Newsletter quotidienne n° 3745

Il y a un an, sur la SITL, France Supply Chain et de l’AUTF avaient annoncé leur initiative de lancer une association des chargeurs pour un transport maritime décarboné (voir NL 3518). Et cette édition 2023 du salon a été l’occasion hier de rassembler autour d’une table ronde quelques-uns des pionniers de l’association, maintenant dénommée SCLCMT (Shipper Coalition for a Low Carbon Maritime Transport), et toujours ouverte à l’arrivée d’autres chargeurs. Objectif : faire le point sur l’avancée des projets après la conclusion d’un premier appel d’offres et la sélection l’été dernier de la société nantaise Zéphyr & Borée (voir NL 3598) pour mettre en place une service hebdomadaire de fret conteneurisé avec des futurs navires à propulsion principale vélique sur deux liaisons transatlantiques, l’une Nord, l’autre Sud. Le calendrier initial était de finaliser les contrats chargeurs avant la fin 2022 pour financer le projet et déployer le premier porte-conteneurs à voile de 1000 EVP à fin 2024 (concept Williwaw). Mais ces contrats long terme (sur 5 à 10 ans, avec des allocations et un taux de fret fixes sur la période) avec une quinzaine de chargeurs (dont Michelin, Nestlé Waters et Rémy Cointreau présents à la table ronde) sont toujours en cours de finalisation. On y retrouve des acteurs du monde de l’automobile, du luxe, de l’alimentaire, de la pétrochimie, des spiritueux et des fournitures diverses. Cela repousse ainsi la date de construction du premier navire à fin 2023, la première traversée à la mi 2025, et la ligne hebdomadaire sur l’Atlantique Nord (5 navires, 14 jours de lead time) à la fin 2026. Mais l’association voit déjà plus loin : elle prépare les cahiers des charges pour trois nouveaux appels d’offres, Mer Baltique vers Amérique du Nord, Amérique du Sud - Afrique et Europe-Asie (le groupe Adeo s’est déjà montré intéressé sur ce dernier projet). JLR

Mardi prochain 4 avril, l’éditeur Generix vous invite à un webinaire de 10:00 à 11:30 intitulé « Le Resource Management, nouveau levier de performance de l’entrepôt ». Si la problématique de gestion des moyens de production dans l’entrepôt n’est pas nouvelle, elle devient d’autant plus importante dans un contexte actuel fait d’aléas sur la supply chain opérationnelle, de fluctuations fortes de la demande, de pénurie de main d’oeuvre et de diversité des profils de commandes. De fait, les outils permettant une gestion intelligente et automatisée et une planification des ressources représentent de nouveaux leviers à fort potentiel de gains pour la logistique. Pour discuter de ces nouveaux enjeux et répondre à vos questions, Philippe Seguin, directeur général France et Isabelle Badoc, directrice marketing produits chez Generix seront accompagnés par Renaud Bouet, le DRH d’ID Logistics.

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Avec sa solution de contrôle automatique des factures Transport, DataFret remporte le Start-up Contest de la SITL, devant six autres candidats invités à ‘pitcher’ en public et sous le feu des questions du Jury. Ce dernier s’est montré pragmatique en distinguant la start-up bordelaise et le ROI qu’elle procure à ses utilisateurs. Un pragmatisme qui fait écho à celui de la jeune pousse Fari Analytics, fondée début 2019 par des spécialistes de l’analyse data, qui s’est rapidement axée sur cette problématique de facturation en creusant le besoin remonté par des entreprises de la région, dont un site de Sanofi. « C’est au fil des rencontres et des échanges avec de nombreux acteurs que nous avons affiné notre proposition de valeur et les contours de la solution DataFret, mise sur le marché à la rentrée 2021. Son enjeu clé est d’automatiser le contrôle des factures Transport pour le compte de nos clients, en s’appuyant sur trois types de données : les grilles tarifaires négociées, les demandes d’expédition effectuées, et les factures présentées par leurs transporteurs, nous explique son co-fondateur et CEO, Xavier Dikor Mbouma. Nous mettons en place les remontées d’informations via notre plateforme, dont les algorithmes identifient sans délais les anomalies de facturation, leur montant et les raisons diverses, qu’il s’agisse d’erreurs de regroupement ou d’application des grilles négociées, de suppléments incorrects, de poids facturé différent de celui expédié… Des entreprises peuvent mobiliser des collaborateurs sur le sujet pendant des jours, mais c’est un travail fastidieux que nous assurons sans qu’il y ait à se soucier des remontées d’infos, en un temps record, et avec des résultats plus probants. Chez ses utilisateurs, Datafret a remonté un écart moyen de 5,8% sur leur facturation annuelle. Ils peuvent ensuite se charger eux-mêmes de récupérer les avoirs identifiés, ou nous confier le sujet, avec dans ce cas un petit pourcentage pour nous, en plus de la logique d’abonnement mensuel à notre solution ». La start-up de 8 collaborateurs compte une trentaine d’entreprises clientes, dont de grands noms comme PepsiCo, le Club Leader Price, ShowroomPrivé ou BricoPrivé, ou des acteurs comme la marque de cosmétiques Adopt, MaxiCoffee, les chaussures TBS ou le site de grands crus Millesima. Sa première levée de fonds, en amorçage, est en cours de bouclage, et d’autres fonctionnalités se profilent, comme une préfacturation établie par le chargeur. MR

