Newsletter quotidienne n° 3383

Conçu pour multiplier les échanges entre les grands acteurs du retail et les créateurs d’innovation, la première édition du salon Tech for Retail ouvrira ses portes les 30 novembre et 1^er décembre prochains, au Paris Event center de la Porte de la Villette. La supply chain figurera en bonne place parmi les thèmes de conférences abordés lors de cet évènement. Interview croisée des deux co-organisateurs de cet évènement, Karen Serfaty et Pascal Clouzard (ex DG France de Carrefour).

Supply Chain Magazine : Pourquoi lancer un nouveau salon du retail ?

Karen Serfaty : Parce qu’aucun des salons existants ne répond vraiment à ce que l’on propose. Tech for Retail est conçu dès le départ comme un salon entièrement tourné vers les technologies et innovations digitales dédiées aux métiers du Retail. (voir suite de l’interview plus bas dans cette NL)

Parmi les nombreuses start-up partenaires du Forum d’Été de Supply Chain Magazine (réservez votre Mardi 31 août !), certaines ont un historique peut-être plus court que votre dernier plan de déploiement de WMS ou d’APS, une date de création plus récente que celle de votre dernière inauguration d’entrepôt. Percevez-vous leur jeunesse comme un atout, une garantie d’être en phase avec les dernières avancées technologiques, ou au contraire un frein, voire un risque pour votre Supply Chain ? Faut-il attendre leur pleine maturité pour envisager une collaboration, ou plutôt miser très tôt sur leur potentiel ? Et en pratique, leur rythme de développement et celui de leurs solutions sera-t-il compatible avec celui de votre propre transformation ? Pour préparer le grand saut dans le « bain de jouvence » de l’Open Innovation, « Faites le plein de vitamines SC à la Station F » lors de cette 15^ème édition du Forum d’Été, dans ce lieu emblématique de l’ère digitale (et du 13^ème arrondissement). À travers le programme de conférences, les échanges avec les partenaires à creuser sur leurs stands, venez prendre le pouls de l’écosystème SC en mode présentiel. Un rendez-vous de rentrée à ne pas manquer pour un dialogue constructif entre « digital natives », professionnels expérimentés et consultants avertis.

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Vous voulez vous associer à l’événement en tant que partenaire ? Contactez au plus vite Philippe Tesson au 06 81 35 79 03, ou philippe.tesson@scmag.fr

Votre expérience avec une ou plusieurs start-up mérite d’être partagée sur scène ? Contactez sans délai Maxime Rabiller au 06 22 72 69 70, ou maxime.rabiller@scmag.fr

Expert de la supply chain multimodale pour les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électronique, de l’industrie pharmaceutique ou des GPC, Gefco s’est engagé avec l’éditeur américain Blue Yonder sur la mise en œuvre de ses solutions TMS (Transportation Management System) et WMS (Warehouse Management System) en mode Saas (dans le cloud Microsoft Azure) afin de remplacer à terme son infrastructure IT « on-premise ». Aucune information n’a été communiquée officiellement sur un éventuel calendrier et sur le périmètre d’activités concerné par cet accord. Contactée par nos soins, la direction de la communication de Gefco nous a simplement indiqué qu’il s’agissait d’un contrat de 3 ans renouvelable visant à accompagner la transformation digitale du prestataire. L’objectif est «de construire et développer ensemble les futures TMS et WMS de Gefco durant une période de transition qui doit permettre au groupe de disposer de solutions pleinement effectives dans un futur proche ». « Cela ne remplace pas encore les solutions existantes » a ajouté le porte-parole. Le communiqué est un peu plus précis sur l’approche de transformation digitale envisagée, au-delà des outils dits de Supply Chain Execution : « Gefco sera capable de transformer ses opérations de transport en gérant rapidement et efficacement les processus opérationnels de bout en bout, de la modélisation à la planification en passant par l’exécution ». A suivre… JLR

