Spécialiste de la distribution de fournitures scolaires, de librairie scolaire, et de matériel éducatif et pédagogique, Les Papeteries Pichon (groupe Manutan) fête aujourd’hui par un traditionnel « gigot-bitume » la fin de chantier pour sa future plateforme logistique de Veauche dans la Loire (21.600 m², entrepôt et bureaux compris), destinée à doubler sa productivité en remplaçant ses sites de La Talaudière et de Saint-Etienne (voir NL 2769). La construction réalisée par OpenBox Co Design&Build étant achevée, c’est maintenant au tour des équipes du concepteur intégrateur Savoye d’entrer en scène (depuis lundi) pour le montage d’un process fortement automatisé. Il comprend un système à navettes haute cadence de type Goods-to-Person Intelis PTS pour les charges légères (près de 40 000 emplacements), un transstockeur à palettes Intelis Magmatic de 13 000 emplacements pour les charges lourdes (complété par deux élévateurs Levmatic et 5 AGV), deux empileurs dépileurs palettes, deux formeuses automatique de carton Pac 600 et deux machines de fermeture Intelis Jivaro qui adaptent automatiquement la hauteur des cartons. Au total, ces opérations vont durer 10 mois, avec un démarrage des tests en septembre et une mise en exploitation prévue pour le 10 février 2020. L’activité des Papeteries Pichon connaît un très fort pic de saisonnalité, pour les livraisons en vue de la rentrée des classes. « Le fait de disposer d’un stockage automatisé va nous permettre de faire chez nous de la rétention de stocks des commandes déjà préparées, qui ne sont livrées aux collectivités qu’à partir de la dernière semaine d’août. Nous ferons ainsi une économie substantielle sur les coûts actuels de location d’entrepôts à nos transporteurs pour stocker en rétention jusqu’à 10.000 palettes. L’autre facteur à prendre en compte, le plus important, dans le calcul du ROI, c’est l’intérim. Actuellement, nos équipes logistiques passent de 35 personnes en hiver à 250 personnes au plus haut du pic d’activité, ce qui représente des montants financiers très importants » nous a confié Thierry Cappé, le directeur général des Papeteries Pichon. Il est à noter que l’entreprise est cliente de Savoye depuis les années 90 et que son site de La Talaudière est équipé de machines PAC 600 et de 24 gares de picking (250 000 prélèvement par jour), qui préparent 10 000 colis quotidiennement. JLR
Le système à navettes haute cadence de type Goods-to-Person Intelis PTS, conçu par Savoye. Crédit photo DR
Hier soir ont été décernés les 19e Prix de l’Innovation logistique, attribués chaque année « à des solutions opérationnelles dont la mise en œuvre et le retour sur investissement sont rapides et démontrés », a rappelé Alain Bagnaud, DG du pôle Transport, Logistique & Tourisme de Reed Exposition France, l’organisateur de la SITL. Quelque 70 entreprises étaient en lice dans 6 catégories, et ont été départagées par un jury composé pour l’essentiel de directeurs supply chain ou logistique. Dans la catégorie Transport et Logistique, la start-up MagicPallet a emporté la mise avec sa plateforme d’échange palettes en ligne lancée officiellement fin 2018, et déjà distinguée par le Digital Award lors de Supply Chain Event, début décembre (voir NL 2832). Sur le versant Technologies, RFID et Systèmes d’Informations, l’intégrateur E-dentic remporte la palme avec la solution de sa filiale Epyo, qui allie des balises iBeacons communiquant en Bluetooth et des caméras haute définition afin de fiabiliser des opérations de picking ou de chargement de camions. Une première version avait déjà été présentée lors de l’édition 2018 (voir NL 2671). Côté Immobilier et Infrastructures logistiques, l’opérateur fluvial et conseil en logistique urbaine Green Switch Meridian est récompensé pour le projet Lud’Eau, développé avec le promoteur Quartus et le cabinet d’architecture A26. Implanté en bord de fleuve en milieu urbain, ce type de hub logistique multimodal et mutualisé de 1 000 m² au sol et 4 étages vise notamment à assurer le transfert de caisses mobiles acheminées par voie d’eau sur des véhicules adaptés à la livraison du dernier km. Dans la catégorie Equipement de Transport, Carrier Transicold est distingué pour son groupe frigorifique Supra GNC, qui permet de n’utiliser qu’un seul carburant pour assurer la traction et la réfrigération d’un véhicule au gaz naturel, à l’image du porteur Stralis NP d’Iveco présenté sur le salon. Le prix de l’innovation Intralogistics est quant à lui décerné au néerlandais Copal Handling Systems, pour sa solution automatisée de déchargement de conteneurs maritimes (voir NL 2891). Enfin, sur le versant Robotique et Automatisation, le prix revient à Siemens Digital Logistics, dont l’offre Simove permet d’orchestrer les opérations d’une flotte d’AGV multimarques, cas devenu courant en entrepôt au fil des vagues d’automatisation. MR
