Legris vient donc de céder la société Savoye au Chinois Noblelift Intelligent Equipment Co (NL n°2749 de vendredi). Cette annonce n'est finalement qu'une demi-surprise puisque l'on savait que le groupe industriel avait missionné une banque d'affaires pour trouver un repreneur. Et d'ailleurs dès 2016 la vente de sa pépite Retrotech à la société Egemin nous laissait entrevoir « une vente par appartements ». Ce qui en l'occurrence n'a rien d'infâmant : les entreprises familiales ont parfaitement le droit d'adapter leur stratégie aux évolutions du marché comme à leur situation personnelle. Ce qui est un peu plus étonnant c'est le choix du repreneur. Le communiqué fait état d'une « opportunité de développement sur le marché chinois ». Sans doute est-ce vrai. Mais à qui profitera-t-elle ? Est-ce la petite unité de production et les collaborateurs dijonnais qui fourniront ce vaste marché ou d'autres solutions seront-elles envisagées ? Depuis deux ou trois ans le contexte très porteur de la mécanisation et de l'automatisation pousse les entreprises à se réorganiser pour conquérir de nouveaux territoires. Ainsi les sociétés bretonnes Alstef et BA Systèmes ont fait le choix d'unir leurs forces et leurs technologies pour donner naissance à une entreprise ambitieuse et conquérante. Le groupe industriel français Fives, déjà présent dans le monde entier, s'est rapproché de la société Syleps, basée à Lorient, pour former une société performante dans le domaine des automatismes et de la robotique. On peut juste regretter que la belle PME Savoye n'ait pas trouvé de solution à l'intérieur de l'hexagone, ou même de l'Europe, pour préserver son savoir-faire et se développer à l'international. Comme nous le disions déjà l'édito de 2016 (NL n°2208) : « espérons que les nouveaux actionnaires sauront préserver les intérêts de cette belle PME industrielle française ». Il n'y a pas de raison que l'univers du foot soit le seul à crier : Allez la France ! JPG