C'était l'un des deux invités vedettes de la table ronde « Supply Chain internationale : les géants chinois vont-ils révolutionner le e-commerce ? », lors du très réussi Gala de la Supply Chain organisé hier soir par Agora Fonctions dans le cadre prestigieux Pavillon d'Armenonville (Paris). Devant un parterre de 300 professionnels de la logistique et de la Supply Chain, Sébastien Badault, le Directeur Général d'Alibaba France n'a pas confirmé les rumeurs d'implantation d'une plate-forme logistique Alibaba en France. Voici ce qu'il a dit, interrogé sur scène par Martial You, Rédacteur en chef au service Economie de RTL : « Je n'ai pas le sentiment que le consommateur en France soit à la recherche d'un nouvel acteur. Nous avons actuellement des challenges à relever, des investissements lourds à faire en Chine et en Asie du Sud Est, où il n'y a pas ou peu d'infrastructure existante. En France, la logique est de travailler d'abord sur l'infrastructure cloud et sur le sourcing, de faire venir un maximum de marques françaises sur nos places de marché en Asie ». Info ou intox ? En tout cas, Sébastien Badault a également insisté sur la différence entre le modèle d'Alibaba et celui d'Amazon : « notre modèle est basé sur l'ouverture, nos plates-formes sont des places de marché pures, avec 580 M d'acheteurs, il n'est pas question de se mettre en concurrence directe avec les gens qui vendent sur nos plates-formes ». En soulignant qu'en volume d'offres, Alibaba représentait trois fois la taille d'Amazon, avec « 10 fois moins d'employés » (60.000, dont la moitié sont des ingénieurs). « Nous travaillons main dans la main avec énormément de partenaires, notamment des partenaires logistiques, pour livrer chaque jour 56 M de paquets ». Alibaba envisagerait-il à plus ou moins long terme de s'appuyer en France sur ce type de partenariats, sans présence logistique directe ? La question n'a pas été posée, et reste donc en suspens... (voir suite) JLR
L'autre invité de marque de cette table ronde du Gala de la Supply Chain était Olivier Theulle, Directeur des opérations et membre du comité exécutif du Groupe Fnac Darty. Le leader français de la distribution dans plusieurs catégories (notamment produits culturels et électroménager) a bien conscience qu'il faut devenir encore plus agile et « passer d'un modèle basé sur les entrepôts à un modèle plus collaboratif avec les magasins ». « Nous nous réinventons autour du service en jouant sur nos atouts : notre réseau de 700 magasins, nos plans de transport, notre réseau de réparateurs, une supply chain qui s'est modernisée » déclare-t-il. Le tout dans une démarche omnicanale dont la pertinence est prouvée : aujourd'hui 47% du CA internet réalisé par le groupe provient de commandes retirées en magasin. « Nous observons un développement de nos ventes en ligne dans les endroits où nous ouvrons des magasins » ajoute Olivier Theulle. Des propos largement commentés et approuvés lors d'une deuxième table ronde, qui faisait intervenir Nicolas Bouvet, (Accenture Strategy), Jean-Charles Deconninck (Generix Group), Jean-Christophe Machet (FM Logistic) et Didier Terrier (Arthur Loyd Logistique). Pour Nicolas Bouvet, les grands du e-commerce comme Amazon, Aliaba ou Zalando se définissent avant tout comme des entreprises technologiques. « Le modèle change, nous sommes en train de passer d'une logistique de stockage à une logistique de flux, d'un barycentre de stocks à un barycentre de préparation de commandes » fait par ailleurs remarquer Jean-Charles Deconninck. Pour Jean-Christophe Machet, les nouvelles alliances entre les enseignes traditionnelles et les géants de l'e-commerce illustrent d'apparition d'une nouvelle approche du retail, comme l'a été la grande distribution dans les années 60. Quant à Didier Terrier, très pragmatique, il tire les conséquences, pour son activité, des propos de Sébastien Badault : « j'ai compris qu'on ne pouvait pas comparer Amazon et Alibaba en termes d'immobilier logistique ». (voir suite) JLR
Après le dîner du gala de la SC, juste avant un étonnant feu d'artifice, Michael Lejard, co-Fondateur d'Agora Fonctions, a fait monter sur scène le comité d'organisation du club Agora du SCM (présidé par Bertrand Regnauld, Directeur Supply Chain Agromousquetaires) pour décerner le prix « Coup de Cœur ». L'élu de cette septième édition du Gala de la Supply Chain est la start-up à DC Brain, créée en 2015, qui développe des solutions basées sur l'intelligence artificielle de modélisation dynamique de réseaux complexes, historiquement dans le domaine de l'énergie, et plus récemment dans celui de la logistique et de la supply chain (projets avec Danone Waters, Cdiscount et tout dernièrement la Poste). Pour tous les participants, cette très belle soirée s'est conclue en discussions autour d'un verre, parmi diverses animations (casino, magie) et dans une ambiance conviviale et musicale. JLR