En mai dernier, la startup Patatam avait bouclé une levée de fonds de 7 M€ pour financer l’optimisation de sa logistique face à la demande croissante de ses partenaires distributeurs et à la montée en puissance de son activité e-commerce. On sait désormais qu’une partie de cet investissement concerne le déploiement de la solution robotisée Skypod d’Exotec dans deux de ses entrepôts. Le prestataire BtoB spécialisé dans les vêtements de seconde main (qui compte parmi ses partenaires (collecte et/ou revente) des sociétés telles que le groupe Beaumanoir, Kiabi, Gémo ou Auchan) va d’abord faire équiper d’ici la fin de l’année son entrepôt historique de 3 500 m² à Hastingues, dans les Landes avec le système goods-to-person d’Exotec (29 robots et un stockage en hauteur pour optimiser la surface au sol). L’automatisation de cet entrepôt devrait ainsi lui permettre d’expédier 750 000 articles par mois à destination de ses partenaires distributeurs, contre 200 000 actuellement, et avec une profondeur de stock à plus de 500 000 articles. A noter que chaque bac de stockage du système Skypod contiendra de nombreux articles, identifiés par les opérateurs grâce au tag RFID de leur pochette réutilisable. Le second déploiement d’Exotec (avec cette fois une soixantaine de robots Skypod) est prévu au premier trimestre 2022, dans un entrepôt de 11 000 m² dont Patatam va disposer en région lilloise, à Cambrai. Pour son activité e-commerce, Patatam a par ailleurs ouvert le mois dernier un site de 3 500 m² situé à Morlaàs, près de Pau, avec une préparation de commandes classique, sans robotisation. JLR

Depuis le 3 mai, la Ville de Paris effectue un test de livraisons en horaires décalées avec des véhicules respectueux de l’environnement dans le 13^ème arrondissement. Orchestré par le Club Déméter et impliquant les organismes Bruitparif et Certibruit, il vise à mieux comprendre les leviers et freins d’opérations de livraison réalisées tard le soir ou tôt le matin, en évaluant leur niveau d’acceptation par les riverains et leurs différents types d’impacts sur l’environnement (bruits, trafic, émissions de CO2…). L’expérimentation va durer jusqu’à la fin juillet et intègre une dizaine de magasins (Auchan, Biocoop, Carrefour Market et City, Martin Brower, Naturalia, Monoprix, Casino, librairie Jonas). « Dans le contexte de développement de nos points de contact Auchan Piéton, la livraison urbaine est un enjeu majeur au service de nos magasins et de nos clients, rappelle Valentine de Saintignon, directrice des opérations & projets supply-chain e-commerce chez Auchan. Cette expérimentation s'inscrit pleinement dans la recherche de solutions durables pour l'accès en centre-ville et la désaturation des axes. » A l’issue du test, les résultats seront communiqués aux riverains et à toutes les parties prenantes. Sur la base de recommandations et de suggestions, la ville et la marie d’arrondissement pourront travailler de leur côté à la mise en place de solutions pérennes en matière de livraisons en horaires décalés. « Avec cette expérimentation, la ville se donne les moyens de mener une évaluation dans une optique de déploiement si des conditions sont réunies et ne portent pas atteinte aux parisiens et parisiennes », souligne  David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge de la transformation de l’espace public, des transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie. AD

Karen Serfaty : C’est un format qui n’existe pas en Europe. Par ailleurs, notre manière d’animer cet évènement est également différente. C’est un salon très convivial qui est d’abord un lieu de rencontres, à taille humaine, entre 100 et 150 exposants et environ 5000 visiteurs. Comme sur Food Hotel Tech, tout est fait pour faciliter la vie des exposants, sans facturations abusives. L’ambiance est différente, il y a de la musique des baby-foots et nous offrons à boire et à manger toute la journée à nos visiteurs et exposants. Côté contenu, on a quatre salles de conférences, dont la grande majorité sont articulées autour de thèmes du moment pouvant susciter des débats contradictoires, notamment en supply chain. On cherche avant tout à inspirer, à former, à casser les idées reçues.

SCM : Pascal Clouzard, comment vous retrouvez-vous aujourd’hui co-organisateur de ce salon, après avoir été directeur général de Carrefour France entre 2017 et 2020 ?