Trois minutes de présentation sous le regard expert du jury et devant un public fourni : c’est l’exercice auquel se sont livrées hier matin les 10 start-up présélectionnées parmi les 24 dossiers déposés pour cette édition coordonnée par le spécialiste de l’open innovation en supply chain Sprint Project et le Rolling Lab, l’incubateur dédié à la mobilité des biens et des personnes de Paris & Co. Deux prix étaient décernés cette année. Celui du jury est allé à Wakeo, pour sa plateforme de visibilité en temps réel ciblant les flux overseas. « La solution agrège les informations en provenance des outils utilisés par les différents maillons de ces chaines complexes, et les enrichit de données en provenance de système tiers afin de générer des alertes permettant nos clients d’adapter leur supply chain. L’enjeu est de passer d’une supply chain réactive à une supply chain prédictive », avait fait valoir sur scène Pauline Mouline, Key Account Manager chez Wakeo. Une solution déjà familière pour nos lecteurs, qui l’avaient déjà récompensée d’un Prix de L’innovation des Rois de la Supply Chain, en janvier 2019, pour sa mise en œuvre dans la banche hélium d’Air Liquide (voir NL 2848). Appelé à voter par SMS à l’issue des présentations, le public a quant à lui distingué Side.co, dont la présentation a marqué les esprits en reposant pour l’essentiel sur le témoignage d’un étudiant-utilisateur de cette plateforme proposant un modèle alternatif à l’intérim et aux CDD afin de pourvoir les besoins de main d’œuvre d’acteurs logistiques ou de réseaux de magasins. Utilisée par exemple chez ID Logistics ou DB Schenker, la formule Side.co avait été présentée lors de l’édition 2017 du Forum d’Eté de Supply Chain Magazine, consacré aux nouveaux Business Models en Supply Chain. MR
Le public était au rendez-vous hier matin pour le pitch des 10 start-up en lice. Crédit photo SITL
Après les grands comptes, les systèmes d’automatisation et autres cobots pourraient débarquer en plus grand nombre dans les PME/ETI. Mardi matin, lors d’une conférence de la SITL portant sur le déploiement de ce type de solutions, plusieurs fabricants et intégrateurs ont en effet souligné le phénomène. « Aujourd’hui, la cobotique suscite également l’intérêt des PME », a ainsi déclaré Christophe Scheid, chief operating officer d’E-Cobot. « Nous assistons à un changement d’échelle, a indiqué de son côté Ghanem Djemal, directeur général d’Alstef Automation. Les systèmes automatisés intéressent désormais les PME. A l’instar des grands comptes, elles cherchent à accroître leur productivité et sont confrontés aux mêmes difficultés de recrutement sur des postes manuels. » Ces systèmes y ont par ailleurs déjà démontré leur efficacité. Ainsi, les 110 entreprises qui se sont équipés d’une solution robotisée dans le cadre du programme de soutien aux PME primo-accédantes à la robotisation Robot Start PME porté par le Symop (Syndicat des entreprises de technologies de production) ont vu leur productivité augmenter de 86 % et leur rentabilité de 68 % entre 2015 et 2017. Le programme a débuté en 2013 et a pris fin en 2018. « Elles se sont surtout dotées de systèmes automatisés pour la manutention ainsi que de robots de soudage et de robots collaboratifs, avec un coût moyen par projet de 200 000 € et une contribution de Bpifrance à hauteur de 15 %», a précisé Olivier Dario, délégué général du Symop. Ce dernier a toutefois indiqué qu’il convenait aujourd’hui de favoriser l’éclosion d’intégrateurs de tailles plus importantes en France. « Les capacités et périmètres d’intervention actuels de nombre d’acteurs sont limitées », a expliqué Olivier Dario. Le Symop souhaite donc les aider à développer des offres multi-acteurs. AD
De gauche à droite : Olivier Dario, délégué général du Symop, Ghanem Djemal, directeur général d’Alstef Automation, Christophe Scheid, chief operating officer d’E-Cobot, Franck Michel, directeur du département des systèmes automatisés de Mecalux France, Olivier Bonhomme, directeur industriel de la société Diager, et Ludovic Serralta, développeur marché chez Staübli. Crédit photo A. Dias
