L’équipe de Supply Chain Magazine présente toutes ses excuses aux fidèles lecteurs de sa newsletter quotidienne : les éditions de lundi et de mardi, avec l’édito du lundi, n’ont pas pu être diffusées en raison d’un problème technique de la plate-forme d’envoi et de mise en page en mode cloud. Nous reprenons notre rythme quotidien aujourd’hui, avec la NL 3201 qui vous sera envoyée cet après-midi. Voici de quoi combler le retard avec cette édition numérotée 3199/3200, datée d’hier.
A la tête de la Supply Chain des grandes entreprises internationales, la parité homme / femme est encore loin d’être une réalité. En 2018, les dirigeantes de la Supply Chain siégeant au comité exécutif de leur groupe ne représentaient qu’un modeste 14% par rapport à leurs homologues masculins. C’est ce constat qui a motivé la belle initiative du cabinet de conseil franco-singapourien B2G Consulting de mettre à l’honneur des parcours et des carrières exemplaires, toutes industries confondues, en organisant le classement mondial « 100 Global Women Leaders in Supply Chain ». Parmi ce panel mondial, le jury du GWLSC 2020 a décerné jeudi dernier 6 prix. L’américaine Sandra MacQuillan, executive VP & Chief Supply Chain Officer de Mondel?z remporte le plus prestigieux, celui de Global SC Leader 2020, et sa compatriote Wendy Herrick, vice-présidente Global Digital Supply Chain d’Unilever, celui de SC Innovation Excellence. Cocorico, deux Françaises sont aussi lauréates : Sabine Simeon-Aissaoui, directrice de la Supply Chain Europe de Schindler Group (SC Transformation Excellence) et Magali Anderson, vice-présidente Santé & Sécurité du groupe LafargeHolcim (SC Sustainability Leader). Le prix académique revient à Alexis Bateman, chercheuse et directrice du département Sustainable Supply chains au Massachusetts Institue of Technology, et celui de la meilleure influenceuse sur les réseaux sociaux a été décerné à Lora Cecere, fondatrice de Supply Chain Insights. Sans grande surprise, le coup de cœur du public (plus de 650 votants en ligne, dont bon nombre d’Américains) vient récompenser une autre « influenceuse » du secteur, Sheri R. Hinish, fondatrice de Supply Chain Revolution. Bravo à elles et à toutes les autres du classement 100 Global Women Leaders in Supply Chain, qui compte tout de même une vingtaine de Françaises ! Jean-Luc Rognon
La pépite française de l’automatisation intralogistique annonce un 3ème tour de financement de 90 millions de dollars (série C), réuni auprès de ses partenaires historiques, Iris Capital et Breega, rejoints par le cabinet de capital-risque 83North (avec la participation de Dell Technologies Capital). Il semble loin le temps où Exotec témoignait aux côtés de son premier client Cdiscount d’un projet amorcé sur un Powerpoint, avec à la clé le Grand Prix et le Prix de L’Innovation, lors des Rois de la Supply Chain de janvier 2018 (quelques mois plus tard la start-up levait 15 M€, voir NL 2731). Désormais, l’enjeu est d’accélérer la percée de sa solution Skypod à l’international. À ce stade, sur les 14 installations pleinement opérationnelles à ce jour, une seule est hors de l’Hexagone, au sein d’un entrepôt de Ceva Logistics à Rosendael, aux Pays-Bas, situé à mi-chemin entre le port de Rotterdam et son homologue belge d’Anvers. Sur place, le 3PL opère depuis plusieurs années pour le japonais Uniqlo, et l’on peut en déduire que cette réalisation s’inscrit dans la collaboration tissée entre Exotec et la maison-mère de la marque textile, Fast Retailing, concrétisée par un accord-cadre fin 2019 (voir NL 3021). C’est d’ailleurs sur cette toile de fond que deux installations d’envergure sont en cours d’installation au Japon, mobilisant au total un millier de robots, et un troisième projet à l’international approche la réception en bonne et due forme, à nouveau aux Pays-Bas mais pour Decathlon. Côté Exotec, l’un des enjeux de sa nouvelle levée de fonds est de pouvoir accompagner cette dynamique commerciale, et le communiqué du jour annonce l’ambition de produire quelque 4 000 robots par an d’ici la fin 2021 (alors que le chiffre de 2 000 était jusque-là évoqué). Pour accélérer cette montée en cadence tout en maintenant l’assemblage des robots en interne sur les 6 000 m² de son usine de Croix, dans le Nord, Exotec devra mobiliser une deuxième équipe pour tirer le meilleur parti de ses moyens industriels. L’effectif compte déjà 190 collaborateurs dans le monde, soit deux fois plus qu’il y a un an, et les recrutements vont s’enchainer. En France bien sûr, mais aussi dans les filiales ouvertes dans les pays-cible, à l’image du Japon où l’équipe franco-japonaise en cours de recrutement devrait rapidement compter une trentaine de collaborateurs. Aux États-Unis, c’est pour l’instant le DG recruté ce printemps (voir NL 3235) qui pilote la conquête commerciale, avec l’appui de 3 intégrateurs américains. Et si aucune installation n’a été signée à ce stade, plusieurs centaines de millions de dollars de projets seraient dans les tuyaux pour ces prochaines années, au service d’acteurs de la pharma, des produits culturels, ou sur des sites de micro-fulfillment de distributeurs alimentaires. Par contre plus près de nous, en Italie et en Espagne, c’est dès la fin de cette année que les premières commandes devraient être officialisées. MR
Quatorze installations signées Exotec sont pleinement opérationnelles à ce jour (ici chez Cdiscount), mais les projets se multiplient, notamment hors de l'Hexagone.
