Newsletter quotidienne n° 3312

Poids lourd de l’ingénierie de la construction, le français Artelia ajoute une nouvelle carte à ses expertises avec l’acquisition de SDZ ProcessRéa, dont la vingtaine d’ingénieurs dans l’Hexagone conçoit et déploie des projets complexes en matière d’automatisation intralogistique. Fort de plus de 6 000 collaborateurs et implanté dans une quarantaine de pays (36% des 681 M€ de CA générés hors de France en 2019), Artelia couvrait déjà l’essentiel du spectre en matière de bâtiments et d’infrastructures, de la tour tertiaire au barrage en passant par le centre commercial ou l’hôpital. Avec une approche similaire conjuguant conseil en ingénierie et management de projet (en AMO ou MOE), SDZ ProcessRéa se concentre de son côté sur les projets complexes de plateformes logistiques automatisées, avec une expertise axée sur les process et la performance des installations (et un volet amont de conseil logistique et intralogistique). « L’association d’un leader du bâtiment avec un expert de la logistique intensive et des installations automatisées permettra à notre groupe de porter une offre complète et à forte technicité sur un secteur en pleine croissance. Poussés par la pandémie de Covid-19 et l’explosion du commerce électronique, les besoins en termes de bâtiments industriels dédiés à la logistique augmentent. Cette montée en puissance a pour incidence de déplacer les lieux de stockage traditionnels, entraînant ainsi la construction d’entrepôts très modernes intégrant des éléments de process, cœur de métier de SDZ ProcessRéa », commente Yves Trinquet, jusqu’alors directeur des activités bâtiments industriels d’Artelia, et tout juste nommé président de SDZ ProcessRéa. Pour la petite équipe de ce dernier, qui s’était structuré comme déclinaison française de la société allemande SDZ GmbH (créée en 1986 en adressant plutôt le créneau des installations industrielles complexes), cet adossement à un grand groupe répond au challenge souligné par son fondateur, François Mondou : « La taille, la complexité et le montant toujours plus important des investissements des unités logistiques, nécessitent désormais des ressources plus larges pour répondre à la forte demande du marché, mais aussi pour garantir la robustesse de solutions audacieuses proposées ». Parmi les références emblématiques de ces dernières années de SDZ, on notera l’entrepôt automatisé Logistéo construit pour Autodistribution à Réau (77), finaliste des Rois de la Supply Chain 2019 (avec un rôle d’AMO sur le volet process), ou l’année suivante la mise en route de la vaste installation de la Socamaine près du Mans, avec ses tours de stockage culminant à 45 m. MR

C’est un partenariat global et de long terme que Nexans a noué avec Shippeo afin de disposer d’une visibilité temps réel sur les livraisons à ses clients partout dans le monde. Cette collaboration s’inscrit dans la volonté du fabricant de câbles de gagner en agilité au niveau supply chain en misant sur un pilotage axé sur les données, et d’évoluer vers une organisation centrée sur le client. Nexans entame ainsi le déploiement de la plateforme de visibilité transport de Shippeo pour les livraisons de ses usines vers les sites de ses clients, afin de leur assurer des services à valeur ajoutée tels que le suivi en temps réel, la prévision précise de l’heure d’arrivée estimée (ETA) et la gestion des incidents d’expédition. Il s’agit aussi d’identifier des axes de progrès dans sa chaîne de valeur dans le but de créer des écosystèmes de livraison plus résilients et de réduire les effets de stocks superflus liés à certains goulets d’étranglement (liés par exemple aux retards dans le déchargement à l’arrivée sur le site du client). « Ce partenariat avec Nexans marque surtout la reconnaissance de la visibilité de la supply chain comme faisant véritablement partie intégrante de la stratégie globale de la société, avec un soutien fort aux plus hauts niveaux de sa direction. Cela signifie que nous ne travaillons pas seulement avec la fonction transport mais que nous associons un certain nombre de fonctions connexes, telles que la vente, le marketing et le client service », souligne Lucien Besse, le directeur général de Shippeo. Du côté de Nexans, on fait valoir la volonté d’évoluer vers une expérience clients aux standards de transparence et de traçabilité de la livraison en e-commerce. « La numérisation de notre supply chain fait partie intégrante de l’ambition de Nexans d’électrifier le futur. Nous avons entrepris notre démarche vers une plus grande traçabilité depuis quelque temps déjà, avec des initiatives telles que nos solutions connectées. Via cette nouvelle collaboration avec Shippeo, nous franchissons un nouveau palier dans la visibilité de nos opérations de transport », ajoute Christopher Guérin, directeur général de Nexans. MR

