspirante, a été très longuement applaudie par la salle. « Les défis environnementaux sont des défis fantastiques, enthousiasmants et rentables » a lancé ce pionnier des énergies renouvelables, qui a réalisé deux tours du monde, l'un en ballon sans escale en 1999, l'autre en avion sans carburant en 2016, avec un appareil de l'envergure d'une Boeing et disposant de l'énergie (solaire) d'un scooter ! Selon lui, se contenter de prendre des mesures linéaires face à un problème exponentiel conduit droit dans le mur car « l'écart s'agrandit entre ce que l'on fait et ce que l'on devrait faire ». « L'impossible n'est pas dans la réalité mais dans notre manière de penser, quand notre expérience et notre connaissance deviennent des certitudes et des freins à l'évolution » a-t-il lancé, en faisant très justement remarquer qu'en période de crise « on a souvent tendance à se rattacher à ce que l'on connaît, or c'est justement ce qui nous a amené dans la crise ». Alors que faire pour imaginer un futur disruptif ? Jeter du lest, prendre de l'altitude, explorer, tester, quitte à se tromper, voilà ce que suggère Bertrand Piccard, actuellement président de la fondation Solar Impulse, qui a pour objectif de recenser plus de 1 000 solutions financièrement rentables pour protéger l'environnement (180 sont actuellement labellisées, dont quelques-unes sont applicables au transport de marchandises). « Fuyez les projets auxquels tout le monde adhère d'emblée, cela prouve qu'ils ne sont pas assez ambitieux ». À l'aune de ce dernier conseil, les tables rondes suivantes de la matinée, pourtant fort pertinentes, paraissaient plus convenues. JLR
Lors de l'ouverture des Rencontres Internationales de la Supply Chain 2019, Jean-Michel Guarneri, Président de l'Aslog, accueille sur scène Bertrand Piccard, le Président de la fondation Solar Impulse, qui va littéralement illuminer son auditoire par son discours inspirant.
Crédit photo Aslog