Avec la double casquette de commerçants et de producteurs, compte tenu de leur appartenance au groupement Les Mousquetaires, Intermarché et Netto disposent de grandes quantités de données, de la production jusqu’au passage en caisse dans leurs plus de 2100 magasins dans l’Hexagone, tous formats confondus. Le partenariat annoncé la semaine dernière avec Symphony RetailAI vise justement à tirer parti de l’intelligence artificielle pour accélérer leur transformation et gagner en performance sur l’ensemble de leur supply chain. Pour l’éditeur américain, au service de nombre de distributeurs et d’industriels des PGC partout dans le monde, il s’agit d’un contrat majeur, signé par les enseignes après le passage en revue l’ensemble des solutions du marché, et déjà 18 mois d’une étroite collaboration. Symphony RetailAI avait l’avantage de pouvoir répondre au large éventail des enjeux via une plateforme entièrement intégrée, sachant que le projet embrasse de nombreux sujets : une meilleure anticipation de la demande, une fiabilité accrue de la prévision de la demande promotionnelle, l’optimisation des commandes et des stocks, l’élargissement de la collaboration fournisseurs, ainsi que l’amélioration de la productivité en point de vente, au service du client. « Nous équipons aujourd’hui Intermarché et Netto sur des problématiques de bout en bout, couvrant l’ensemble des domaines clés du retail et des activités amont et aval sur la chaine de valeur commerciale et logistique », fait valoir Arnaud Gauthier, président et COO International de Symphony RetailAI. Via ses technologies basées sur l’AI, il s’agit non seulement d’assurer une vision à 360° sur la profusion de données générées et collectées tout au long de la chaine, mais aussi de les exploiter pour permettre de piloter la supply chain avec plus d’efficacité et d’agilité. « Il nous faut être capable d’anticiper les attentes précises de chaque client et les besoins exacts de chaque point de vente pour pouvoir répondre à la demande. Et pour que le tout fonctionne avec une fluidité et une fiabilité maximale, il est indispensable de piloter la supply chain de bout en bout, avec une très grande flexibilité et réactivité. C’est précisément ce que les technologies basées sur l’IA de Symphony RetailAI vont nous apporter. Nous allons pouvoir accélérer notre transformation stratégique en unifiant les processus achat, finance, réapprovisionnement et logistique, en prenant en compte les préférences clients autour d’une solution commune », commente Jean-Michel Balaguer, président de la Stime, la DSI du Groupement Les Mousquetaires, chef d’entreprise Intermarché et administrateur de la Région Centre Est. MR
Filiale du Mouvement E. Leclerc dédiée à l’accompagnement des centrales d’achats de l’enseigne dans l’optimisation de leur gestion des approvisionnements et SC, Logilec a rejoint le dispositif Fret 21 (voir NL n°2068), afin d’accélérer son engagement en faveur d’une supply chain plus respectueuse de l’environnement. Dans ce cadre, l’entreprise vise des actions qui lui permettront de baisser rapidement ses émissions de gaz à effet de serre de 7,4 %, l’intensification du recours au transport combiné rail-route pour l’enlèvement des produits secs et la distribution dans les centrales d’achats devant y contribuer pour moitié. Quatre des seize centrales d’achat de l’enseigne bénéficient déjà d’une livraison en rail-route et deux autres lignes vont prochainement s’ouvrir au ferroviaire : Rennes-Bordeaux (livraison des coopératives régionales Scaso et Scalandes à l’aller, de Scarmor et Scaouest au retour) et Toulouse-Lille (livraison de la centrale d’achat Scapartois). » Près d’une coopérative régionale sur deux sera bientôt en partie livrée par le rail-route », indiquent Marie Vassenet et Jean-François Mahéas, respectivement directrice développement logistique et responsable qualité