Sur les vingt liaisons quotidiennes qu'il assure habituellement en France et en Italie, l'opérateur de transport combiné T3M n'en a effectué qu'une seule le premier jour de la grève de la SNCF (cette unique liaison a été réalisée entre Paris et Avignon). « Nous avions demandé à SNCF Réseau de prendre les devants en mobilisant du personnel, notamment au niveau des postes d'aiguillage, mais rien n'y a fait, nous n'avons pas pu faire rouler tous nos convois », regrette Jean-Claude Brunier, le Pdg de T3M. L'opérateur s'est donc logiquement tourné vers la route pour effectuer ses livraisons au cours des deux premiers jours de la grève, mardi et mercredi dernier. Chaque jour de grève lui a néanmoins fait perdre de l'ordre de 150.000 € (manque à gagner en chiffre d'affaires + surcoût lié au transport routier). « Si nous ne nous faisons pas trop d'illusions dans ce domaine, ce type de procédure pouvant durer dans le temps, nous envisageons tout de même de demander une indemnisation à SNCF Réseau », poursuit Jean-Claude Brunier. Pour l'opérateur de transport combiné, il faut surtout que la grève prenne fin le plus tôt possible à la SNCF. Sur 2018, l'entreprise a prévu d'ouvrir une nouvelle liaison et elle table sur un chiffre d'affaires en hausse de 5% à 6% (51 M€ en 2017). AD
En marge de la SITL, Boa Concept présentait sa nouvelle offre baptisée CaaS (Conveyor as a Service), qui introduit le principe de location dans l'automatisation en entrepôt. « Plus qu'une solution de financement alternative, il s'agit d'une véritable offre de services, tout compris : de la mise à disposition des équipements à la formation des opérateurs en passant par l'installation ou la maintenance préventive et curative, pièces détachées comprises », résume Chantal Ledoux, la dirigeante de Boa Concept. En pratique, la durée d'engagement minimale est de 12 mois, avec un premier loyer trimestriel majoré vu les coûts d'installation, mesurés chez Boa. Les loyers suivants sont connus d'avance, sans coûts cachés. « Il ne s'agit pas de répondre à des pics d'activités, mais d'accompagner la croissance des clients sur la durée, en leur permettant de dimensionner l'installation selon leurs besoins immédiats, et de l'étoffer ensuite », indique Patrice Henrion, le directeur du développement récemment embauché (voir NL n°2678). Les atouts, selon lui : une prise de risque minimale sans immobilisation financière, permettant de mieux maitriser et lisser son budget, mais surtout la garantie d'une installation performante sur la durée, à charge pour Boa d'assurer la maintenance et l'actualisation des équipements et du volet logiciel. La cible : les entreprises en forte croissance, type e-commerce, sans réelle visibilité sur l'évolution de la nature et de la volumétrie de leurs flux à 3 ans, et susceptibles de changer de site. Mais aussi celles plus en difficulté, souhaitant automatiser mais peinant à accéder aux financements classiques. Sans compter celles souhaitant conserver leur capacité d'endettement pour d'autres sujets, ou les 3PL amenés à faire évoluer leurs installations en fonction du portefeuille client. Précisons que cette formule CaaS n'est pour l'instant proposée qu'en Ile-de-France et en région lyonnaise, compte tenu des sites d'implantation de Boa, qui doit pouvoir intervenir en quelques heures. Mais d'ici 5 ans, elle pourrait représenter un tiers du CA, selon l'entreprise. MR
Shopopop, plateforme de livraison collaborative entre particuliers, annonce un accord avec Intermarché pour développer la livraison des courses à domicile. L'enseigne peut proposer dès à présent aux clients drive de 9 magasins pilotes de Bordeaux et Flers, ce type de service. L'objectif est double : mesurer la demande de livraison en zones urbaines et rurales et tester le modèle. En 2016, la France comptait près de 4.600 drives pour un chiffre d'affaires global de 5 milliards d'euros. Mais dans certains cas, les contraintes de livraison freinent encore des consommateurs : les plages horaires de livraison sont trop limitées ou, à l'inverse, trop larges. « Le lancement de ce test s'inscrit dans la volonté du Groupement des Mousquetaires d'innover et de diversifier ses services afin de répondre aux nouveaux modes de consommation de ses clients », explique Stéphane Dague, adhérent Intermarché en charge de l'innovation. « Nous avons pour ambition de déployer ensemble un nouveau standard de livraison pour tous les clients de l'enseigne, qui s'appuie sur des valeurs de proximité, d'échange et d'entraide », explique pour sa part explique Johan Ricaut, co-fondateur de Shopopop. JPG