Étaient aussi en lice : Alki et sa solution de planification capacitaire en entrepôt ; DocLoop et sa plateforme de gestion documentaire axée interopérabilité ; e.Trust Export et son corridor digital pour le traitement des flux documentaires import-export ; Genow et son capteur intelligent de hauteur de chargement ; PrivaMap et sa solution de guidage des chauffeurs sur sites complexes ; et StreamLiner et sa plateforme collaborative pour les rendez-vous transport.

Deuxième journée très affairée hier sur la SITL, avec en point d’orgue la remise des Prix de l’Innovation, 23^ème édition. Ils étaient justement 23 exposants à s’être mis sur les rangs dans l’une des 4 catégories en présentant une nouvelle offre ou solution. Voici le palmarès 100% hexagonal établi par le Jury de 10 professionnels de haut vol. Dans la catégorie, Équipements de transport : K-Ryole décroche le prix avec sa remorque porte-palette à assistance électrique pour un le transport de marchandises en ville, au service d’une cyclo-logistique en plein boom, mais aussi manipulable à la main (elle avait déjà été récompensée en janvier lors des Rois de la Supply Chain d’un double prix, Innovation et Coup de Cœur). Côté Intralogistique, Robotique & Automatisation : Ifollow devance pas moins de sept autres candidats grâce aux performances en environnement surgelé de son AMR iL1500 Cold. Très compact, pour seulement 17 cm d’épaisseur, il peut manutentionner des palettes jusqu’à 1,5 t et assurer sans problème d’incessants transferts entre une zone à -25°C et une autre en température positive. Dans la catégorie Technologies, IoT & Systèmes d’Informations : Pickeos remporte le prix de l’innovation avec sa solution OptiStock, dont les balises lumineuses permettent aux opérateurs d’évaluer d’un coup d’œil le taux de rotation sur un emplacement de picking, pour faciliter leur travail et in fine optimiser un circuit de picking en entrepôt. Avec cette « application du quotidien très abordable », dixit le Jury, le spécialiste du pick-to-light devance un aéropage très divers d’acteurs et de solutions. Enfin, côté Transport & Services Logistiques : Watèa illustre la priorité à la décarbonation qui a fait office de fil conducteur de cette SITL. Développée dans l’orbite du groupe Michelin, cette offre de mobilité destinée aux professionnels se distingue par son approche globale des enjeux d’une transition du transport vers l’électrique (et demain l’hydrogène), avec un souci très pratique des conditions et coûts d’exploitation. MR