et méthodes de Logilec. D’ici 2022, l’entreprise souhaite par ailleurs que ses flux de groupage soient opérés à 80 % par des partenaires transporteurs « chartés » ou labellisés Objecif CO2 (57 % aujourd’hui). Coté flux opérés en gestion mutualisée des approvisionnements, elle vise les 64 % (contre 34 % actuellement). Côté investissements, à noter par ailleurs que Logilec a adopté l’an dernier la plateforme de traçabilité mutualisée de livraisons GedMouv (voir NL n°3010) et investi dans une machine d’emballages automatisée avec optimisation 3D des dimensions colis du spécialiste italien CMC (voir NL n°2878). AD
Logilec compte développer le transport combiné rail-route dans les centrales d’achats du Mouvement E. Leclerc. Cette évolution concernera notamment la centrale d’achat Scalandes (photo).
Arnaud Deboeuf est depuis le début du mois de septembre le directeur industriel et chaîne logistique du groupe PSA, et entre à ce titre au comité exécutif du groupe automobile. A son nouveau poste, il succède à Yann Vincent, désormais directeur général d’ACC (Automotive Cell Company), une co-entreprise fondée par le groupe PSA et Total. Diplômé de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Arnaud Deboeuf a rejoint le groupe PSA en septembre 2019 en tant que directeur de la stratégie industrielle après avoir occupé plusieurs postes à responsabilités au sein du groupe Renault (ingénieur process, directeur de production, manager comptes fournisseurs, directeur de l’alliance Renault-Nissan…). AD
Arnaud Deboeuf, directeur industriel et chaîne logistique de PSA.
Le nouveau Trexia ES vient compléter la gamme de chariots frontaux thermiques de Mitsubishi Forklift Trucks avec un modèle diesel très robuste, d’une capacité de charges de 6 à 10 tonnes, et comprenant quelques innovations intéressantes orientées utilisateur. À commencer par une visibilité améliorée, que ce soit vers l’avant, grâce au mât Clearview, ou vers l’arrière, du fait de son contrepoids bas. Ce modèle propose en option un accoudoir ergonomique réglable et un système de chauffage et de climatisation (pour la manutention de conteneurs dans les ports par exemple). Sa vitesse de déplacement est proche des 30 km/h et son moteur diesel, conforme aux normes européennes Stage V de réduction des émissions, classe l’engin parmi les moins bruyants de sa catégorie : 86 dBA. JLR
Le Trexia ES de Mitsubishi Forklift Trucks assure une visibilité améliorée pour l’utilisateur, vers l’avant comme vers l’arrière.
Les chaînes de supermarchés japonais tentent de fidéliser davantage leurs clients en ligne en proposant de nouveaux services de livraison. L’enseigne Life Corp a par exemple noué il y a quelques mois un partenariat avec Amazon afin de développer significativement la part de ses livraisons alimentaires à domicile. Elle a décidé d’accélérer le calendrier en étendant ce service depuis cet été aux 23 arrondissements de Tokyo ainsi qu’à la ville d’Osaka. Le distributeur, qui n’avait auparavant pas les moyens de ses ambitions, réussit grâce à cette collaboration à profiter des véhicules d’Amazon (transportant par ailleurs ses propres commandes) et à atteindre une équation économique viable avec de surcroît l’immense avantage d’être désormais en mesure de proposer des livraisons en deux heures et à un coût inférieur à celui qu’il proposait jusqu’alors. Autre initiative intéressante : celle de la société Cookpad (site de partage de recettes) qui propose à ses clients de récupérer leurs produits commandés en ligne dans des réfrigérateurs partagés installés dans des lieux publics (gares, pharmacies…). Ce service est, semble-t-il, très apprécié pour les produits frais. Depuis la fin juillet, 150 sites sont mis à disposition à Tokyo et dans la préfecture de Kanagawa (au centre-est de l'île Honshu) et Cookpad envisage d’en équiper également des immeubles en copropriété. JF