Dans une 2e partie de la conférence, plusieurs adhérents du Cisma ont échangé sur le sujet très en vogue de la digitalisation et de la numérisation à l'œuvre dans leur industrie. Une réalité depuis des années, a souligné Renaud, Buronfosse, délégué général du syndicat, proposant comme axe de réflexion : « Comment les données recueillies via les équipements peuvent améliorer la performance, tant du client que du constructeur ». Pour le monde de la manutention, trois acteurs très en vue se sont exprimés : BA Systèmes, Fives Intralogistics et Fenwick-Linde. Président du 1er, Jean-Luc Thomé a souligné l'intérêt des données récoltées à la fois pour l'exploitation des installations, en temps réel, et pour plancher sur l'optimisation à moyen terme. « Par définition, nos AGV relient des équipements entre eux, et nous sommes d'autant mieux placés pour répondre aux attentes des clients en matière d'amélioration de la performance de leurs systèmes », a-t-il expliqué, en évoquant l'outil logiciel d'analyse et de diagnostic des processus intralogistiques lancé par BA Systèmes, les Analyzers. L'enjeu étant notamment de rendre compte en temps réel du niveau d'engagement des ressources, qu'il s'agisse de savoir si le système peut supporter la mise en route d'une ligne de production supplémentaire, ou d'analyser a posteriori des difficultés rencontrées. Cela ouvre des pistes d'amélioration, y compris via du benchmark entre sites comme c'est déjà le cas chez L'Oréal ou Système U. Quant au directeur technique de Fives, David Zak, il expliqué l'intérêt à porter à la qualité et à la pertinence des données collectées par les équipements, en notant le risque d'être submergé par la quantité. Sur le sujet, Fives a développé une plate-forme logicielle baptisée Digital Factory, afin d'assurer l'acquisition, le stockage et l'analyse des données, en incluant un volet prédictif. « Les données sont d'autant plus intéressantes quand elles peuvent être croisées », a-t-il expliqué, en insistant sur le côté ouvert de la plate-forme, compte tenu des nouveaux développements à attendre. En la matière, Jérôme Wencker, DG de Fenwick-Linde, a estimé qu'« un nouveau continent se découvre à nous », en tachant de synthétiser les bénéfices à attendre d'une exploitation plus poussée des données générées par les chariots : une amélioration de la performance opérationnelle du client en temps réel (gains de temps, d'argent, de fiabilité ou de sécurité), ainsi que de la performance sur le volet après-vente (mieux prédire, prévenir, et réagir pour améliorer la disponibilité du parc). Sans oublier l'impact sur l'évolution des outils d'exploitation, pour coller au plus près aux besoins et aux contraintes des clients. Quant à savoir comment le travail mené par chacun de ces industriels pourrait s'inscrire dans une optimisation plus collaborative ? Tous ont fait valoir la difficulté liée aux questions de propriété des données et à leur mise en partage, sans parler du gros travail à mener en termes de standardisation et de normalisation. « Sans compter que pour explorer de nouvelles pistes, nos activités n'ont la force de frappe d'une industrie comme l'automobile, qui produit des millions de voitures chaque année, alors qu'il s'écoule environ 60.000 chariots par an en France », a conclu Jérôme Wencker. MR
INVITATION 12 mai conférence Paris-Dauphine (rappel)
Aujourd'hui plus que jamais, le transport de marchandises est confronté à un véritable défi : comment exercer une activité indispensable à la vie du pays, tout en restant soucieux de l'environnement et de la santé publique ? Pour répondre à cette question Supply Chain Magazine et le Master Supply Chain de Paris-Dauphine organisent, vendredi 12 mai à partir de 14h, en partenariat avec TIP Trailer Service, une demi-journée de conférences, dans la salle Raymond Aron de l'Université Paris-Dauphine. Celle-ci a pour objectif de faire un point sur les contraintes environnementales et réglementaires actuelles et à venir, sur les motorisations, sur les infrastructures et réseaux ainsi que sur les initiatives qui permettent de réduire les émissions polluantes lors des opérations de transport sur routes comme en centre-ville. Constructeurs de véhicules industriels, fournisseur d'énergie et experts échangeront leurs avis. Venez nombreux ! Programme et inscription en ligne.
