Le pôle promotion du groupe Elcimaï travaille sur la réalisation d'une plateforme logistique de 118.000 m² au sein de la ZAC des Bornes du Temps, à Amiens. Le permis de construire déposé en juillet dernier, en même temps que les demandes d'autorisation ICPE, prévoit 8 cellules de 11.605 m², rendues possibles par l'évolution de la réglementation en 2017, ainsi que 2 cellules de 6.367 m² et 2 cellules Seveso de 1.941 m². Ce volet administratif doit être finalisé en 2019, mais l'idée n'est pas de lancer la construction en blanc. Elcimaï n'ayant pas vocation à monter sa propre foncière, l'heure est à la sélection de partenaires/investisseurs, sachant que plusieurs potentiels utilisateurs ont par ailleurs manifesté leur intérêt, dont au moins un pour la totalité du bâtiment même si un scénario à plusieurs occupants reste envisagé. « Le modèle économique du projet est transparent tant sur le prix d'acquisition du foncier que sur celui de la construction, et il reste ouvert à différentes options comme la Vente en l'état futur d'achèvement (VEFA) ou le Bail en l'état futur d'achèvement (BEFA) », nous précise Christophe Chauvet, directeur associé en charge du développement d'Elcimaï Réalisations, la structure qui développe des projets clés en main de bâtiments complexes en s'appuyant sur les ressources ingénierie et process du groupe. Elcimaï est par ailleurs épaulé sur ce projet par BNP Paribas Real Estate, Arthur Loyd Logistique et le local de l'étape, Enterprise Immobilier d'entreprise, qui en assurent la commercialisation après avoir été associés à la définition du programme en termes d'adéquation aux attentes des utilisateurs ou de choix des rubriques ICPE. Située en bordure de l'A16 et accessible par l'A29 et l'A1, et au centre de considérables bassins de consommation et de main d'œuvre, cette plateforme viendra renforcer l'activité du parc « Espace industriel Nord », qui totalise déjà 11.000 emplois chez des acteurs comme ID Logistics, DB Schenker, P&G, Valeo ou Auchan. Le futur bâtiment jouxtera d'ailleurs la plateforme amiénoise d'Amazon. Et s'il s'agit d'un bâtiment « 100 % logistique », sa complémentarité avec les activités industrielles locales est mise en avant par Elcimaï, dont la première spécialité est justement la construction d'usines. Sa livraison pourrait intervenir début 2020. MR Photo : Christophe Chauvet, directeur associé en charge du développement d'Elcimaï Réalisations
Fondée en 2015 pour développer de petits robots intelligents dédiés à l'intralogistique, la start-up pékinoise Geek+ annonce la deuxième levée de fonds de sa courte histoire, qui atteint le montant record de 150 millions de dollars (132,5 M€). Avec cette manne levée auprès du fonds d'investissement américain Warburg Pincus et d'autres actionnaires tels que Volcanics Venture et Vertex Venture, Geek+ a déjà franchi le cap des 200 M$ de financement depuis son lancement. Les robots qu'elle a développés ressemblent à d'autres solutions déjà connues, mais avec un champ d'application peut être plus étendu : ils peuvent déplacer des étagères dans des installations couplant stockage et picking, selon une formule popularisée en France par Scallog, déplacer des charges sur des sites mêlant manufacturing et logistique, ou même assurer des opérations de tri pour le modèle doté d'un plateau supérieur basculant. La société assure avoir déjà mis en opération plus de 5.000 robots dans le cadre d'une centaine de projets au sein d'entrepôts majoritairement situés en Chine, mais également à Hong Kong, Taïwan, Singapour, au Japon et en Australie. Geek+ évoque également des clients aux Etats-Unis et en Europe, mais aucun déploiement n'y a été officialisé à ce jour. En tout cas, pour préparer une éventuelle offensive commerciale sous nos cieux, la société a décroché au printemps dernier l'agrément CE, qui régit l'harmonisation technique européenne. Les millions de dollars levés vont évidemment être mis au service de ces ambitions mondiales, mais aussi de la R&D afin d'étendre la gamme (qui comprend aussi un AGV de manutention) et de poursuivre le développement de l'Intelligence Artificielle qui permet déjà à ses robots de s'adapter à des contextes de mise en œuvre dans le e-commerce, chez des prestataires logistiques, des acteurs de l'automobile ou de la pharmacie. Plutôt que la guerre des clones, celle des robots intralogistiques semble se profiler à l'échelon planétaire. MR
Appartenant toutes deux au groupe HappyChic (famille Mulliez), les enseignes de prêt-à-porter Jules et Brice sont en pleine restructuration depuis l'annonce en septembre d'un plan de réduction des coûts qui devrait se solder par la fermeture, d'ici 2021, de quelque 80 magasins pour retrouver un « socle de rentabilité ». Dans ce contexte de rationalisation et de fusion annoncée, HappyChic a souhaité déployer un OMS commun (Order Management System) pour accompagner la transformation omnicanale des deux enseignes et réduire le fort taux d'indisponibilité produits en e-commerce (au moins 25%). Le choix s'est porté sur la solution Onestock, en s'appuyant sur le retour d'expérience concluant de RougeGorge Lingerie, une autre enseigne-sœur appartenant au groupement d'intérêt économique Fashion3 (prononcer « fashion cube ») de la galaxie