Le fait est suffisamment rare pour être souligné. Mercredi dernier, Joe Biden est monté au créneau sur un sujet peu abordé en politique, celui de la supply chain. En annonçant l’ouverture 24/24 et 7j/7 des Ports de Long Beach et de Los Angeles, le président américain a exhorté le secteur privé et les retailers à « agir » en mettant les bouchées doubles pour atténuer les blocages de la chaîne d'approvisionnement, et décharger de leurs conteneurs les navires en attente au large. A l’approche de Thanksgiving et des Fêtes de Noël, la Maison Blanche a bien identifié le risque politique de ne pas réagir aux ruptures de stock qui se multiplient dans les magasins outre-Atlantique. Mais les autorités américaines savent sans doute aussi que les problèmes de pénurie de chauffeurs, de préparateurs, de conteneurs, et les effets coup de fouet sur les chaînes d’approvisionnement ne disparaîtront pas d’un coup de baguette magique. Il est probable que les enjeux supply chain, plus que jamais liés au sacrosaint pouvoir d’achat en cette période de pénuries tous azimuts, s’invitent de manière plus durable dans le discours politique. Reconnaissons que la France n’est pas forcément à la traîne sur ce sujet puisque le deuxième comité interministériel de la logistique (Cilog) aura lieu cette semaine, le 21 octobre, sur le site d’Euralogistic dans les Hauts-de-France, en présence d’Agnès Pannier-Runacher et de Jean-Baptiste Djebbari. On y attend notamment l’annonce de mesures gouvernementales concernant les différents maillons de la filière logistique, sur la formation, les modes massifiés, la route, etc. Et peut-être que notre président, ou son premier ministre, prendront un jour la parole sur ces sujets qui touchent aussi le quotidien des Français. Jean-Luc Rognon