Newsletter quotidienne n° 3442

Quelques mois après l’ouverture d’un bureau dans l’Hexagone, le développeur d’immobilier logistique et industriel Panattoni annonce son premier projet, mené prés de Beauvais en co-développement avec ADM, un promoteur spécialisé dans la revalorisation de sites en friches. Un premier cap a été franchi début novembre avec l’acquisition d’un foncier de 15 hectares à Allonne, au sud de l’agglomération et aux portes de l’Ile-de-France, qui se compose de 10 ha à revitaliser, jusque-là occupés par un ancien site de production et de stockage de pièces détachées automobiles, ainsi que de 5 ha de terrain agricole. Ce foncier avait été identifié par ADM, qui a piloté la transaction (les différentes parties ayant été accompagnées par JLL). L’activité sur place avait cessé il y a plusieurs années, et le programme va débuter cet hiver par une phase de déconstruction, avant d’entreprendre l’été prochain le développement d’une plateforme logistique de 45 000 m², dans une démarche éco-durable. Ce redéveloppement inclut un volet de désamiantage et de dépollution des sols, le recyclage de matériaux issus de la déconstruction pour bâtir le nouvel entrepôt, et il entend optimiser le foncier artificialisé pour préserver l’usage agricole, tout en veillant au maintien de la biodiversité dans une démarche menée avec l’association BiodiverCity. Et la future plateforme vise une certification Breeam Very Good, avec une gestion autonome des eaux pluviales, ou l’implantation de panneaux photovoltaïques en toiture. Ces choix ont été intégrés dès la phase de conception du projet, en droite ligne des principes de la « Charte Afilog d’engagements réciproques » en matière de performances environnementales, dont Panattoni est un des signataires fondateur. « Avec ce premier projet mené avec ADM, nous avons l’opportunité de montrer la rapidité de prise de décision de Panattoni et notre capacité à travailler en partenariat. Notre stratégie de développement met la priorité sur les projets de développement à empreinte environnementale faible, les friches industrielles nous permettant de cocher toutes les cases », indique  Salvi Cals, directeur général de Panattoni France. On notera aussi qu’il s’agit d’un des premiers projets à faire apparaître le nom d’ADM, promoteur fondé fin 2020 par Marceau Pinault, qui officiait depuis 2016 comme directeur du développement chez PRD. « La stratégie d’ADM est axée sur le recyclage de friches, la reconversion de sites en fin de vie, par des projets immobiliers à forte valeur ajoutée. Nous portons ces convictions comme solutions de (re)développement durable, contre l’étalement urbain transformant nos terres naturelles et agricoles », indique-t-il. MR

Déjà bien implanté au Benelux avec 10 centres de distribution (soit environ 400 000 m²), ID Logistics annonce le rachat de GVT Transport & Logistics. Cette division du groupe néerlandais GVT est un acteur significatif sur le créneau transport et logistique : elle emploie plus de 750 collaborateurs, dispose d’une flotte de 285 camions et gère 12 entrepôts sur 6 hubs aux Pays-Bas et en Belgique (soit quelque 200 000 m² répartis entre Tilburg, Apeldoorn, Alkmaar, Veendam, Waddinxveen et Willebroek, sachant qu’une implantation sur un 7^ème hub est programmée l’an prochain à Berkel en Rodenrijs, au nord de Rotterdam). Son portefeuille clients compte principalement des distributeurs de produits électroniques et non alimentaires, et son chiffre d’affaires est de l’ordre de 100 M€. Avec cette opération, dont le montant n’est pas communiqué et qui n’inclut pas l’opérateur de transport conteneurs de GVT Transport & Logistics (BTT), ID Logistics accentue significativement son développement dans la région, le Benelux représentant le 3^ème marché transport & logistique en Europe continentale après l’Allemagne et la France. « Grâce à cette acquisition, ID Logistics Benelux deviendra un acteur incontournable du marché du Benelux, notamment aux Pays-Bas », commente Eric Hémar, Pdg d’ID Logistics, en précisant que cet accord conclut « plusieurs années de coopération et de développement fructueux ». La transaction reste soumise à l'approbation des autorités néerlandaises de contrôle de suivi des fusions et acquisitions, avant une finalisation programmée sur la fin 2021. AD

Grégory Walker a rejoint Logicor France à la rentrée en tant que directeur du développement. Propriétaire et gestionnaire d’immobilier logistique et de distribution de premier plan au niveau européen (avec environ 13,5 M de m² locatifs), Logicor s’était doté courant 2019 d’une BU dédiée au développement dans l’Hexagone (voir NL 2957). Son nouveau directeur aura notamment pour mission de « renforcer les partenariats avec les collectivités en les accompagnant sur le long terme dans leur démarche immobilière et sociétale ». Titulaire d’un MBA de Neoma Business School, à Reims, Grégory Walker a entamé son parcours immobilier à la fin des années 90 au sein de l’ex-foncière Immochan, en tant que responsable juridique, puis avec une casquette supplémentaire sur le versant Promotion. C’est ensuite en rejoignant GSE en 2007 que son expertise se concentre sur le secteur logistique, en tant que directeur du développement pendant 5 ans. Depuis 2012, il officiait une fonction similaire chez Prologis. Et c’est donc toujours dans une fonction de développement qu’il rejoint l’équipe de Logicor dans l’Hexagone, avec pour enjeu d’étoffer son parc au service des clients, notamment via des opérations clés en main ou la création de nouveaux parcs logistiques. MR

