Newsletter quotidienne n° 3441

Sous la bannière ʻDigital Dayʼ, le groupe Carrefour a présenté hier les axes clés de sa stratégie digitale à l’horizon 2026, étayée par un plan dédié de 3 Md€ d’investissements (soit 600 M€ par an, et 50% de plus que les montants investis au fil du plan de transformation qui s’achève, initié en 2018). Le premier enjeu est évidemment d’accélérer son activité e-commerce, déjà triplée en quatre ans sur le volet alimentaire pour atteindre 3,3 Md€ de ventes sur 2021, en prévisionnel et à l’échelon groupe (en GMV, soit Gross Merchandise Value). D’ici 2026, l’objectif est de tripler à nouveau pour atteindre les 10 Md€ de GMV annuelle (en alimentaire, mais en développant aussi le volet non alimentaire, notamment au travers de marketplaces). On notera que cette année, les activités e-commerce de Carrefour « tendent vers l’équilibre », la transformation déjà engagée et l’optimisation des coûts associée portant leurs fruits en marge opérationnelle (améliorée de 11 points depuis 2019). Côté opérations, son e-commerce mobilise à ce stade plus de 3 700 points de vente dans le monde, ainsi que 45 entrepôts et centres de préparation de commandes dédiés. Et sa stratégie s’enrichit sur l’alimentaire livré à domicile, avec la volonté de s’imposer sur les « formats à plus forte croissance » de la livraison express (moins de 3h), et du ʻquick commerceʼ (moins de 15 min). À l’image du lancement fin octobre en France de Carrefour Sprint, une offre associant l’application de livraison UberEats et le réseau de ʻdark storesʼ développé depuis un an par la start-up Cajoo, qui opère sous sa propre marque mais qui a vu entrer Carrefour à son tour de table cet été, pour 40M€. Au-delà, l’entrée dans l’ère du ʻDigital Retailʼ ne se résume pas au e-commerce et ses déclinaisons omnicanales. Sur le plan opérationnel, Carrefour entend adopter une culture ʻdata-centric, digital firstʼ, note son communiqué, qui mentionne l’objectif de voir ses SI migrer vers le Cloud à 100% d’ici 2026 (contre 30% aujourd’hui). Et la révolution de la donnée doit accentuer la transformation des processus, qu’il s’agisse de pricing, de gestion des assortiments, de prévision d’activité, ou de flux logistiques et d’approvisionnement. « Nous voulons transformer Carrefour, distributeur traditionnel doté de capacités de e-commerce, en une Digital Retail Company, qui place le digital et la data au cœur de toutes ses opérations et de son modèle de création de valeur », a commenté Alexandre Bompard, le Pdg du groupe. MR

Remporter le Grand Prix des Rois de la Supply Chain, est-ce la certitude d’être distingué quelques mois plus tard lors des ELA Awards ? On pourrait le penser… Après le projet collaboratif du pool Mg2+ en 2020 (voir NL n°3231), c’est en effet O’Logistique (groupe Casino), le Grand Prix de l’édition 2021 des Rois de la Supply Chain (voir NL n°3271), qui a été plébiscité hier par le public au terme de la phase finale du prestigieux trophée européen des ELA Awards. Rappelons que six projets nationaux se sont affrontés hier en finale, dont notre Roi de la Supply Chain, désigné par France Supply Chain pour défendre les couleurs de la France. Présenté par Ferdinand Tomarchio, directeur e-commerce alimentaire de Monoprix, le projet O’Logistique a récolté 33 % des suffrages du public (1 025 votes), devançant de 8 points le projet britannique porté par la marque textile Superdry et de 10 points celui de la Suisse représenté par la fédération des coopératives Migros (voir NL n° 3409). Sur la commune de Fleury-Mérogis (91), O’Logistique, la filiale du groupe Casino, a monté en deux ans un entrepôt de toute pièce pour la préparation e-commerce alimentaire de l’enseigne Monoprix qui intègre la solution robotique de la société britannique Ocado (Ocado Smart Platform). Employant 800 collaborateurs, le site permet aujourd’hui de traiter une commande de 50 articles en moins de 5 minutes. Il utilise par ailleurs des bacs plastiques recyclables, dispose de panneaux photovoltaïques et assure ses livraisons avec des véhicules respectueux de l’environnement, notamment des utilitaires roulant au bioGNV. Mais comme l’an dernier, c’est l’Allemagne qui a remporté l’Award du meilleur projet, mais avec un très peu de votes du public pour sa présentation (3%). Le jury des ELA Awards, composé d’une vingtaine de professionnels de la logistique, de consultants, d’enseignants-chercheurs et de prestataires, l’a attribué à la chaîne de magasins allemande Dm-Drogerie markt pour sa nouvelle plateforme située à Wustermark, dans la banlieue de Berlin. Opérationnelle depuis le printemps 2020, celle-ci intègre le système robotisé de stockage et de préparation de commandes ACPaQ, fruit de la collaboration entre l’intégrateur de solutions d’automatisation Swisslog et de sa maison-mère spécialiste en robotique Kuka (voir NL n°3268). Avec cette solution, où des robots effectuent la palettisation dans un ordre d’empilement séquentiel, adapté au parcours de dépalettisation ou de mise en rayon de chaque magasin, l’enseigne a doublé la productivité de ses opérateurs « Nous avons enregistré une baisse de notre coût unitaire par picking de 21 % », indique Christian Brodi, directeur de la logistique chez Dm-Drogerie markt. AD

