Newsletter quotidienne n° 3771

Après un premier amorçage en 2020 et la levée de 11 M€ en série A (voir NL 3622), la startup autrichienne Prewave vient d’annoncer une deuxième levée de fonds de 18 M€ en série A+ menée par la société de capital-risque Creandum, aux côtés des investisseurs existants que sont Ventech, Kompas, seed+speed, Segnalita, Speedinvest, Working Capital Fund et xista science ventures. Cette spin-off de l’Université de Technologie de Vienne créée en 2017 par Harald Nitschinger et Lisa Smith a développé une plateforme de gestion des risques et de conformité de la Supply Chain de bout en bout basée sur l’IA. Elle compte déjà parmi ses clients des entreprises, notamment automobiles, telles qu’Audi, BMW, Porsche et Toyota. Son cœur de métier : l’identification des différents risques sur toute la chaîne (industriels, financiers, cybernétiques, RSE, opérationnels, liés aux produits, aux consommateurs, à la réputation, aux grèves, à la gouvernance, à la géopolitique, aux catastrophes naturelles, etc.) par l’analyse de millions de sources dans plus de 50 langues grâce à l’IA, provenant des données d’entreprises, des news, ou des réseaux sociaux. Prewave est ainsi capable d’établir un score dynamique de risque fournisseur (250 000 sous-traitants directs et indirects sont actuellement scannés) mais son ambition ne s’arrête pas là : elle veut pouvoir résoudre de manière proactive les risques en donnant la possibilité d'exécuter des mesures correctives et préventives. Selon nos informations, un nouveau produit allant dans ce sens devrait justement être annoncé ce vendredi. Depuis sa première levée de fonds l’année dernière, la société a déjà largement dépassé les frontières de l’Autriche et de l’Allemagne. Elle est désormais présente en France (elle exposait sur la dernière SITL à Paris), avec notamment parmi ses premiers clients l’industriel ARaymond, spécialiste solutions d’assemblage et de fixation. JLR

Everysens, la plateforme collaborative et big data de visibilité transport temps réel dédiée au fret ferroviaire, a bouclé un tour de table de 6 M€ auprès de la société de gestion Alter Equity, du fonds d’investissement Rev3 Capital et de plusieurs de ses actionnaires historiques. La start-up lilloise compte sur cette levée de fonds pour rapidement porter ses effectifs de 50 à 60 collaborateurs, investir en R&D et développer son portefeuille clients en Europe, notamment en Allemagne, en Autriche et en Suisse, où la part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises est le double de celui de la France. Elle s’appuiera pour cela sur son bureau allemand de Duisbourg, ouvert en 2021. « La digitalisation du fret ferroviaire est un levier essentiel pour respecter les ambitions du Green Deal Européen qui vise à doubler la part du rail dans le transport de marchandises avec l’objectif d’atteindre 30 % à horizon 2030, rappelle Youness Lemrabet, fondateur et Pdg d’Everysens. L’enjeu pour nous est d’accompagner les entreprises dans leur transformation digitale vers un transport plus décarboné, avec un ROI environnemental et économique parfaitement alignés ! » La start-up vient tout juste de développer un calculateur d’émissions de CO_2. Grâce à la collecte et au traitement de données réelles sur les itinéraires, les tonnages et les mix énergétiques, il permettra à leurs bénéficiaires de mesurer et valoriser l’impact carbone de leurs expéditions. Everysens table sur un triplement de son activité d’ici à 2026. A ce jour, la société totalise plus d’une vingtaine de clients chargeurs (Arkema, TotalEnergies, ArcelorMittal, HeidelbergCement, CRH, etc.). AD

