Une coopération SC exemplaire pour booster la production de respirateurs artificiels
L’initiative vient du gouvernement, en l’occurrence d’Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, qui a demandé le 22 mars à un groupement d'industriels français, piloté par Air Liquide, d'étudier la possibilité d’augmenter la production de respirateurs artificiels. L’objectif : fournir en 50 jours, de début avril à mi-mai, 10 000 équipements à destination des hôpitaux français. C’est ainsi qu’un groupe de travail d'une trentaine d’experts en achats et industrialisation s’est mis en place entre les sociétés Air Liquide, Groupe PSA, Schneider Electric et Valeo pour définir concrètement un plan d’actions concernant deux modèles de respirateurs Air Liquide Medical Systems, la gamme T60 (dont la production doit tripler) et la gamme Osiris (dont la production doit être multipliée par 70). Les quatre grands groupes français ont annoncé hier la constitution d’un consortium industriel pour relever ce défi, qui fera appel à une centaine de fournisseurs pour les quelque 300 composants nécessaires à la fabrication de ces équipements médicaux (une participation d’autres entreprises est par ailleurs envisagée et en attente de confirmation). La sécurisation de l’approvisionnement est un volet essentiel du projet, les experts achats d’Air Liquide Medical Systems travaillant en binômes avec leurs homologues de chez Valeo et Schneider Electric, en charge de la gestion des fournisseurs pour les parties mécanique et électronique. Côté réorganisation des ateliers de production (qui tournent en 3X8, 6 jours par semaine), trois lignes supplémentaires vont être ajoutées dans l’usine d’Air Liquide Medical Systems d’Antony et le Groupe PSA aménage actuellement un atelier spécifique dans son usine de Poissy (avec plus de 50 salariés volontaires) pour le pré-assemblage des blocs mécaniques des respirateurs dans des conditions sanitaires renforcées. Sur ce volet, Schneider Electric va fournir dans un délai très court du matériel permettant la reconfiguration des lignes de production sur laquelle ses experts Lean Manufacturing ont travaillé avec leurs homologues du groupe PSA. Outre le support technique de ses équipes R&D (en plastique, mécanique et électronique), Valeo met aussi à disposition à temps plein des ingénieurs spécialisés pour aider à organiser la production accélérée des respirateurs, mais aussi constituer et former les équipes pour la montée en cadence rapide. Car cette opération inédite nécessite de mobiliser très rapidement 240 opérateurs supplémentaires (185 à Antony et 55 à Poissy). Chaque partenaire a fait appel à ses collaborateurs, ingénieurs comme techniciens, pour occuper des postes d’opérateurs sur la base du volontariat, pour une durée d’environ 6 semaines. En plus de la cinquantaine de personnes mobilisées sur son site de Poissy, PSA a ainsi proposé à des salariés de son site de R&D de Vélizy de rejoindre l’usine d’Air Liquide à Antony. Chez Schneider Electric France, une centaine de collaborateurs se sont portés volontaires « en quelques heures » et une vingtaine de salariés de Valeo devraient venir grossir les rangs des équipes de production d’Air Liquide à Antony. La cadence de production commencera à plus d’une centaine de respirateurs par semaine jusqu’à mi-avril, pour dépasser ensuite les 1 000 unités par semaine. Dans son communiqué, Air Liquide précise qu’il s’est engagé à fournir ces respirateurs à prix coûtant, sans répercuter les coûts exceptionnels induits par la mise en place de ce défi industriel et humain d’intérêt national. JLR
Air Liquide, qui s’était déjà engagé dans un processus de triplement de sa capacité de production de respirateurs artificiels à la suite d’une commande de 1 000 unités passée par le Ministère de la Santé à la mi-mars, coordonne désormais un consortium industriel comprenant Groupe PSA, Schneider Electric et Valeo avec l’objectif fournir 10 000 équipements à destination des hôpitaux français d’ici la mi-mai.
Crédit photo Air Liquide