« Un point d’une importance majeure dans notre projet multisite a été la possibilité de planifier le montage en deux phases distinctes, sans interruption de l’activité sur chaque site » a souligné mardi matin sur la SITL Joël Theate, le directeur logistique d’Exadis (filiale du groupe Laurent), lors d’un atelier avec Boa Concept. La solution Plug-and-Carry de ce dernier a été sélectionnée en 2017 par le distributeur français de pièces détachées automobiles multimarques, à l’issue d’un appel d’offres, pour mécaniser les process de deux de ses plates-formes principales, à Saint-Priest (69) et Gennevilliers (92). L’objectif d’Exadis étant de dégager un ROI très rapide (entre 1,7 et 2 ans) et de maintenir les opérations logistiques de l’entrepôt durant la mise en place, il est décidé de scinder le projet en deux phases. La partie la plus simple et la moins coûteuse, la phase avale (lignes d’expédition et tri transporteur), a été effectuée il y a un an. Le montage par Boa Concept a nécessité 10 jours par site entre la livraison des pièces et la recette opérationnelle. L’autre phase, terminée depuis deux mois, concerne le précolisage (géré par le logiciel Boa Drive) et la préparation de commandes (6 gares de picking, 3 sorties d’éclatement / contrôle). Le montage, plus complexe, a duré 20 jours sur chaque site et nécessité une modification des process et de l’implantation des articles, ainsi qu’une adaptation du SI. « Ce phasage est permis par la modularité du système Plug-and-Carry, modifiable et reconfigurable sans surcoût » a précisé Chantal Ledoux, DG et co-fondatrice de Boa Concept. Au final, Exadis constate sur ses deux sites un gain de productivité entre 15 et 20% et augmentation de la qualité de préparation. Par site, l’investissement représente environ 300 000 €. JLR
Chantal Ledoux, DG et co-fondatrice de Boa Concept et Joël Theate, le directeur logistique d’Exadis. Crédit photo JL Rognon
Le projet Panda du groupe Bert a été mené à bien. Pour un investissement de 15 M€, il s’agissait de construire un site en bordure de l’A7 à Albon, au sud de Lyon, regroupant son siège social (1.800 m²) ainsi qu’une plate-forme logistique (22 500m²). Le bâtiment a été inauguré le 21 mars en présence de 700 personnes, dirigeants, anciens dirigeants, salariés, clients, fournisseurs, partenaires et élus. « Le Groupe Bert avance à grands pas. Mais la croissance est surtout celle des hommes et des femmes qui contribuent au quotidien à la satisfaction des clients. Ce sont plus de 1 600 collaborateurs qui oeuvrent chaque jour. Preuve que nos activités sont portées par nos équipes et non par de la sous-traitance. C’est notre ADN qui nous différencie de nos concurrents» a déclaré Patrice Péricard, le Pdg du groupe. La plateforme logistique fait déjà l’objet d’une demande d’extension prochaine à 30 000m2, ce qui portera la capacité du prestataire de transport et logistique (2 250 cartes grises) dans la Drôme à un total de 140 000m2, et sur toute la France à 350 000 m2. Le groupe Bert a réalisé en 2018 un CA de 205M€. JLR
La nouvelle plate-forme d’Albion du groupe Bert (22 500m²) fait déjà l’objet d’une demande d’extension prochaine à 30 000 m². Crédit photo Groupe Bert
Yamato (numéro un japonais du transport et de la livraison de colis) et l’allemand DHL ont décidé d’unir leur force pour développer conjointement un petit camion électrique (de la forme d’une fourgonnette) pour les livraisons à domicile. 500 véhicules de ce type devraient être mis en service dès cet automne dans les rues tokyoïtes et ses environs, révèlent nos confrères du Nikkei Asian Review. Une centaine de bornes de recharge devrait être installée dans l'agglomération de Tokyo. Une fois rechargé, le véhicule dispose d’une autonomie de 6-7 heures, ou permettant de parcourir environ 100 km. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large de Yamato qui prévoit à terme de convertir son parc de 40 000 véhicules à l’énergie électrique. Le véhicule en question sera fabriqué par StreetScooter, une filiale du groupe DHL spécialisée dans la production de véhicules électriques. L’accord de développement (4 Mds de yens, soit 32 M€) devrait être signé très prochainement entre les deux sociétés. JF