Et de cinq ! D’après le dernier benchmark publié par la plateforme Upply et la société d’analyses Ti, le taux de fret routier européen a enregistré de août à septembre son cinquième trimestre de hausse, sous les effets conjugués de la reprise économique, de l’engorgement des supply chains, de la hausse des coûts et de la rareté des capacités. Selon l’étude, à laquelle est désormais associée l’organisation mondiale du transport routier IRU (International Road transport Union), son indice de référence a progressé de 0,9 % par rapport à la période précédente (+ 2,9 % comparé au T3 2020). Etabli sur la base d’un transport direct en lots complet de 22 t, le taux de fret routier moyen en Europe a atteint 1 095 € sur le T3 2021. « Alors que les secteurs de la vente au détail et de l’industrie manufacturière ont vu la demande augmenter fortement jusqu'à la fin du troisième trimestre, les pénuries de capacités se font de plus en plus sentir sur le marché européen du fret routier, en particulier au Royaume-Uni où le manque de chauffeurs de poids lourds qualifiés a abouti, entre autres, à des rayons de supermarché vides et à de graves encombrements dans le port de Felixstow », souligne le rapport. Et la pénurie de conducteurs n’est pas limitée au seul Royaume-Uni. Le rapport estime le manque à environ 65 000 professionnels en Allemagne et au moins 40 000 en France. Dans l’Hexagone, il a aussi constaté une hausse de 3,5 % du taux de fret routier en glissement annuel sur le 3^ème trimestre, les chargeurs devant désormais compter avec un coût de transport d’au moins 1,43 € par kilomètre parcouru. Tous marchés européens confondus, le rapport n’anticipe pas de baisse avant plusieurs mois. « Nous observons une hausse constante des prix du transport routier depuis six mois, conclut Thomas Larrieu, directeur général d’Upply. Le déséquilibre entre une demande dynamique de transport et une offre limitée par une pénurie de chauffeurs permet mécaniquement aux transporteurs d’augmenter leurs tarifs. Cette augmentation de 5 % sur 15 mois devrait se confirmer sur la fin 2021 et le début de 2022 ». AD

Malgré un battage marketing moins important que pour les précédentes éditions en raison de la mise au pas du secteur numérique par le gouvernement chinois, l’édition 2021 de la fête des célibataires a atteint un nouveau record chez Alibaba, avec un volume d’affaires de 540,3 Mds de yuans (soit 74 Mds €), contre 498,2 Mds de yuans lors de l’édition précédente (voir NL n°3231), soit +8,5%. Bien que le géant chinois du commerce en ligne ait choisi de ne pas publier en temps réel les chiffres de ventes, contrairement à la tradition, les chiffres continuent de donner le tournis. Pas moins de 900 M de consommateurs et 290 000 marques ont pris part à cette grand-messe commerciale. Le géant du e-commerce insiste dorénavant sur le fait que le montant des ventes ne constitue plus le seul indicateur de réussite, en communiquant fortement sur l’importance d’une croissance durable et inclusive. Alibaba a ainsi offert des remises supplémentaires sur des articles « verts » et instauré un système de « points d’énergie verte » pour la plantation d’arbres dans les régions de Chine nécessitant un reboisement. Plus de 60 000 stations de collecte de colis sont mises à disposition par Cainiao Network, le bras armé logistique d’Alibaba, pour le recyclage des colis. Les bons d’expédition papier ont été remplacés, pour plus d’1,2 milliard de colis, par des étiquettes d’expédition électroniques et 15 M de colis ont été expédiés directement dans leurs boîtes d’origine ou dans des packagings biodégradables sans plastique. Par ailleurs, JD.com, le principal concurrent d'Alibaba, a annoncé à cette même occasion des ventes à hauteur de 37 Md€, soit une hausse d'environ 28 % par rapport à l’an dernier. JF

Les hypermarchés Walmart investissent dans leur supply chain en développant des centres de distribution automatisés et en testant des camions sans chauffeur, dans le cadre d’une expérimentation menée avec la startup Gatik. Depuis décembre 2020, celle-ci teste ces poids lourds sans chauffeur dans l’Arkansas, et depuis cet été pour la livraison de commandes en ligne entre un « dark store » et un magasin proche du siège de Walmart. Dans le même temps, le groupe automatise ses centres de distribution avec Symbotic pour pouvoir traiter 2 fois plus de volumes. Trois ouvertures de nouveaux centres sont prévues d’ici à 2024 en Caroline du Sud et au Texas. CCT