Le géant allemand de la mode en ligne a lancé une expérimentation de livraison géolocalisée avec la start-up belge Parcify, qui opère dans les villes de Bruxelles, Gand et Anvers. La formule est sensée assurer aux clients un maximum de flexibilité : elle leur laisse la possibilité de choisir tardivement le lieu et l'horaire de la livraison, et de faire des modifications dans un délai très court. Dans son communiqué, Zalando joue la carte de la liberté de mouvement : « Vous êtes chez vous à attendre une livraison, mais vous devez sortir faire une course ou aller chercher votre enfant à l'école. Ou encore, il fait tellement beau que vous préféreriez être à la terrasse d'une brasserie avec vos amis au lieu d'attendre chez vous »... Mais en pratique, la formule est un peu plus cadrée. Le client doit d'abord télécharger l'application développée par la start-up, et lors du choix de livraison en fin d'achat, opter pour l'« adresse Parcify » de sa ville. Le colis est dirigé vers une des plates-formes du prestataire, et une fois celui-ci réceptionné, une notification est envoyée au client. A lui de choisir un lieu et une heure de livraison, entre 7h et minuit, même le dimanche. Quand la livraison est en cours, le livreur peut géolocaliser le smartphone du client, donc ajuster le lieu, si celui-ci reste dans la zone. Précisons que Parcify s'appuie sur des livreurs étudiants ou indépendants, en leur annonçant une rémunération « jusqu'à 15 euros de l'heure ». Zalando a choisi de proposer la formule gratuitement pour la phase de test, mais rien ne dit que cela le restera (Parcify propose son service à 4,5€ sur son site). En tout cas, Zalando semble décidé à expérimenter différentes innovations en matière de dernier km. A Paris en novembre, c'est un test portant sur l'enlèvement à domicile des produits retournés qui a été lancé avec la Stuart. On notera que dans les 2 cas, les start-ups concernées ont vu l'acteur postal historique Bpost ou La Poste, entrer dans leur capital. Pour récemment en prendre le contrôle total dans le cas français. MR
Dematic a signé un contrat avec Velilla Confección pour agrandir son entrepôt automatisé d'Albacete, qui avait été mis en service en 2008. Le plan stratégique de l'entreprise jusqu'en 2022 prévoit une augmentation importante des stocks et de la préparation des commandes aussi bien en Espagne qu'à l'étranger. Au total, l'extension de cet entrepôt comptera 3 nouveaux couloirs de Rapidstore ML20 et un système Multishuttle composé de 2 couloirs, 4 chariots élévateurs, 38 shuttles et 76 convoyeurs. Le projet sera réalisé au cours de l'année 2017 pour être pleinement opérationnel en 2018. Le nouveau système logistique est géré par le WMS Dematic qui contrôle et gère les déplacements des équipes logistiques, le prélèvement et le stock de commandes. Par ailleurs, l'entrepôt automatisé dédié aux boîtes en carton va être agrandi. Sa capacité va passer de 190.000 à 308.000 boîtes. Pour cela, 3 couloirs de Miniloads type Rapidstore ML20 seront installés, ainsi qu'un système Multishuttle pour le séquençage des boîtes vers les postes de prélèvement. La zone de logistique externe va accueillir un nouveau circuit de convoyeurs connecté aux convoyeurs actuels et de nouveaux Loops entrées/sorties vers les Miniloads et le Multishuttle, ainsi que des entrées/sorties vers l'entrepôt automatisé et le Multishuttle. Enfin, le projet prévoit les connexions entre les Loops, mais aussi la modification et l'actualisation des postes de prélèvement existants. JPG