Le cabinet de conseil en supply chain Adameo nous livre les résultats du petit tour d’horizon auquel il s’est livré la semaine dernière en demandant à ses clients et prospects comment ils géraient la crise actuelle et préparaient l’avenir. Premier enseignement : le plan de continuité est évidemment crucial. Son déclenchement a permis par exemple à un logisticien multisite d’évacuer rapidement du stock vers un autre entrepôt en France, dans une zone qui n’était pas répertoriée parmi les foyers de l’épidémie. Dans la période de pré-confinement, d’autres entreprises ont par ailleurs décidé de réorienter le traitement de leurs commandes (sur des produits « non essentiels » au sens de la crise sanitaire actuelle) vers les gros marchés internationaux en anticipant la fermeture de l’activité en France. Au premier rang des problématiques gérées actuellement par les clients d’Adameo figure l’enjeu humain, avec la mise en place de règles sanitaires strictes, la mise en chômage partiel, l’arrêt de certains sites et leur mise en sécurité. Viennent ensuite les enjeux de gestion de la trésorerie (négociation de report de créance avec certains fournisseurs, négociation avec les banques, avec les douanes) et des stocks (en particulier ceux avec une date de péremption alors que l’activité est à l’arrêt). La prochaine grande question à traiter sera de préparer l’outil industriel et logistique au déconfinement et à la reprise, en ne sachant ni quand cela interviendra, ni quelles quantités approvisionner pour pouvoir répondre à la demande lorsqu’elle reprendra. « Cette crise nous invite à penser différemment, non seulement sur la manière de concevoir l’ingénierie des réseaux logistiques et de production, mais aussi sur la nécessité d’augmenter les capacités de modélisation et d’anticipation et d’intensifier l’échange d’informations entre industriels et sous-traitants » conclut Guillaume Mullier, le directeur du développement d'Adameo. JLR
Guillaume Mullier, le directeur du développement d'Adameo, lors du Forum d’été 2019 de Supply Chain Magazine.
Crédit photo Stéphanie Trouvé