Newsletter quotidienne n° 3204

Exceptionnelle aura été l’année 2020… mais évidemment pas au sens où on l’entendait jusque-là. Les projets Supply Chain dans les entreprises ont subi et subissent encore les effets de cette crise sanitaire, leur calendrier est perturbé, les objectifs ont parfois été réorientés, ou repriorisés. Mais qu’ils traitent de planification, d’automatisation, de logistique urbaine, d’intralogistique, de report modal ou de stratégie omnicanal, ils s’inscrivent dans le faisceau des nouvelles contraintes, dans la nécessité de faire rebondir l’activité et de répondre aux enjeux du « monde d’après ». Ces projets sont toujours le fruit d’une aventure humaine fédératrice qui vaut la peine d’être racontée et partagée. Plus que jamais, la supply chain joue un rôle pivot dans la trajectoire des entreprises, via de grands projets de transformations ou d’autres plus ciblés dans leurs ambitions, l’ont confirmé les échanges avec la trentaine d’entreprises ayant à ce stade demandé un dossier de candidature pour ces Rois de la Supply Chain 2021. Il reste encore près de quatre semaines, jusqu’au vendredi 30 octobre 2020 pour compléter et renvoyer à la rédaction de SC Mag ce questionnaire concis (A4 recto verso), qui marquera officiellement l’entrée des candidats dans cette 15ème édition des Rois. C’est sur la base de ces dossiers que notre jury de directeurs Supply Chain fera sa pré-sélection. Comment seront ensuite désignés les vainqueurs du Grand Prix, du Prix de l’Innovation et du Coup de Cœur à la mi-janvier ? Pour cette édition « exceptionnelle », nous prévoyons d’ouvrir plus largement le vote à notre communauté Supply Chain, sans aucun risque d’attraper le Covid. Nous vous expliquerons en détail le déroulé de cette XVème édition. D’ici là, il est encore temps de se lancer, il vous reste tout le mois d’octobre !
Jean-Luc Rognon

Demandez le dossier de participation à Maxime Rabiller :
maxime.rabiller@scmag.fr / 01 48 93 18 65 (participation entièrement gratuite et sans obligation)

Il y a deux ans, une rumeur avait prêté à Amazon la volonté d’installer un vaste site logistique au nord de l’agglomération nantaise, à Grandchamp-des-Fontaines. Face à la levée de bouclier qui prenait forme en local sur cette commune voisine de Notre-Dame-des-Landes, le e-commerçant était sorti de sa réserve coutumière pour démentir tout projet sur la zone, la confusion ayant été entretenue par son habitude de ne confirmer ses choix d’implantation qu’une fois les bâtiments réalisés, ou presque. Mais son intérêt pour la région se confirme aujourd’hui pour l’installation d’un nouveau « fulfillment center »… au sud de l’agglomération nantaise, sur la commune de Montbert. Et le projet est cette fois documenté par un avis de la Mission régionale d’autorité environnementale (MRAe) des Pays de la Loire rendu en début de semaine dernière. Cette instance commente le projet monté par la société Ory4Fulfillment, filiale d’Amazon Europe, de bâtir un entrepôt de 4 niveaux totalisant près de 185 000 m² sur une parcelle de 14,5 hectares au sein du parc d’activités de la Bayonne. On notera que la société en question avait été créée par Amazon courant 2017 pour accompagner la mise en oeuvre de son projet de Brétigny-sur-Orge, son premier entrepôt en France à reposer un système de stockage et de préparation via des étagères mobiles signé Amazon Robotics. Justement baptisé Ory4 dans la nomenclature interne, ce site francilien de 150 000 m² (avec une automatisation sur ses niveaux R1 et R2) s’est depuis concrétisé, jusqu’à son inauguration en bonne et due forme il y a un an (voir NL 3007). Mais dans son organisation, le nouveau projet nantais renvoie plutôt au deuxième fulfillment center automatisé actuellement en cours de construction près de Metz, avec ses 185 000 m² répartis sur 4 étages (soit un niveau automatisé en plus). Amazon reste d’ailleurs encore sur discret sur ce dernier, pour lequel c’est le nom du développeur d’immobilier logistique Argan qui figure en première ligne. À Nantes, comme à Brétigny, Amazon est plus directement à la manœuvre, l’étude d’impact fournie au MRAe indiquant qu’avant ce choix d’implantation, une dizaine de sites alternatifs ont pu être envisagés. Aucun calendrier de réalisation n’est mentionné à ce stade, le projet en étant encore à ses prémices, et pas encore à celui de la demande d’autorisation d’exploiter ou de l'enquête publique. L’avis de la MRAe relève que certaines dispositions environnementales ont été réglées par l’autorisation décrochée fin 2016 au niveau du parc de la Bayonne, et souligne la cohérence de la formule d’un entrepôt sur 4 niveaux avec les récentes directives sur la limitation de la consommation de foncier et d’artificialisation des sols. Mais son avis, consultatif, s’interroge sur la place prise par les parkings dévolus aux véhicules des salariés, plus de 800 personnes devant opérer en simultanée sur place, pour un potentiel fonctionnement H24, 7j/7. Et une interrogation plus fondamentale est soulevée sur la pertinence d’une implantation en région nantaise au regard de la géographie des flux d’Amazon et de l’organisation de son réseau logistique dans l’Hexagone. Un réseau dans lequel un projet d’envergure est d’ailleurs en standby, près de l’aéroport de Lyon, où une implantation sur 150 000 m² peine à faire son chemin dans un contexte local modifié par les dernières élections municipales. MR