Le néerlandais Toolsgroup, spécialisé dans les solutions de prévisions / planification pour la supply chain, met la main sur la division Demand Management de l’éditeur américain Mi9 Retail. Cette entité était elle-même issue du rachat de JustEnough Software en 2018. Elle propose des outils de gestion de la demande orientés retail et points de vente, basés sur des algorithmes analytiques et d’IA. L’objectif est d’intégrer cette technologie dans les solutions modulaires de Toolsgroup, au sein de sa plate-forme en mode Saas  Service Optimizer 99+ (SO99+), pour proposer aux retailers multicanaux toutes les fonctionnalités d’une planification de bout en bout, de la production aux achats. « Ensemble, nous permettons aux retailers de disposer d’une vue en temps réel, complète prédictive et exploitable sur leur supply chain. Grâce à nos moteurs d’optimisation et notre expertise uniques en matière de planification, depuis la production jusqu’aux achats, nos clients peuvent améliorer encore plus efficacement la disponibilité des produits et surpasser la concurrence en gérant la volatilité de la demande» s’est réjoui Joseph Shamir, Pdg de Toolsgroup. A noter que cette acquisition a pu être financée par la finalisation d’une levée de fonds effectuée par Toolsgroup auprès du fonds d’investissement Accel-KKR, la deuxième depuis 2018. JLR

A l’image de celui qu’il a noué de longue date avec le japonais Daifuku, Ulma Handling Systems vient de signer un partenariat stratégique avec Stow Robotics qui va permettre au groupe basque espagnol de se positionner sur le segment des solutions de préparation de commandes goods-to-person adaptées à l’e-commerce et aux opérateurs de la logistique du dernier kilomètre. Rappelons que l’entité Stow Robotics, dont la création remonte au début de cette année (voir NL 3393), regroupe l’activité de la société allemande Raiser Robotics (solution e.scala) et les autres solutions d’automatisation signées Stow, comme le système à navettes Atlas 2D, lancé en 2020. « Cette nouvelle collaboration stratégique avec Stow Robotics est une étape très importante pour Ulma Handling Systems car elle nous permet de nous positionner avec des solutions totalement innovantes dans des projets plus petits et des applications d’e-commerce, qui sont entièrement évolutifs » a déclaré Cesar Nosti, le directeur commercial d'Ulma Handling Systems. JLR

Enseigne française de déstockage, Noz s’appuie aujourd’hui sur 11 plateformes logistiques afin d’approvisionner ses 322 magasins de l’Hexagone. Souhaitant optimiser le process logistique de son site de Pagny-le-Château, le distributeur a décidé de mécaniser celui-ci à la fin 2020 en faisant appel à l’intégrateur et développeur de solutions Isitec International. Située non loin de Dijon, la plateforme de Pagny-le-Château est la plus importante du groupe avec une surface de 25 000 m². Elle approvisionne trois fois par semaine 37 magasins Noz après préparation de commandes par éclatement (répartition de colis fournisseurs sur palettes). « Nous avions remarqué que plus d’un tiers du temps des opérateurs était consacré à affecter les produits et les acheminer vers les palettes, soit une multitude de déplacements et manipulations, explique Eric Ferrer, responsable mécanisation des plateformes logistiques chez Noz. Avec plus de 1 000 palettes envoyées par semaine, une solution d’automatisation du tri par éclatement sur mesure, adaptée à la diversité de nos produits, des fins de série et des invendus de marque, représentait un levier clé d’amélioration de notre productivité et de réduction de notre pénibilité. »  Noz a ainsi doté son site d’une machine de tri modulaire Isisort+ connectée à une solution put-to-light, solutions opérationnelles depuis août 2021. Résultat, les opérateurs déposent aujourd’hui les colis en tête de la machine d’éclatement, en indiquant la référence des articles à traiter. Ces derniers sont ensuite automatiquement et unitairement acheminés vers la sortie adaptée, via Isisort+ puis repris par un opérateur, qui va grâce à l’installation put-to-light, va les dispatcher sur 5 palettes (magasins). Il n’y a ainsi plus de scans, de documents papiers, d’erreurs de saisie et de déplacements improductifs. « Fort de notre premier retour d’expérience, nous envisageons de dupliquer la solution à d’autres process logistiques voire à d’autres plateformes logistiques, selon leurs propres besoins et spécificités », conclut Eric Ferrer. AD

L’éditeur FuturMaster vient d’annoncer la signature d’un partenariat de distribution avec Supply Nexus, société de conseil espagnole spécialisée dans l’intégration de solutions, outils et process orientés SC (jumeaux numériques, Demand Planning, Forecasting & Replenishment, S&OP, OMS, WMS, TMS, etc.). Présente à Madrid et à Barcelone, cette entreprise a été créée en 2008 et a travaillé à ce jour sur des projets dans divers secteurs d’activité en Europe mais aussi aux Etats-Unis et en Amérique latine (Chili, Pérou, Colombie). Pour FuturMaster, elle représente le partenaire idéal dans le cadre de sa stratégie de développement dans la Péninsule ibérique, jugeant que son expertise répond parfaitement aux besoins et enjeux rencontrés par les industriels de l’alimentaire, des cosmétiques ou encore des biens de consommation en Espagne. Un partenariat gagnant-gagnant. « Il permet d’améliorer notre offre de service dans le pays en fournissant une solution qui a fait ses preuves afin de répondre à une exigence croissante dans un secteur important pour notre entreprise, l’industrie des biens de grande consommation, indique Bruce Rae, co-fondateur de Supply Nexus. Le secteur fait face à des phénomènes tels que la prolifération des SKU, la diversification des canaux, la pression de plus en plus forte exercée par les distributeurs sur les prix et l’augmentation des coûts énergétiques liés au transport, ainsi que la volatilité de l’offre et de la demande comme nous l’avons constaté récemment avec la crise du Covid. Ces phénomènes mettent en évidence un besoin de modernisation des capacités de planification de la supply chain et la nécessité de gagner en agilité. » AD