Pascal Clouzard : Le mari de Karen est un vieux copain de HEC. Karen, qui a créé le salon Food Hotel Tech en 2017, m’a parlé de son projet de lancer un rendez-vous digital sur le retail et j’ai trouvé l’idée excellente, je lui ai même dit qu’il fallait avoir l’ambition de faire à terme un NRF européen, et que mon carnet d’adresses pourrait l’aider. Le week-end suivant, j’ai appelé une trentaine de personnes qui pratiquement toutes étaient partantes pour participer au projet. (voir suite de l’interview plus bas)

Pascal Clouzard : C’est comme cela que nous avons mis en place un board d’une dizaine d’experts des métiers de la distribution physique et online, des grandes marques du FMCG, de la technologie et du digital, pour nous accompagner et contribuer à faire de cet évènement un rendez-vous incontournable des acteurs du retail et de la tech en Europe. On y retrouve le président de SAP France (Gérard Karsenti), le patron retail d’Accenture pour l’Europe (Laurent Thoumine), le DG de l’activité retail de Google France (François Loviton), François Deprey, le président de GS1, les Chief Digital Officer de Carrefour et de l’Oréal ainsi que le CDO de RelevanC (expert en marketing digital du groupe Casino), la DG de Fendi (groupe LVMH), le vice-président du startup studio Sparkling Partners (Yan Claeyssen) et Anne-Laure Feldkircher, la directrice exécutive Transformation chez Fnac Darty.

SCM : à qui s’adresse ce salon en priorité ?

K. S. : A tous les retailers d’aujourd’hui. Car les concepts de vente ne sont plus les mêmes qu’il y a encore 5 ans. Cela inclut la grande distribution, la distribution spécialisée, l’alimentaire, le non-alimentaire, le luxe mais aussi les réseaux de magasins, les marketplaces, les digital native vertical brands (DNVB). Et puis les groupes automobiles, comme Stellantis (issu  de la fusion du groupe PSA et de Fiat Chrysler Automobiles) par exemple, dont la business unit la plus importante aujourd’hui est la vente en direct. Les grands groupes pharmaceutiques aussi sont très intéressés, c’est un enjeu énorme. (voir suite de l’interview plus bas)

Pascal Clouzard : L’objectif, c’est aussi de sensibiliser les CEO et les comex des retailers traditionnels au fait qu’ils sont aujourd’hui dans une lessiveuse, attaqués de toutes parts, et qu’ils doivent se transformer en profondeur. C’est notamment le cas dans l’alimentaire, avec des nouveaux modèles digitaux imaginés sur le dernier kilomètres par des Gorillas, Flink, Everli ou Instacart, dont la capitalisation aux US a tout de même atteint les 36 Mds de dollars ! C’est un choc terrible qu’il faut être prêt à l’affronter. Car je pense qu’il existe deux catégories de grands retailers : ceux qui vont survivre, et ceux qui ont l’air d’aller bien mais qui sont déjà morts…

SCM : Et la Supply Chain dans tout cela ?

P.C. : Quand on est un retailer, on a un peu tendance à aimer tout ce qui brille, le marketing, le CRM 360°, etc. Mais à la fin de la journée, les enjeux majeurs sont en supply. J’ai pu le vivre à la tête de Carrefour France, où nous avons beaucoup investi dans la modernisation de nos plates-formes, dans la lutte contre les ruptures, notamment sur le bio, dans la traçabilité. Tous les sujets supply chain, l’automatisation / robotisation des entrepôts, l’IA pour fiabiliser les prévisions de ventes, l’optimisation du dernier km, feront bien entendu partie des grands thèmes abordés lors de Tech for Retail, aux côté d’autres grandes problématiques telles que la gestion de la data et les liens étroits entre RSE et digital. (Pour revenir au début de l’interview, cliquez ici)

Propos recueillis par Jean-Luc Rognon

Le 30 juin dernier, Geodis a conclu avec McLane Company (filiale de Berkshire Hathaway) le rachat de la société  Velocity Freight Transport, un commissionnaire de transport basé à Plano, au Texas. Les équipes de Velocity sont spécialisées dans le transport routier (réfrigéré et à température contrôlée, lots complets et partiels) et le transport multimodal. « Cette acquisition élargira nos capacités actuelles de commission de transport et nous permettra de développer notre service de transport routier, à un moment décisif pour les clients » a déclaré Mike Honious, le DG Amériques de Geodis, qui fait référence au problème toujours d’actualité de pénurie de conducteurs et de camions aux Etats-Unis. Geodis compte désormais plus de 15 000 employés dans le pays. JLR