Le projet évoqué à Montbert, au sud de Nantes, totalise près de 185 000 m² répartis sur 4 niveaux, dont trois réservés au système automatisé signé Amazon Robotics.

Nov@log a déposé mi-juillet une déclaration de cessation de paiements au tribunal de grande instance du Havre, qui a ouvert, le 11 septembre dernier, une procédure de liquidation judiciaire de l'association normande, créée il y a 15 ans. Selon le courrier que Nov@log a transmis à ses 150 adhérents, le pôle de compétitivité était à court de liquidités, « malgré une gestion rigoureuse, en l’absence de subventions publiques pour 2020, tant de l’Etat que de la région Normandie ». Suite aux demandes de l’Etat de voir les pôles de compétitivité se rapprocher, afin de réaliser des économies notamment, Nov@log avait engagé un processus de création d’un hub d’innovation logistique avec le pôle i-Trans des Hauts de France, validé par l’Etat en février 2019. Mais en octobre 2019 les pôles de compétitivité et leur financement sont transférés aux régions. Or, selon Nov@log, la région Normandie a refusé, en février/mars 2020, de financer ce hub logistique et de fusionner Nov@log au sein de la filière logistique régionale LSN (Logistique Seine Normandie). « Les incertitudes quant au devenir de la labellisation et la fragilité du modèle économique induites par la régionalisation de l'innovation logistique sont peut-être à l'origine de l'abandon par la région Normandie du projet qu'elle avait imposé aux parties et qu'elle a signifié le 23 juillet aux administrateurs de Nov@log », déclare l’association normande, qui se prévaut de la labellisation de 216 projets et de 132 millions d’€ de financements alloués. VL

Log Market. C’est le nom d’une nouvelle jeune pousse dont la vocation est de faciliter l’externalisation logistique des entreprises du secteur digital, se proposant à la fois de prendre en charge des missions de délégation de pilotage de logistique externalisée et des missions de recherche d’offres de prestations personnalisées établies via un panel de partenaires préalablement labellisés. Implantée à Bordeaux, la start-up a été créée par Julio Martin, qui a vingt ans d’expérience dans le secteur transport et logistique. Il a notamment été directeur commercial de Tred e-log, solution dédiée aux e-commerçants lancée par le groupement de transporteurs Tred Union en 2016 (voir NL n° 2333). « J’ai souhaité améliorer l’image de l’externalisation logistique auprès des entreprises qui font du e-commerce ou qui souhaitent se lancer en facilitant les relations entre donneurs d’ordres et prestataires », explique Julio Martin. Dans le cadre de ses missions de recherche d’offres de logistique et de transport personnalisées, l’entreprise s’appuie sur un panel de prestataires préalablement visités et audités. « Nous en référençons actuellement cinq qui disposent au total d’une vingtaine de sites en France et en Europe », indique le fondateur-dirigeant de Log Market. Ces prestataires sont partenaires de la start-up, proposent des solutions de stockage classiques comme spécifiques (vin, température dirigée, médical…) et donnent accès à une multitude de prestations (réception, stockage, préparation de commandes, livraisons, reverse logistique…). « Depuis notre création, nous avons déjà comptabilisés une vingtaine de mandats de recherche sur notre site internet », poursuit le fondateur-dirigeant. Coté mandat de délégation logistique externalisée, elle en a déjà signé cinq. AD

Julio Martin, fondateur et dirigeant de Log Market.