Lancée en juin 2020 pour évaluer la robustesse et la résilience des supply chains (voir NL 3172), la démarche Supply Chain + se dote d’un comité national de certification, en cours de constitution. Les premiers membres, qui sont des praticiens chevronnés en supply chain et logistique, ont été annoncés hier. Il s’agit de Cédric Marchipont, directeur des Opérations & Supply Chain de Cérélia, d’Eric Defontaine, directeur Supply Chain de Sodebo,  de Laurent Rouault, directeur Supply Chain de Bonduelle Fresh, de Pierre Callet, directeur Logistique de Lustucru, de David Sanz de Frutos, directeur Logistique d’Aoste,  de Sébastien Blanchard, Responsable S&OP d’Aoste, de Philippe Gaulier, directeur Supply Chain du Groupe Safran, et d’Isabelle Chatagnier, experte Traçabilité chez GS1 France. « Notre projet vient de franchir un nouveau palier avec le lancement du comité de certification. A terme, il se composera de 80 spécialistes multisectoriels» a déclaré Laurent Desprez, directeur du Pôle Euralogistic et co-fondateur de Supply Chain + avec le consultant et professeur Thierry Jouenne, certifié APICS en production et gestion des stocks (CFPIM). JLR

Après avoir fait le constat au travers d’un sondage qu’au sein des entreprises françaises les dirigeants ne considèrent pas forcément comme une priorité les politiques RSE mises en place ou en passe de l’être, le cabinet de conseil Adameo a regroupé dans un livre blanc principaux leviers à activer en matière de Supply Chain éco-responsable, enrichi de nombreux témoignages d’entreprises (La Poste, Haribo France, Petzl, Stuart…). Car si le premier frein de la mise en œuvre ce type de démarche reste le coût, c’est aussi parce qu’il est souvent difficile pour les entreprises de quantifier les gains économiques environnementaux associés à ces projets. C’est l’un des objectifs de ce livre blanc, qui recense six grands processus sur lesquels agir : le sourcing ; l’écoconception ; la production et l’entreposage ; le transport ; le dernier kilomètre ; les retours. « L’impact environnemental d’un produit fait désormais partie des critères d’achat, et la réduction de cet impact génère une valeur pour le client devenu "consom’acteur". Cette révolution des comportements accélère la transition verte de la Supply Chain, et nous souhaitons aider nos clients, quels que soient la taille et le secteur, à s’y engager » a déclaré Bruno Coste, le fondateur et président d’Adameo. JLR

Pour télécharger ce livre blanc, cliquez ici

Selon le dernier baromètre des motifs d’embauche du cabinet Fed Supply, la part des créations de postes en CDI dans les recrutements supply chain a progressé de 0,5 point en 2020, à 26,75 %. « Après une légère baisse de 2 points au deuxième trimestre, marqué par un début de la crise sanitaire, les créations de postes en CDI sont reparties de plus belle pour dépasser les 30 % au second semestre », explique Fed Supply. La part des créations de poste en CDI est la seule à progresser, vis-à-vis des recrutements réalisés en raison d’un accroissement d’activité ou d’un remplacement de collaborateur (voir infographie ci-dessous). La proportion des contrats en CDI par rapport aux autres grandes catégories de contrat a en revanche reculé : sa part s’est contractée de 1,5 point, à 54,7 %, alors que celle des CDD a gagné 2,2 points, à 14,5 %. « Le début de la crise a favorisé les embauches en contrats temporaires pour pallier les besoins urgents de profils en logistique, notamment dans le secteur de l’alimentaire, explique Romain Devrièse, directeur associé du cabinet Fed Supply. La crise se prolongeant, ce besoin est devenu pérenne et les entreprises favorisent à nouveau les contrats longs, principalement dans l’e-commerce et la distribution. » AD

Moins de six mois après une levée de fonds de 15 M€ destinée à accroître son développement à l’international (voir NL n°3225), le groupe de transport et de logistique BBL a annoncé le rachat du freight forwarder portugais Lusocargo. Basé à Porto, celui-ci compte 300 collaborateurs, est implanté au Portugal mais aussi aux Pays-Bas, dispose de 20 000 m² d’entrepôts, et réalise un CA proche des 100 M€ avec ses  filiales Lusocargo (Porto), Lusocargo Sul (Lisbonne) et Portocargo (overseas). Depuis 2005, Lusocargo était le partenaire local du groupe BBL. « Nous croyons beaucoup à notre potentiel de développement au Portugal et à la valeur des professionnels de Lusocargo sur les marchés des services à la SC, explique Kaci Kébaïli, le président du groupe BBL. En 2020, nous avons montré la résilience de notre modèle et avons réussi à porter notre chiffre d’affaires annuel au-dessus de 205 M€, en progression malgré la crise sanitaire. Sur 2021-2022, forts de la confiance de nos actionnaires et investisseurs, nous comptons bien accélérer en poursuivant notre déploiement de solutions logistiques maîtrisées et agiles. » AD