Avant tout spécialiste des parcs d’activités et autres bâtiments semi-industriels pour PME, le promoteur belge BVI.EU a dévoilé un projet hexagonal plus teinté logistique, à Dunkerque. Il a franchi une première étape courant avril avec la signature d’un accord avec Dunkerque-port portant sur un foncier de 5 hectares de la vaste plateforme DLI à Loon-Plage (Dunkerque Logistique Internationale totalise quelque 150 hectares, et bénéficie du label gouvernemental Choose France). BVI.EU entend y développer un « hall logistique » de 12 500 m² et un « terminal cross-dock » de 8 700 m², avec les espaces de bureaux associés. Le calendrier de réalisation n’a pas été précisé, mais ce programme s’inscrit à la fois dans l’expansion internationale de cet acteur immobilier qui rayonne sur le Benelux, l’Allemagne, et plus récemment en France, et dans la dynamique d’investissements industriels et logistiques misant sur le développement maritime et multimodal du port dunkerquois, 3^ème port français (mais 1^er pour l’importation de fuits et légumes en conteneurs, ou de minerais et de charbon). Il est par ailleurs membre de la fédération Norlink avec celui de Boulogne-Calais, et différents ports secs et intérieurs. MR

Distributeur canadien de chaussures et d’accessoires, Aldo va déployer la solution Fluent Order Management, l’OMS (Order Management System) de l’éditeur australien Fluent Commerce, à l’échelle de ses quelque 350 magasins en propre au Canada et aux États-Unis. Avec ses points de vente sous enseignes Aldo, Call It Spring et Globo, le groupe souhaite optimiser son expérience client en unifiant en temps réel commandes, stocks et retours marchandises, quel que soit le canal utilisé par les acheteurs (physique ou digital). « Nous avions besoin d’une plateforme capable de répondre non seulement aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui mais aussi à celles des clients de demain », souligne Matthieu Houle, DSI du groupe Aldo. Conçue pour le cloud, la plateforme d’orchestration de commandes de Fluent Commerce est évolutive et personnalisable. On notera que si le groupe Aldo dispose de centaines de magasins en propre au Canada et aux États-Unis, ses produits sont aussi commercialisés dans plus de 1 500 points de vente dans une centaine de pays, via son réseau de franchisés. AD

Le stockage des batteries pour voitures électriques et des composants pour leur fabrication requérant des conditions particulières, Maersk annonce l’ouverture d’un entrepôt dédié dans l’hinterland des ports de Hambourg et Brème (portes d’entrée en Europe des batteries en provenance d’Asie). Le prestataire danois a choisi un projet de 20 000 m² initié par le développeur allemand Bauwo à Berkhof, au nord de Hanovre, dont la livraison est prévue en mai 2024. Il s’agira du 2^ème site dédié à cette logistique spécifique après la mise en service fin 2022 des 14 000 m² de celui de Teplice, en République Tchèque. Au-delà de sa taille un peu supérieure (pour une capacité de 34 000 palettes), le projet allemand se distingue par l’automatisation du stockage, avec un fort enjeu de sécurité et la mise en œuvre d’une solution sophistiquée pour le monitoring des batteries. En cas de détection d’une hausse de température, par exemple, l’installation assure l’évacuation automatique de la palette, dirigée vers un conteneur spécial en extérieur pour un examen plus poussé. « Proche des sites de production de plusieurs constructeurs, ce nouvel entrepôt va contribuer au développement de l’e-mobilité en Allemagne et en Europe, indique Jens-Ole Krenzien, DG North Europe Continent de Maersk. La logistique automobile est l’un des plus exigeantes, et en contrôlant tous les volets de la chaine depuis l’usine de production de ces éléments en Asie jusqu’à celle d’assemblage du constructeur en Europe, nous pouvons proposer des solutions non seulement sur mesure mais surtout très résilientes et flexibles ». Des services associés seront assurés, notamment de contrôle qualité ou de charge. Et Maersk se positionne déjà sur le marché émergent de gestion des batteries usagées, et de leur recyclage. MR

Après un mois de pilote, Cainiao, le bras armé logistique de l’e-commerçant chinois Alibaba, a décidé de se lancer dans le déploiement d’AMR de l’entreprise Fubang Logistics dans la zone de libre échange de Ningbo (Est de la Chine, à environ 200 km de Shanghai). Ce projet a pour vocation d’automatiser l’entreposage selon le concept du « goods-to-person » et gagner en efficacité opérationnelle. JF