Filiale du groupe Roullier spécialisée dans la production d’engrais et de fertilisants pour agriculteurs, Timac Agro a décidé de doter son pool transport de la solution de planification et d’optimisation de tournées Route Optimiser éditée par PTV Group. L’entreprise affrète chaque jour 200 camions pour livrer ses partenaires distributeurs dans leurs dépôts, ou chez leurs clients, les 12 collaborateurs de ce pool transport planifiant les tournées au départ des différents sites de production de Timac Agro, au Tréport (76), à Saint-Malo (35), Pontrieux (22), Tonnay-Charente (17), Tarnos (40) et Sète (34). La solution, validée après un POC (Proof of Concept), doit permettre à l’agro-fournisseur d’optimiser ses groupages, de faciliter le travail de ses exploitants transport, et de réduire son empreinte carbone. Paramétrable et prenant en compte les différentes contraintes clients, elle dispose notamment d’une fonction d’optimisation dynamique qui intègre en temps réel les modifications aux tournées déjà planifiées en fonction de l’évolution des commandes. « L’ergonomie et la personnalisation de l’outil sont également des points forts que nous avons relevés lors des différentes présentations », souligne Thomas Decou, chef de projet logistique chez Timac Agro. L’entreprise doit commencer à l’exploiter cette fin de semaine. AD

Dans sa gamme de préparateurs de commandes au sol et premiers niveaux, le fabricant de chariots de manutention Fenwick-Linde propose ses nouvelles gammes N20C et V08. Visant les opérations de picking occasionnelles en hauteur, la première comprend 7 modèles qui permettent de travailler jusqu’à une hauteur de 2,8 m et leurs capacités de charge vont de 1,2 à 2 tonnes. La seconde gamme, destinée aux pickings plus fréquents en hauteur, se décline pour sa part en deux modèles, le V08-01 et le V08-02. Avec le modèle V08-01, où les fourches sont soudées à la plateforme du poste de conduite, l’opérateur peut accéder depuis la plateforme à toute la longueur de la palette, ce qui lui permet de pousser les produits encombrants ou lourds sur celle-ci sans avoir à redescendre de son chariot. L’engin est proposé en versions longerons courts et longerons longs qui ont des capacités de charges respectives de 700 kg et 1 t. Quant au modèle V08-02, sa capacité est de 800 kg. L’opérateur peut ici accéder à la palette sans se pencher grâce à un système de levée complémentaire qui ajuste les fourches à une hauteur ergonomique pour la préparation de la palette. « Tous les modèles sont compatibles avec notre solution de gestion de flotte Connect et disponibles avec la technologie Lithium-ion », souligne Maude Gillé, chef de produits chez Fenwick-Linde. AD

Les préparateurs de commandes N20C et V08 permettent tous deux de travailler jusqu’à une hauteur de 2,8 m.

L’éditeur de solutions transport DDS Logistics a annoncé la nomination de Xavier Ménargues au poste de responsable de son équipe consulting. Dans le cadre de cette création, celui-ci aura pour mission de développer la culture service et d’améliorer la satisfaction clients de l’entreprise en s’appuyant sur l’expertise qu’il a acquise avec les solutions de l’éditeur ces dernières années. Diplômé de l’école supérieur des transports (EST), Xavier Ménargues occupait auparavant le poste de responsable services clients & transports chez le fabricant de câbles et systèmes Nexans utilisateur de la solution DDS Shipper (voir NL 2834). « J’aurai à cœur de partager mes acquis auprès de ma nouvelle équipe mais également d’accompagner nos clients dans leur digitalisation du pilotage des activités transport, souligne Xavier Ménargues. Grâce à notre palette de solutions Cloud, mon objectif est de les aider à mieux gérer cette activité clef de la supply chain, et de les accompagner à trouver des transports plus adaptés, mieux optimisés, plus économiques et bien sûr responsables. » AD

Xavier Ménargues, responsable de l’équipe consulting de DDS Logistics.

L’Espagne et le Portugal restent des priorités pour le groupe Olano. En Espagne, le spécialiste français de la supply chain du froid a annoncé qu’il s’installerait à la fin du mois dans un bâtiment neuf dans la ville portuaire de Huelva, en Andalousie, et prendrait possession en novembre à Pinto, dans la banlieue de Madrid, d’une nouvelle plateforme logistique marée dans laquelle il a investi 8 M€ (4 635 m², 2 chambres froides de conditionnement et 25 portes à quais). Il ouvrira aussi l’an prochain un nouvel entrepôt à Massalavés, près de Valence avec une capacité de 15 000 palettes, portant les capacités du prestataire sur le site à 45 000 palettes. En outre, le groupe a pris depuis peu le contrôle de la société Oteiza Transportes, spécialisée dans le transport sous température dirigée de produits alimentaires, surgelés et pharmaceutiques, avec plus de 80 véhicules et un CA de 10 M€. A noter également le rachat de Kartel, un prestataire logistique portugais qui dispose d’un entrepôt sous douane de 4 600 m² d’une capacité de 10 000 palettes (de + 6 à - 25° C) basé dans le port de Leixões, au nord de Porto. AD