Heppner a conçu et mené à bien l'organisation logistique et le préacheminement d'une boîte froide de 26 m de long et de près de 140 tonnes depuis sa sortie des entrepôts de Fives Cryo à Golbey (88) vers le port de Frouard (54). L'industriel devait livrer cet équipement à un client en Corée du Sud. Un transport très particulier nécessitant la mise en place d'un convoi de plus de 230 tonnes, et mesurant près de 48m de long sur 7 m de hauteur et 6.54 m de large, pour parcourir plus de 150 kilomètres jusqu'au port ! Partie le 20 février et arrivée au port deux jours plus tard, la boîte froide, installée sur une barge, a été déchargée au port d'Anvers le mercredi 28 février. Le convoi était composé de deux tracteurs (un tireur et un pousseur), d'une remorque modulaire de 15 essieux, d'une voiture pilote et d'une voiture technique, de deux motos guideuses et enfin de deux motos CRS de la police nationale. Cette opération a été réalisée par la cellule Transports Exceptionnels d'Heppner Overseas. JPG
Gratuite, téléchargeable via l'App Store ainsi que Google Play et utilisable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l'application mobile Aprolis Service permet à des responsables logistiques ou chefs de parc de solliciter directement depuis leur smartphone des interventions de maintenance sur leurs matériels de manutention, qu'ils soient déjà clients du loueur Aprolis ou qu'ils souhaitent recourir pour la première fois à son SAV. Il suffit pour ce faire de renseigner un certain nombre de champs tels que le lieu de l'intervention, le matériel concerné, le principal symptôme constaté et le niveau d'urgence (par exemple, moins de 24 heures). Dès la demande effectuée, une réponse est donnée en une quinzaine de minutes, ladite réponse indiquant la date et l'horaire de l'intervention ainsi que le nom du technicien qui interviendra. Avant son lancement, l'application a été testée pendant trois mois auprès de 200 clients d'Aprolis. AD
Avec l'aide de la startup Devery.io, le ministère tunisien de l'éducation va déployer la blockchain pour suivre les repas scolaires offerts aux élèves d'écoles primaires les plus démunis. Quelque 400.000 enfants dans 6.000 établissements reçoivent en effet gracieusement un déjeuner tous les midis, une alimentation saine et équilibrée étant jugée comme une priorité par le ministère. Afin de s'assurer de la bonne qualité des repas, Devery.io va donc concevoir un système complet de suivi basé sur la blockchain et former les parties prenantes à son utilisation. Un proof of concept sera tout d'abord déployé sur un périmètre restreint de 1.500 repas quotidiens avant de passer à une implémentation à plus grande échelle. Ce projet sera supervisé par le World Food Programme des Nations Unies qui veillera à la fois à la qualité de la nutrition et à celle du système mis en place. Ce concept pourrait être dupliqué à une échelle mondiale et sur une variété d'autres missions. PM
Dematic annonce la formation d'un Centre d'Excellence en Robotique, une B.U. dédiée au développement de nouvelles applications en robotique et automatisation. Elle sera également responsable de l'implémentation de ces solutions et ainsi d'assurer l'amélioration de l'efficacité, la productivité et la réactivité des opérations de préparation de commandes de ses clients. Combinant robotique, vision et logiciel, ces solutions couvriront l'ensemble des opérations de l'entrepôt de la réception à l'expédition avec notamment des systèmes de palettisation à la couche, dépalettisation, remplissage de bacs, picking en goods-to-man, kitting ou encore des trieurs à poches. Cette B.U. est dirigée par Crystal Parrott, anciennement responsable du développement de solutions de robotique avancée au sein du Southwest Research Institute. Elle apporte avec elle 28 années d'expérience en automatisation / robotisation et aura pour responsabilités d'établir la nouvelle roadmap et de superviser l'ensemble des initiatives de développement de nouvelles solutions de la B.U. PM