« Il nous faut réagir ! ». C'est le message transmis hier par Eric Hémar à l'ensemble des responsables du secteur et indirectement aux dirigeants politiques lors de la journée annuelle de l'Union TLF et TLF Overseas. Le Pdg d'ID Logistics et président de l'Union TLF a relevé combien sont grands les écarts de compétitivité constatés entre la chaîne logistique française et les chaînes logistiques allemande et néerlandaise, dans le cadre de la mission qui lui a été confiée en tandem avec Patrick Daher sur l'amélioration de la compétitivité de la filière logistique France (voirNL n°2868 et NL n°2949). Dans le cadre de ces travaux, dont la remise officielle au gouvernement est à venir, un comparatif a été effectué sur la base d'un site existant d'ID Logistics implanté aux Pays-Bas pour un client distribuant ses produits dans toute l'Europe. Les conteneurs arrivent depuis la Chine via Rotterdam, puis sont acheminés vers l'entrepôt. Le benchmark a consisté à calculer quels seraient les coûts de la filière (comme lors d'une cotation de dossier) si l'entrepôt était implanté non plus aux Pays-Bas mais à Dortmund (avec Anvers comme port d'importation), au Havre ou en région parisienne (avec le Havre comme port d'arrivée des conteneurs dans les deux cas français). Il en ressort d'abord qu'en coûts de prestations portuaires, la France n'est pas en décalage par rapport aux Pays-Bas et à l'Allemagne. Mais les choses se ?compliquent' en revanche en sortie du port. « Aux Pays-Bas et en Allemagne, près de 50 % des flux qui sortent des ports de l'hinterland sont en transport massifiés, contre 13 % ou 14 % au Havre ou à Marseille, a indiqué Eric Hémar. Cela entraîne un écart prix important. Et c'est là où je dis que compétitivité égale développement durable. Les néerlandais ont recours fluvial d'abord parce-que c'est moins cher. » Côté entrepôts, il a été constaté que les coûts horaires de la main d'?uvre pour les entreprises étaient à peu près équivalents pour les préparateurs de commandes dans les trois pays. « Avec le modèle français, le net touché par le préparateur de commande sera inférieur d'environ 20 % en France », a-t-il néanmoins souligné. Les grandes différences se situent au niveau de l'immobilier logistique et du transport. « Concernant l'immobilier, nous avons des loyers plutôt moins élevés en France qu'en Allemagne et aux Pays-Bas, mais cet avantage est perdu en raison de la fiscalité foncière, et côté distribution, le décalage de coût au niveau des chauffeurs est de l'ordre de 10 à 15 % », a relevé Eric Hémar. AD
De gauche à droite : Eric Hémar, Pdg d'ID Logistics et président de l'Union TLF ; Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) ; Patrick Daher, Pdg du groupe Daher ; et Philippe Varin, président de France Industrie et du conseil d'administration d'Orano.
Crédit photo A, Dias