Le mois dernier, la table ronde sur la transformation digitale dans la supply chain, organisée à Paris par NEOMA Business School, m’a fait prendre conscience de l’importance sous-jacente de la notion de confiance. La digitalisation promet connectivité, transparence et collaboration entre tous les maillons de la chaîne ; et plus personne ne met en doute le potentiel des technologies telles que la blockchain, le big data, l’intelligence artificielle ou la robotisation pour augmenter les performances de l’ensemble de la chaîne. A fortiori pour booster celles de son entrepôt, comme nous le détaillons ce mois-ci dans notre dossier. Mais la question technologique ne règle pas tout. À qui, à quoi et jusqu’où peut-on faire confiance ?
La capacité de la digitalisation à améliorer la supply chain dépend en grande partie de la qualité des données. Ces données sont-elles fiables, surtout en ce qui concerne celles qui sont externes à l’entreprise ? Et à quels interlocuteurs se fier ? Dans sa dernière étude Global Digital Operations Study 2018, PwC a interrogé quelque 1 100 industriels dans le monde pour déterminer ce qui distinguait les champions du digital. Apparemment, la recette serait d’intégrer autour de soi et d’orchestrer quatre écosystèmes : Solutions clients, Opérations, Technologie et Talents. L’épine dorsale resterait l’écosystème Opérations, dont certaines activités peuvent être managées par des entités extérieures (fournisseurs, sous-traitants, distributeurs, prestataires logistiques), dans une totale collaboration et transparence sur toute la chaîne, en particulier en matière de planification et d’exécution (branchée en temps réel sur la demande clients), avec ces liens horizontaux, cross-fonctionnels (supply chain, R& D et services), et la mise en place d’équipes agiles composées de membres internes et externes. Le ciment de ces écosystèmes ? La confiance, toujours elle.
N’oublions pas dans ce tour d’horizon ses propres collaborateurs, à qui il faut tout à la fois faire et donner confiance pour mener à bien ce grand chantier de la transformation digitale. Et bien sûr, rien de tout cela n’aurait de sens sans mériter et conserver la confiance de ses clients, en particulier si ce sont des consommateurs qui ont sans cesse besoin d’être rassurés sur les choix éthiques de l’entreprise, sur la provenance et la traçabilité de ses produits ou sur les conditions de livraison. D’où l’intérêt croissant que suscite la blockchain au sein de la communauté supply chain. Dans ce domaine, les entreprises devront là encore savoir s’entourer d’un écosystème mixant leurs ressources avec celles provenant des hackathons, des accélérateurs, des agences digitales, des instituts de recherche, des universités, etc. Savoir-faire, faire savoir… et faire confiance !