Newsletter quotidienne n° 3460

En février dernier, lors de la conférence de presse de présentation du projet « hors gabarit » d’entrepôt mécanisé pour Maisons du Monde à Heudebouville près de Rouen (voir NL 3289), la question d’externaliser ou non ce futur site de 69 000 m² était encore en suspens. La réponse est tombée ce matin : à l’issue d’un appel d’offres (avec quatre finalistes en shortlist), le distributeur spécialisé dans les meubles et accessoires de décoration a choisi Kuehne+Nagel pour exploiter cette plate-forme logistique BtoB et BtoC, qui desservira les magasins de l’enseigne dans les 50 départements au-dessus d’une ligne Bordeaux-Lyon, les clients e-commerce (notamment pour les produits volumineux) et les magasins des pays voisins (Allemagne, Autriche, Royaume-Uni, Benelux) sur les articles des familles de meubles, décoration et canapés. « C’est la première fois que nous travaillons avec un partenaire logistique externe. Avec 40% de nos ventes en ligne en 2020, nos activités e-commerce augmentent d’année en année. Pour répondre à cet accroissement, nous avons choisi Kuehne+Nagel pour son expertise, sa forte implication dans l’amélioration continue et sa maitrise dans la gestion d’entrepôts hybrides BtoB/BtoC pour garantir un service optimal pour nos magasins et nos clients » a déclaré Julien Vigouroux, le directeur Supply Chain de Maisons du Monde. Le 3PL prévoit d’y employer 35 personnes dès l’ouverture des trois premières cellules de préparation manuelle, en juillet 2022, puis un total de « plus de 100 collaborateurs » d’ici 2 ans, quand les 6 autres cellules, dotées d’un système goods-to-man « massivement modulaire » signé Viastore, seront livrées à la mi-2023. La durée du contrat avec Kuehne+Nagel, qui n’a pas été communiquée, est de « moins de 5 ans », sachant que c’est Maisons du Monde qui porte l’intégralité de l’investissement sur la partie IT et mécanisation. « Au démarrage, il va y avoir un calage des flux à effectuer et une montée en puissance progressive sur un an, car il s’agit d’une transformation importante de notre schéma logistique complétant nos capacités de distribution dans le Sud (ndlr : 11 plateformes en préparation manuelle toutes exploitées par sa filiale Distrimag, principalement dans la région de Fos-sur-Mer), avec l’ajout sur nos flux amont d’un deuxième port d’arrivée, au Havre » nous a confié Julien Vigouroux. JLR

CMA CGM vient d’annoncer l’acquisition pour 3 Md$ d’Ingram Micro Commerce & Lifecycle Services (Ingram Micro CLS), filiale du groupe américain Ingram Micro spécialisée dans la logistique contractuelle pour l’e-commerce présente en Amérique du Nord, en Europe, en Amérique latine et en Asie-Pacifique. Avec cette opération, qui inclut également la plateforme e-logistique du groupe américain (Shipwire), l’armateur français CMA CGM va propulser sa filiale Ceva Logistics dans le Top 5 mondial des 3PL : l’activité acquise représente un CA annuel estimé à 1,7 Md$ en 2021 et emploie 11 500 salariés à travers le monde dans 59 entrepôts, avec une présence forte aux États-Unis et en Europe (Allemagne, Suède, France, Royaume-Uni, Italie, Pologne, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Slovaquie). Sur le Vieux Continent, Ingram Micro CLS compte notamment parmi ses clients des groupes comme Zalando et Samsung. « Entre Ceva Logistics et Ingram Micro CLS, les effectifs affectés aux activités logistiques du groupe représenteront environ 90 000 personnes sur près de 1 100 sites dans 160 pays, précise CMA CGM. La réunion de leurs activités donnera naissance au quatrième acteur mondial des services de logistique contractuelle. » L’armateur français précise que l’activité de sa nouvelle filiale viendra enrichir celle de Ceva Logistics dans le commerce électronique tout en lui permettant d’accélérer son développement dans des segments de marchés jugés clés comme la technologie, la distribution et le mode. « Ingram Micro CLS a une expertise solide dans la logistique contractuelle et d'excellentes connaissances du e-commerce, notamment la gestion de la logistique des retours, la visibilité des colis et la livraison le jour même », ajoute CMA CGM. L’opération, qui devrait être finalisée d’ici la fin du semestre 2022, est ainsi jugée stratégique. « Après avoir réussi son redressement cette année, notre filiale Ceva Logistics accélèrera son développement et rejoindra le Top 4 de la logistique contractuelle, confirme Rodolphe Saadé, Pdg du groupe CMA CGM. Sa position se trouvera renforcée aux États-Unis et en Europe, ce qui lui donnera des moyens accrus de saisir les opportunités créées par la croissance exceptionnelle de la vente en ligne. » A noter aussi que l’actuel président d’Ingram Micro CLS (Michiel Alting von Geusau) continuera de diriger cette activité au sein de Ceva Logistics. AD

