Newsletter quotidienne n° 3298

Nouveau venu dans le paysage de l’immobilier logistique, Green’Dev vient d’être lancé par Marc Terrel, acteur aguerri sur ce créneau, associé au Groupe Andrieu, spécialiste de la gestion d’actifs et des services aux professionnels de l’immobilier. « J’ai proposé à Jean-Baptiste Andrieu de créer une structure de montage d’opérations en matière de plate-forme de messagerie, de programmes logistiques destinés à la distribution et au e-commerce, mais aussi à l’industrie », indique Marc Terrel, fondateur et dirigeant de Green’Dev. Son expertise est indéniable, pour avoir exercé pendant 12 ans comme directeur du développement chez Gicram-Gemfi, puis chez Quartus Logistique, depuis l’automne 2018. De son côté, le Groupe Andrieu étend sa palette d’activités, qui compte déjà la foncière JRBC, au patrimoine très tourné vers le tertiaire, le gestionnaire d’actifs Telmma, les structures d’ingénierie PS2 et Eirea, celle de conseil immobilier RCG, ou L’Atelier D3B pour l’aménagement d’espaces. Alors que la demande d’entrepôts neufs ne pâtit guère du contexte économique, et que l’appétit des investisseurs pour cette classe d’actifs va croissant, l’objectif de Green’Dev est de proposer des opérations « clés en main » aux acteurs de la promotion et de l’investissement, souvent étrangers, qui ne disposent pas d’équipes dédiées en France, ne souhaitent pas en développer mais plutôt s’appuyer sur des ressources externes spécialisées dans le montage et le développement de projets. « En parallèle, nous souhaitons monter nos opérations et les proposer directement à certains investisseurs soit en blanc, soit avec un utilisateur final identifié », précise Marc Terrel. En pratique, le premier enjeu pour Green’Dev est de sourcer des fonciers pertinents, dans un contexte de raréfaction rendu plus complexe par le durcissement des contraintes réglementaires et environnementales. Ensuite, il s’agira d’assurer le montage des opérations, de mener les études environnementales et administratives, puis la conception architecturale jusqu’au dépôt de permis de construire et à l’autorisation d’exploiter. Même si la structure entend rester légère, un responsable de développement chargé de la détection foncière et du volet études a déjà été recruté. MR

Si 2021 sera l’année des labos en terme d’envolée du chiffre d’affaires (pour les plus en pointe de la vaccination), 2020 a été celle des acteurs de la livraison de colis. À l’image de DPDgroup : son activité a bondi de +24% en croissance organique l’an dernier, et même de +42% en intégrant les acquisitions concourant de longue date au développement de ce réseau international appartenant au Groupe La Poste, sous la gouverne de Geopost (l’an passé en Italie, au Brésil ou en République Tchèque et Slovaquie). Son CA global a ainsi franchi le cap des 11 Md€, tandis que le nombre de colis livrés dans le monde a augmenté d’environ 500 M pour atteindre atteint 1,9 Md (soit 7,5 M/j avec un pic record de 13,9 M lors du Cyber Monday le 30 novembre). Après un creux au début de la crise sanitaire, le rebond a été spectaculaire à partir de Pâques, avec un emballement du volet B2C porté par le e-commerce, en croissance de +57% à l’heure du bilan annuel. C’est même la première fois qu’il devient majoritaire à l’échelle du groupe, à 55/45 face au B2B, relevait lundi lors d’une visio-conférence de presse Boris Winkelmann, passé aux rênes de Geopost début 2020, avant d’être dûment nommé Pdg en juin (voir NL 3173). La dynamique a permis à l’entreprise de gagner 3 à 4 ans sur l’ordre de marche prévu, « et il s’agit de croissance rentable », a-t-il souligné, le bénéfice avant impôts (Ebit) ayant doublé, de 400 à 800 M€. Tous les voyants n’ont pas été au vert, vu les difficultés opérationnelles liées au contexte sanitaire, la paralysie durable de certains marchés comme l’Afrique du Sud ou l’Inde, et plus largement l’impact du ralentissement économique sur le B2B. De fait, la croissance est moindre dans les pays où celui-ci est encore majoritaire, comme la France et l’Allemagne (+9 et +13%), que dans ceux où prime le B2C (surtout au Royaume-Uni et en Irlande, +39 et +47%, ou au Brésil où le groupe s’est renforcé, +80%). Pour faire face aux multiples défis, DPDgroup a ouvert plus de 70 nouveaux dépôts et hubs, surtout en Europe (il en compte quelque 1 200 dans le monde), dans le cadre d’investissements en Capex de l’ordre de 300 M€. Et environ 20 000 personnes ont été mobilisées en renfort, employées en direct ou non. MR 