Mulliez. Selon Onestock, la marque de lingerie a constaté une croissance à 2 chiffres de ses ventes en ligne dès le premier mois de mise en place du ship-from-store, en février 2018 (expédition des commandes e-commerce proposées depuis les magasins physiques). « Nous avions besoin d'avancer rapidement sur l'optimisation de la gestion des stocks de toutes nos marques. Grâce au projet pilote chez RougeGorge Lingerie, nous avons instantanément constaté les bénéfices de l'OMS OneStock et son ROI. Nous en sommes convaincus, le ship-from-store est un "must have" pour le retail omnicanal d'aujourd'hui » a déclaré Pingki Houang, Chief Executive Omnichannel chez Fashion3. Le déploiement de cet OMS mutualisé sur les stocks des deux enseignes Jules et Brice va s'étaler sur quatre mois. En parallèle, HappyChic réfléchit aux synergies de cette unification des stocks pour améliorer la réactivité de son offre Click & Collect, en s'approvisionnant directement dans les stocks des boutiques. JLR Photo : Pingki Houang, Chief Executive Omnichannel chez Fashion3
La start-up nantaise LivingPackets, qui s'est fait connaître avec sa solution de livraison internationale de colis faisant appel à des voyageurs individuels et utilisant ses sacs connectés (voir NL n°2646), a développé un emballage connecté et réutilisable (jusqu'à 1.000 fois) pour les commandes e-commerce jusqu'à 5 kg. Décrite comme « intelligente et révolutionnaire », cette solution dénommée The Box vise le triple objectif ambitieux de baisser les coûts de l'emballage, de simplifier la logistique et de réduire l'impact sur l'environnement. La boîte est bardée de capteurs assurant un contrôle en temps réel (géolocalisation, température, humidité, chocs, contrôle d'ouverture) et peut être équipée d'une caméra intégrée pour la visualisation du contenu. Par ailleurs, LivingPackets a développé un système de calage automatique breveté permettant de se passer de papier bulle. Troisième innovation, The Box est dotée d'un affichage électronique qui remplace les étiquettes autocollantes. Le destinataire voulant retourner le produit n'a qu'à appuyer sur un bouton pour changer l'adresse sur l'étiquette électronique. « En plus d'une réduction massive des déchets cartonnés et plastiques, The Box peut permettre aux commerçants et entreprises de logistique de réduire significativement leurs coûts ; jusqu'à 10 fois moins cher qu'un emballage jetable utilisant des quantités de matériaux non respectueux de l'environnement », assure Alexander Cotte, CEO de LivingPackets. Présente sur le Salon All4Pack (stand 7 G 33), la start-up propose un programme de partenariat dédié aux acteurs de la logistique et du e-commerce, ainsi qu'aux investisseurs, visant à favoriser l'adoption de masse de sa solution. JLR
Oleo100 est le nom de la nouvelle énergie 100% végétale issue du colza français qu'a mise sur le marché ce mois-ci le Groupe Avril. Selon le leader des filières françaises des huiles et protéines, ses performances et son autonomie sont analogues au gazole pour un coût compétitif, avec une réduction d'au moins 60% des émissions de gaz à effet de serre et un bilan carbone plus de 2,5 fois supérieur (et près de 2 fois meilleur que celui du GNV). Elle permettrait également de réduire jusqu'à 80% les émissions de particules fines et ultra fines. Intégralement produite à partir de biomasse locale et tracée, l'Oleo100 est compatible avec tous les véhicules diesel homologués B100, un carburant composé d'esters méthyliques d'acides gras autorisé en France depuis le 29 mars 2018 pour les flottes professionnelles de véhicules disposant d'une logistique d'approvisionnement spécifique. C'est pourquoi, dans un premier temps, le Groupe Avril ne destine son nouveau carburant qu'aux professionnels du transport (entreprises et collectivités) possédant une flotte captive (et des cuves de carburant). JLR
Quelques semaines après avoir pris la direction générale du cluster Europe centrale & orientale de Ceva Logistics, début novembre, le français Guillaume Sauzedde se voit également confié celle du cluster Allemagne, à compter de la semaine prochaine. Les deux entités vont d'ailleurs être fusionnées sous sa responsabilité compte tenu des « synergies étroites » entre ces deux marchés et afin d'accélérer le développement des activités du groupe en matière de logistique contractuelle et de fret aérien, maritime et terrestre, assure le communiqué de Ceva Logistics. Mais il s'agit aussi de palier aux départs consécutifs des DG des deux clusters en question, peut-être liés aux changements qui pourraient se profiler avec la montée de CMA CGM au capital de Ceva Logistics. En recrutant Guillaume Sauzedde, le groupe dirigé par le français Xavier Urbain, auquel il est rattaché, Ceva a en tout cas choisi un fin connaisseur de ces marchés qu'il couvre depuis 20 ans. Jusqu'en octobre, il dirigeait la filiale polonaise de Kuehne + Nagel, dont il chapeautait l'ensemble des lignes métiers depuis Varsovie. En tout, ce diplômé du master Supply Chain de Dauphine a passé 10 ans chez K+N à divers postes en Europe centrale & orientale, après avoir dirigé pendant 10 ans la BU polonaise du groupe Cat. MR Photo : Guillaume Sauzedde, DG Allemagne et Europe centrale & orientale de Ceva Logistics