Cet été, les amateurs de sport seront servis. Entre l’Euro de football, bien sûr les JOP Paris 2024, en plus des habituels Wimbledon et Tour de France, même les Rois de la Supply Chain se mettent au diapason puisque cette 18e édition, décalée exceptionnellement au 2 juillet, aura des faux airs de compétition olympique. Nous avons d’ailleurs filé la métaphore en titre des conférences d’ouverture et de clôture de cet évènement : « SC 2024 : un sport d’équipe, mais pour quelle performance ? » et « La feuille de match des transformations Supply Chain ». En préparant ces échanges avec les praticiens et praticiennes de la supply qui composent notre jury cette année, j’ai compris que le SCM partageait pas mal de points communs avec le sport : c’est une histoire de passionnés cherchant à toujours s’améliorer, voire se surpasser, même si la supply ne tient pas du simple jeu, surtout lorsqu’il s’agit de chaînes d’approvisionnement en marchandises essentielles dans la santé ou l’alimentaire.
Le parallèle qui me semble le plus juste renvoie à un sport collectif comme le football ou le rugby. « Notre métier, c’est une histoire d’hommes et de femmes qui se passent le ballon pour marquer des buts », m’a spontanément fait valoir l’une des jurées. Or, en supply, les buts ne manquent pas : améliorer le service client, réduire les émissions de GES, augmenter la performance opérationnelle ou économique, gagner en agilité et en résilience. Pour atteindre ces buts, il faut certes miser sur la technique (l’IA, les plateformes digitales, l’automatisation, les logiciels métiers, etc.), mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : le succès repose avant tout sur le collectif. Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin, c’est l’amère expérience de certains clubs de foot pourtant riches en stars ! Tout comme un entraîneur, le directeur SC se doit de coacher ses équipes, de les former, de les embarquer à 100 % dans la stratégie choisie. Chacun à son poste ; de même qu’il y a le goal, les défenseurs et les attaquants, il y a les planificateurs, les prévisionnistes, les data scientists, les préparateurs de commandes, les caristes, l’ADV, le transport, la DSI, etc.
Par ailleurs, en supply chain comme en football, bien des choses se jouent avant le match, dans l’organisation et la planification : 4-4-2, S&OP, même combat (et même jargon réservé aux initiés). Mais la planification et l’opérationnel conservent des connexions, on peut rectifier le tir à la mi-temps (changer de joueurs ou d’organisation), et même en cours de match en fonction de l’adversité. La grosse différence, c’est qu’en supply, la fin de la partie n’est jamais sifflée. C’est ce qui en fait un métier aussi passionnant !