Newsletter quotidienne n° 3430

À l’issue du 3^ème trimestre, Shippeo affiche +103% de croissance des recettes tirées des abonnements à sa plateforme axée sur la visibilité temps réel du transport (par rapport à 2020). « Et cela n’inclut pas les revenus plus ponctuels, par exemple les services liés à de nouvelles implémentations », nous indique Lucien Besse, son directeur général, en glissant que le CA se chiffrait déjà en dizaines de millions d’euros et que le nombre de grands comptes clients a aussi peu ou prou doublé, pour dépasser la centaine (avec zéro désabonnement et de nouveaux déploiements par exemple chez Nexans et Coca-Cola HBC, voir NL 3312 & 3350, mais aussi au sein d’XPO Logistics ou de l’équipementier auto allemand Woco, entre autres). Les perturbations durables du transport international ont remonté le sujet de la visibilité transport jusqu’aux directions générales, avec des prises de décisions accélérées en matière de digitalisation et de plus en plus des problématiques SC abordées à l’échelle globale. « Non seulement les clients optent pour de nouveaux modules, tels que la prise de RDV dynamique en entrepôt [Dock Visibility] ou la preuve de livraison digitalisée [Paperless Visibility], mais ils s’appuient surtout sur Shippeo pour gagner en visibilité sur un périmètre plus large de leurs opérations, amont comme aval, et sur des géographies qui s’étendent », note Lucien Besse. Shippeo récolte les fruits de l’extension de son prisme à l’origine très transport routier, l’ajout du volet maritime en 2019 permettant de suivre des flux plus longs et complexes. Il y a un an, déjà 75% des revenus étaient liés à des opérations réalisées hors Hexagone, avec l’atout lié aux bureaux ouverts dans plusieurs pays d’Europe ; et de grands clients recourent désormais à Shippeo sur des problématiques en Amérique latine, comme Nexans, en Asie-Pacifique, comme Philip Morris, ou en Amérique du nord, où l’entreprise constitue une équipe sous la direction de Christopher Mazza (récemment intégré comme Senior VP International Growth, après 4 ans au développement commercial de l’américain ClearMetal, acquis en juin dernier par son compatriote Project44). La concurrence sur ce sujet visibilité, en Europe comme au global ? « Elle aiguillonne l’innovation et a contribué à imposer ce sujet visibilité dans la transformation digitale des entreprises, alors que Shippeo prêchait un peu dans le désert à ses début, note Lucien Besse. Le terme s’impose et renforce la structuration d’un marché de mieux en mieux identifié depuis 3-4 ans ». MR

Le marché international de Rungis a mené début octobre une semaine de tests inédits de livraison de colis par drone cargo au sein de ses 234 hectares, en collaboration avec la start-up française DragonFlyPads et son partenaire Pilgrim Technology. Une cinquantaine de vols ont été effectués au sein du marché, de jour comme de nuit et en lien avec plusieurs grossistes, pour acheminer aussi bien des fruits exotiques que des pièces de rechange auto, en passant par un défibrilateur, du champagne, ou divers produits fragiles. En pratique, DragonFlyPads a installé au sein du marché une de ses stations d’accueil, un ʻvertiportʼ pouvant accueillir des drones de toutes marques et faisant office à la fois d’aéroport et de station services pour la recharge et la maintenance. Créée en 2020 par Sissel Thorstensen, la jeune pousse se positionne comme prestataire de services technologiques pour les opérateurs de drones,  de surveillance ou de fret. Quant à Pilgrim Technology, également fondée et dirigée par une femme, Anne-Marie Haute, mais en 2012, il s’agit d’un concepteur, fabricant et opérateur nantais de drones et de robots, d’abord spécialisé dans les missions d’inspection et de surveillance, avant d’investir le volet transport. C’était d’ailleurs pour des enjeux de surveillance, de sécurité et d’inspection des infrastructures, qu’une première expérimentation de drones avait été menée à Rungis en juillet 2021, avec une autorisation ad hoc de la DGAC, comme pour les tests menés début octobre. Ce survol d’une zone commerciale dense par des drones pour des opérations de fret est présenté comme une première en France, et le projet a bénéficié d’une subvention de la Région Ile-de-France. « Ces premiers tests de vols cargo laissent entrevoir des possibilités très intéressantes pour la logistique du dernier km au sein du Marché de Rungis, qui se doit d’être précurseur sur les modes de livraison de demain », a déclaré Stéphane Layani, Pdg de la Semmaris, qui exploite et gère le site. MR

