Un réel coup de frein mis en perspective par CBRE
La demande placée recule de -58% sur le marché locatif logistique (vs. T1 2019) avec un total de 468 400 m² placés, selon le décompte de CBRE (qui intègre les surfaces ?5 000 m²). Le début d’année s’avère bien « poussif » après quatre années exceptionnelles, « mais la dynamique restait bonne, avec un nombre significatifs de projets, notamment en développement, commente Didier Malherbe, directeur Activité et Logistique chez CBRE. Un ralentissement s’est fait jour sur janvier-février, avec un impact concevable des tensions sociales, avant que le contexte sanitaire ne pèse significativement sur la capacité à transacter en mars. Sans compter qu’une seule opération XXL s’est concrétisée sur la période à l’échelle nationale ». Mais l’interprétation de données trimestrielles prête toujours un peu à caution, prévient-il, en notant par exemple que l’Ile-de-France affiche un volume en recul de -71%, avec 68 600 m² placés via 7 transactions, contre plus d’une vingtaine sur le T1 2019, mais que sa couleur générale aurait été différente en comptabilisant deux opérations totalisant 130 000 m² qui apparaitront sur le prochain trimestre. Bien sûr, l’essentiel des chantiers sont à l’arrêt, de même que les procédures d’autorisation ou d’enquête publique, mais des transactions se concluent même en période de confinement (notamment via des signatures et procédures électroniques, y compris au niveau notarial). Et l’heure n’est guère à l’abandon des projets en cours, côté utilisateurs. Reste à voir quand, et à quel rythme le marché renouera avec sa dynamique… « Pour le reste de l’année, nous anticipons de faibles volumes de transactions, vu le contexte qui ouvre ce 2ème trimestre et la période estivale qui lui succèdera, avec un rattrapage sur le 4ème, voire en 2021. D’où la perspective d’un volume annuel placé autour de 2 M de m², qui tranche bien sûr après 4 années qui affichaient le double, poursuit Didier Malherbe. Mais il faut rester optimiste pour le long terme, la crise actuelle ayant mis en lumière le rôle stratégique de la filière logistique. En outre, une sensibilité accrue des utilisateurs au risque opérationnel pourrait entraîner une redéfinition des chaînes d’approvisionnement (augmentation des stocks, dédoublement des lieux de stockage, etc.) et donc générer de nouveaux besoins logistiques importants. Sans compter que le e-commerce est plus que jamais porteur ». Et pour confirmer le caractère singulier de ce T1, voire paradoxal, il relève que dans le même temps le marché de l’investissement a battu des records, avec plus d’1,5 Md€ investis sur le créneau industriel et logistique. MR
Pour consulter plus en détails cette revue du 1er trimestre par CBRE, cliquer ici
Les enseignements à tirer de ce premier trimestre sont d’autant plus difficiles à tirer qu’au recul de -71% du marché francilien font écho les +89% de la région PACA, les chiffres 2019 ayant été encore plus faibles que ceux de cette année.
Crédit photo CBRE Research et ImmoStat, T1 2020