Le e-commerce a « boosté » DPDgroup en 2020, et constitue un pilier majeur de ses ambitions. « Sa pénétration est désormais de l’ordre de 13 à 15% en France ou en Allemagne, mais les marges de progression sont très importantes vu que d’autres marchés sont à plus du double, comme outre-Manche », a souligné lundi à deux reprises Boris Winkelmann, le Pdg de Geopost / DPDgroup, en présentant les axes du nouveau plan stratégique à 5 ans baptisé « Together & Beyond ». L’objectif affiché : quasi doubler le CA pour atteindre 21 Md€ en 2025, et même 27 Md€ en 2030 en devenant « la référence internationale en matière de livraison durable et le catalyseur de l’accélération du e-commerce », mentionne l’entête du plan. Pas question pour autant de lever le pied sur le versant de la livraison de colis B2B, dont DPD revendique la place de n°1 en Europe. Mais en misant sur son réseau européen, l’enjeu est de se développer sur les flux transfrontaliers. Un autre axe consiste à accélérer certaines initiatives déjà en germe, à l’image du développement sur le créneau des livraisons B2C pour le e-commerce alimentaire. L’an dernier en France, sa filiale Chronofresh a plus que doublé ses volumes (+115%), et son lancement en Espagne puis en Belgique marque une volonté d’étendre la formule à toute l’Europe. Le secteur santé/pharma est également jugé stratégique, plusieurs entités étant déjà à la manœuvre pour la livraison de vaccins en France, via Chronopost, Espagne avec Tipsa, ou en Afrique du Sud avec Biocair. « L’enjeu est aussi d’accélérer notre développement en matière de livraison hors domicile, en doublant notre réseau dédié de points relais et de consignes », a assuré Boris Winkelmann. Il sera porté à quelque 100 000 points de contact (70 000 point relais et 30 000 consignes) afin de proposer une solution à moins de 10 minutes de son domicile à 90% de la population européenne. Enfin, les ambitions sur les autres continents ne sont pas en reste, avec la volonté de renforcer ses positions en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient, en Afrique ou en Amérique du Sud, à la fois au service des marchés domestiques mais aussi dans le cadre d’un « modèle international interconnecté » permettant d’accompagner les flux e-commerce intercontinentaux. MR 

La société PRB (Produits de Revêtement du Bâtiment) confirme sa décision prise en 2018 d’abandonner en partie l’utilisation de palettes perdues dans sa supply chain pour du système locatif de Chep : la prestation de ce dernier vient d’être renouvelée pour deux ans, jusqu’en 2022. Le contrat porte sur l’utilisation annuelle de 120  000 palettes de dimension 80 x 120 cm dans l’Hexagone. Pour réduire son empreinte environnementale, le premier fabricant indépendant et troisième producteur d’enduits monocouches en France a repensé sa logistique des palettes voilà un peu plus de deux ans. Le basculement s’était effectué sur une période de trois mois. Dans son usine située aux Achards en Vendée (600 000 tonnes de produits par an), les outils de production ont été adaptés pour pourvoir recevoir les palettes bleues de Chep, livrées en 72 heures. Le processus intègre par ailleurs un stockage sous abri de 15 jours pour le séchage avant d’entrer dans l’usine, où les palettes sont chargées de sacs de produits puis expédiées vers les différents enseignes de la GSB (Leroy Merlin, Bricomarché, etc.). Elles sont ensuite collectées par Chep puis rassemblées dans les centres de services pour inspection et tri avant une remise en circulation. Apparemment, le bilan environnemental est très positif pour PRB puisque, selon Chep, cette opération lui a permis de réduire de 28% ses émissions de CO₂, de 88% l’utilisation de bois et de 94% les déchets mis en décharge. JLR