Après une hausse de 21,7 % sur la période précédente, boostée par les levées des contraintes sanitaires en Europe, Stef a enregistré une augmentation de 10,9 % de son CA au troisième trimestre (920,1 M€). Sur le périmètre France, où le logisticien a vu son activité frais bénéficier d’une bonne tenue de la consommation et son activité surgelés continuer à progresser avec un taux de remplissage élevé des entrepôts, la hausse s’établit à 5,8 % (à 535,4 M€). Côté international, et grâce notamment à l’accord stratégique que le prestataire a scellé fin 2020 avec le groupe Nagel (voir NL n°3232), elle s’élève à 21,5 % (255,9 M€). Sur ce périmètre, Stef souligne dans son communiqué de presse que la Péninsule ibérique a aussi affiché une croissance soutenue, marquée par l’élargissement d’un contrat pour un acteur de la distribution en Espagne et la mise en service d’une nouvelle plateforme proche de Lisbonne. « Même si la vigilance s’impose toujours, nous enregistrons ce trimestre une performance prometteuse qui démontre la reprise économique actuellement présente en Europe », conclut Stanislas Lemor, le Pdg de Stef. Sur les neuf premiers mois de l’année, le CA de Stef s’est élevé à 2,557 Md€, en progression de 10,2 % (8,1 % à périmètre constant). AD

Souhaitant se développer sur ce secteur, Geodis a recruté Jürgen Adler comme directeur du marché automobile. De nationalité allemande et diplômé en transport et logistique de l’université de Bonn, Jürgen Adler est en fonction depuis début octobre et peut se targuer de disposer d’une grande expérience en prestations transport et logistique auprès de constructeurs ou d’équipementiers automobiles. Il a débuté sa carrière chez DB Schenker, où il a notamment été directeur de pôle automobile, et avant de rejoindre Geodis, il était responsable de la verticale métier automobile chez le freight forwarder Expeditors sur la zone Europe. Entre les deux, il a été directeur de clientèle solutions automobiles chez DSV ainsi que directeur du développement et gestionnaire de comptes auprès de deux commissionnaire de transport (Cargo-partner et JAS Worldwide). « Jürgen contribuera à accompagner nos clients issus de ce secteur dans la gestion de leur supply chain à l’échelle mondiale, en tenant compte des enjeux de flexibilité et de réduction des coûts », souligne Philippe de Carné, directeur général business development, innovation & RSE chez Geodis. A noter que Jürgen Adler sera basé à Francfort. AD

Pour faire face à une demande pressante de ses clients, le transporteur Recht Logistik GmbH a créé en début d’année une nouvelle filiale, Recht Kontraktlogistik GmbH, dédiée à la logistique contractuelle. Dans la foulée, en février 2021, le prestataire rachète un entrepôt de 25 000 m² à Castrop-Rauxel, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, près de Dortmund. Il faut faire très vite : l’objectif est de le doter d’un WMS et de le mettre en service en quelques semaines. Le tout nouveau 3PL se tourne vers EPG (Ehrhardt Partner Group) qui lui installe LFS (Logistics Focused Solutions), le WMS modulaire de sa suite EPG One, en l’espace de seulement six semaines. Les premières réceptions de marchandises ont pu avoir lieu dès le mois de mars, et l’entrepôt est désormais utilisé pour la préparation de commandes de clients dans le secteur des machines-outils et pour équipements de jardinage. Lors du dernier inventaire, le taux d’erreur était de moins de 0,1%, selon EPG. La collaboration se poursuit puisque Recht Kontraktlogistik a décidé de déployer LFS sur son deuxième site, situé à une quinzaine de km du premier, à Bochum. JLR