Outre l’annonce d’une aide de 60 M€ à l’acquisition de poids lourds électriques via le lancement d’un nouvel appel à projets (voir NL 3744), les ministres respectifs des Transports et de l’Industrie ont fait savoir avant hier sur la SITL que huit lauréats supplémentaires avaient été retenus dans le cadre de l’appel à projets ‘Logistique 4.0’ lancé fin 2021. Il s’agit des projets Autonomous Pack (développement d’un emballage réutilisable, « trackable » et mutualisable entre industriels), Califrais (mutualisation/optimisation de flux logistiques d’acteurs des marchés de gros de l’alimentation), Co2ckpit (projet Wakeo de développement d'un outil de diagnostic/proposition de réduction des émissions de CO₂ lié au transport de marchandises), Jumel (projet Daher Aerospace de développement d’un outil d’aide à la décision logistique via un jumeau numérique), Login (expérimentation d’un système de logistique inversée pour journaux), Mesh (structuration d’une chaîne complète et ouverte de production et d’utilisation d’identité digitale, de traçabilité de la signature digitale et de justificatifs vérifiables dématérialisés), Moove on bike (projet BeWheel de développement d’une gamme de vélos/vélos cargos à assistance électrique) et Nabu (plateforme Saas de digitalisation/automatisation des opérations de traitement de documents transport). Cette deuxième vague de l’appel à projets va représenter un soutien financier de 32 M€, dont 12 M€ dans le cadre de France 2030. Rappelons que l’enveloppe globale du programme est de 90 M€ et que les six premiers lauréats de l’appel à projets ont été dévoilés fin 2022 lors du 3^ème Cilog (voir NL 3675). A noter aussi que dans le cadre d’un programme baptisé eXtrême Défi porté par l’Ademe, une enveloppe de 15 M€ sera allouée au développement de petits véhicules routiers, entre le vélo électrique et l’automobile, tant pour les déplacements du quotidien que pour la logistique du dernier kilomètre. « Qu’il s’agisse de véhicules lourds pour le transport massifié ou de véhicules intermédiaires pour la logistique du dernier kilomètre, tous les segments de la filière doivent s’engager en faveur de la transition bas carbone », a indiqué mardi Roland Lescure, le ministre de l’Industrie. AD

A l’occasion des 20 ans de C-Log (groupe Beaumanoir), positionné dès l’origine comme un 3PL spécialisé sur le marché de la Supply Chain Retail, Lifestyle et e-commerce, son directeur général Benoît Garçon a évoqué les challenges à venir. « La période que nous traversons amène de nouveaux défis. La hausse du prix de l’énergie, l’inflation croissante et la maîtrise de nos coûts de fonctionnement sont au coeur de notre stratégie pour nous permettre de pérenniser nos activités et celles de nos clients. En parallèle, les enjeux environnementaux sont de plus en plus clés pour notre activité » a-t-il déclaré. En 2022, C-Log a réalisé un CA de 146 M€ (+5,8%), et a expédié plus de 100 M de pièces pour une trentaine de marques avec 9 entrepôts en France, dont le dernier en date est son hub e-commerce fortement automatisé de Poupry (voir NL 3559). L’objectif est aujourd’hui de développer et de consolider l’activité afin de pouvoir ouvrir un nouvel entrepôt à horizon 2 ans. JLR

Une nouvelle étape a été franchie dans le projet de développement de la navette fluviale écologique de transport de marchandises Green Deliriver, initié en 2018 par le groupe d’ingénierie Segula Technologies et l'énergéticien GRDF (voir NL 2819). La Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNFR) lui a accordé la toute première autorisation européenne du secteur fluvial pour l’utilisation de bioGNC (biogaz naturel comprimé) en tant que source primaire de carburant. Le projet prévoit de s’appuyer sur des stations GNC positionnées le long de l’Axe Seine et alimentées par GRDF. Avant la fin de l’année, les initiateurs du projet et leurs partenaires présenteront ainsi un bateau automoteur « rétrofité » avec une propulsion hybride électrique/bioGNC. La deuxième phase du projet doit se matérialiser l’an prochain par la construction d’un pousseur doté de la même motorisation et associé à une barge couverte de panneaux photovoltaïques. Cette solution, que les membres du consortium souhaitent voir participer la cérémonie d’ouverture des JOP de Paris 2024, a vocation à relier les grands hubs logistiques de l’Axe Seine (Limay, Gennevilliers, Achères et Bonneuil-sur-Marne) avec le centre de Paris. « Le bioGNC, carburant renouvelable issu de la production locale de biométhane, est largement plébiscité par les collectivités et par les transporteurs », souligne Bertrand de Singly, directeur clients-territoires de GRDF Ile-de-France. AD

L’américain Knight Swift Transportation rachète son concurrent US Xpress Enterprises pour 808 M$. Knight Swift va payer chaque titre de US Xpress 6,15$ et reprend à sa charge 484 M$ de dettes. Le leader du transport de marchandises en camions complets n’en est pas à son premier rachat : il a la réputation de reprendre des entreprises sous performantes qu’il remet à niveau. Le groupe formé par la fusion de Knight et Swift en 2017 a notamment acquis AAA Cooper Transportation en 2021. Avec US Xpress, Knight Swift devrait atteindre les 10 Mds de $ de chiffre d’affaires. CCT