Un nouveau robot mobile autonome (AMR) pour la manutention de palettes s’ajoute au catalogue d’IFollow, concepteur et fabricant de solutions collaboratives pour la logistique et l’industrie créé en 2017. Ce modèle baptisé iL-Conveyor est doté d’un convoyeur embarqué et résulte d’une étroite collaboration avec Marceau, un acteur plus capé en matière d’équipements intralogistiques, particulièrement pour la manutention de palettes. Un convoyeur à rouleaux de ce dernier équipe l’iL-1000, co-développé pour répondre aux besoins d’un client d’IFollow afin d’assurer les liaisons entre différents postes de travail et de palettisation. Cet AMR peut se déplacer sur des sols « imparfaits », et se configure aisément via une application de supervision dédiée, interconnectable au WCS Mycélium d’IFollow. Le convoyeur Marceau a été développé pour s’adapter au format compact de l’AMR et prendre en charge des formats variés de palettes bois ou plastique, compris entre 80 cm et 1 m de large, pour une longueur maximum d’1,3 m. Tous les deux adeptes du Made in France (pour leur production, avec un approvisionnement en composants français ou européens), les partenaires ont travaillé ensemble à l’intégration mécanique et électrique entre le convoyeur et l’AMR, ainsi qu’à la gestion des phases de prise en charge et de dépose des palettes. Ce nouveau modèle enrichit la gamme d’IFollow, dont les premiers modèles commerciaux avaient été déployés en 2019 en environnement grand froid chez Toupargel (voir NL 2979), sachant que Marceau a de son côté mobilisé l’expertise développée au fil de plus de 3500 réalisations chez des acteurs de la logistique ou du monde industriel. Leur ambition commune est « d’améliorer le transport de charge en entrepôt (intralogistique) en apportant plus de flexibilité et plus de productivité », cette nouvelle solution automatisée prête à l’emploi pouvant être adaptée à tout environnement d’exploitation ou configuration de site, notamment pour optimiser les flux existants. MR

Le trafic fluvial de conteneurs a tiré son épingle du jeu l’an dernier en France. En dépit de la crise sanitaire, il ne s’est contracté que de 0,7 %, selon le dernier bilan annuel de Voies Navigables de France (VNF). L’année écoulée a donné lieu au transport par voie fluviale de 564 100 conteneurs équivalent vingt pieds (EVP), et plusieurs régions ont contribué à la quasi-stabilité de cette activité . Grâce à la nouvelle ligne entre les ports de Béthune et de Santes, la les Hauts-de-France ont en effet vu leur trafic conteneurs progresser de 42,8 % (154 200 EVP), le bassin mosellan enregistre également une hausse de 8,4 % (3 200 EVP) et le trafic de conteneurs sur le bassin Rhénan, porté par l’activité du port de Strasbourg, progresse de 3,3 % (108 800 EVP). Cela dit, dans sa globalité, le transport fluvial de marchandises (trafic intérieur, exportations et importations), a accusé l’an dernier une baisse de 10,6 % des volumes transportés (50,4 millions de tonnes). « Le premier confinement a fortement impacté la filière des matériaux de construction et la filière métallurgique du fait de l’arrêt des chantiers, explique VNF. A l’inverse, pendant cette période, la filière agricole a continué à fonctionner pleinement. Avec la reprise d’activité constatée lors de la période estivale, le transport fluvial de marchandises a enregistré une progression moyenne de +1,2 % par rapport à la même période de l’année précédente, portée notamment par la reprise des chantiers et donc des trafics de la filière des matériaux de construction. » AD

Le logisticien du froid Emergent Cold a déployé des solutions AR Racking dans son premier entrepôt sud-américain situé à Piura, à 900 km au nord de Lima. Avec deux cellules en froid positif et une en froid négatif  (-30° C), ce site de 6 100 m² est opérationnel depuis début 2020. AR Racking a mis en œuvre son système de rack palettes AR PAL dans deux des cellules, et sa solution de stockage haute densité AR Drive In dans la troisième, l’ensemble assurant une capacité d’un peu plus de 10 000 emplacements palettes. L’installation est dotée d’étagères double profondeur répondant aux normes antisismiques locales, la commune de Piura étant située au-dessus de la zone sismique de la ceinture du Pacifique. Avec cet entrepôt, Emergent Cold (depuis peu filiale du groupe américain Lineage Logistics) va pouvoir répondre aux besoins des acteurs de l’agroalimentaires souhaitent exporter ou importer dans la région. AD