Au premier jour du SIMI, ouvert hier pour trois jours au Palais des Congrès, le gestionnaire d’actifs immobiliers Castignac a annoncé le lancement imminent de la construction d’un entrepôt XXL de quelque 83 000 m² au nord d’Amiens. Réalisé sur un foncier de 20 hectares, le projet s’inscrit dans la reconversion du site de l’ex-usine Goodyear, fermée en 2014 puis rasée. Le futur ensemble comptera à terme 9 cellules de 6 000 et 12 000 m², avec 10,6 m sous poutre, ainsi que quatre espaces de bureaux (2 000 m² au total) pour assurer une divisibilité optimale entre plusieurs locataires-exploitants. La construction a été confiée à Quartus, dans le cadre d’un Contrat de Promotion Immobilière (CPI), pour une livraison au premier trimestre 2023. Créé en 2020, Castignac est en fait le nom de la société de gestion issue de la JV formée entre BT Immo Group (le groupement d’investisseurs initiateur de l’ambitieux programme E-Valley, près de Cambrai) et le gestionnaire d’actifs canadien Brookfield Asset Management. À ce jour, Castignac revendique un portefeuille d’environ 600 M€ en gestion, essentiellement pour le compte de ses « clients » Brookfield et BT Immo. « Cette réalisation à Amiens s’inscrit dans la stratégie du groupe, qui vise à dynamiser l’emploi local, à innover et exceller dans la construction et l’aménagement de sites logistiques, et ce d’une façon toujours plus vertueuse », fait valoir David Taieb, le CEO de Castignac (et de BT Immo Group), en soulignant qu’aucune terre agricole n’a été consommée, et que la friche industrielle en question a été désamiantée et dépolluée. On notera que le nom de Castignac était déjà apparu cet automne dans des opérations illustrant d’autres leviers de développement de son portefeuille : le développement sur E-Valley d’un entrepôt de 110 000 m² destiné à La Redoute (voir NL 3418), puis fin octobre l’acquisition d’un entrepôt existant de 13 000 m² proche de Cavaillon, dans le Vaucluse, loué et exploité par ID Logistics. MR

Plus d’une trentaine d’entreprises, universités et instituts de recherche de sept pays européens se sont réunis au sein d’un consortium avec pour objectif de fédérer une supply chain compétitive et résiliente à l’échelle du continent autour des semi-conducteurs en carbure de silicium (SiC). Plus efficaces que ceux fabriqués à partir d’autres substrats, ces semi-conducteurs sont appelés à fortement se développer dans des secteurs comme l’automobile, l’industrie, l’agriculture ou encore les énergies renouvelables. Dénommé Transform et doté d’un budget de 89 M€ avec une contribution de l’UE, le consortium a pour coordonnateur le groupe allemand Bosch. Il réunit une grande variété d’acteurs de la chaîne de valeur SiC en Allemagne, en France, en Espagne, en Suède, en Italie, en Autriche et en République tchèque (Bosch, Saint-Gobain, Mersen, Soitec, STMicroelectronics, Aixtron, Danfoss, Semikron, Valeo Siemens eAutomotive, etc.). « L’objectif est d’assurer au continent un rôle de leader dans les nouvelles technologies basées sur le carbure de silicium », souligne Jens Fabrowsky,  vice-président exécutif de la division Bosch Automotive Electronics. Prévu pour durer jusqu’en 2024, le projet s’efforcera donc non seulement de faire travailler ensemble les différents acteurs de la chaîne mais aussi de garantir la disponibilité des machines et équipements de production nécessaires à cette technologies auprès les fournisseurs européens. AD

Logitrans A/S, fabricant d’engins de manutention, et MiR, spécialiste des robots mobiles autonomes, ont scellé un partenariat stratégique en vue de concevoir des transpalettes autonomes. Les deux entreprises danoises apporteront à ces nouvelles solutions leurs expertises respectives en matière de transpalettes électriques et de technologie de navigation autonome, deux modèles faisant déjà partir de leur programme de fabrication (un transpalette entièrement automatisé et un transpalette semi-automatisé). « Quand ces transpalettes seront commercialisés, les entreprises pourront compter sur nous en tant que fournisseur de solutions pour la plupart de leurs besoins intralogistiques, souligne Søren E. Nielsen, président de MiR. Cette collaboration avec Logitrans nous aidera à répondre plus rapidement au boom des demandes pour ces solutions, ce qui aidera également nos clients à concrétiser leurs objectifs commerciaux. » AD

Transpharma International, la filiale du groupe français Walden spécialisée dans le transport de fret en température dirigée dédié aux produits pharmaceutique (premiers kilomètres), a pris une participation de 40% dans le capital d’Arra Group, prestataire logistique polonais dédié au transport de produits pharmaceutiques. Ce partenariat stratégique a pour objet de constituer le premier opérateur européen en distribution spécialisée Santé, en lots partiels et complet, avec un réseau rompu aux Bonnes Pratiques de Distribution (GDP) de 500 véhicules. Transpharma International s’appuie dans le monde entier sur 200 véhicules en propre et un réseau stratégique de 3  000 véhicules en Europe. De son côté, Arra Group possède une flotte de 300 véhicules, et emploie 400 collaborateurs. JLR