Newsletter quotidienne n° 3474

Sur son dernier projet livré début janvier, Argan introduit un concept innovant d’entrepôt à bilan carbone neutre sur la phase d’exploitation, baptisé AutOnom®. Construit à Serris, près de Marne-la-Vallée, ce programme de presque 14 000 m² compte deux cellules, l’une louée à Sanofi, l’autre à un 3PL (voir NL 3322). Cette neutralité sur l’exploitation (chauffage et éclairage) repose sur une centrale photovoltaïque en toiture couplée à des batteries de stockage, des pompes à chaleur électriques et un éclairage intelligent à LED. Si Argan déploie des panneaux solaires sur tous ses développements depuis 2018 pour l’autoconsommation (ici 500 kWc de puissance), leur association à des batteries est une première sur un entrepôt en France, selon la foncière. Ces batteries Lithium-Ion Samsung affichent une capacité de 300 kWh et stockent l’électricité verte produite sur place non consommée en instantané, pour une utilisation lorsque le soleil décline. L’initiative marque aussi la fin du recours au chauffage au gaz sur les projets d’Argan, remplacé par des pompes à chaleur réversibles (chauffage-rafraichissement), pour un rendement 4 fois supérieur et des émissions CO2 divisées par 20. Quant à l’éclairage LED « asservi à la luminosité naturelle et à la présence humaine », il divise par 8 consommation et émissions par rapport aux lampes à iodure. L’électricité produite permettra de couvrir l’équivalent de la consommation annuelle liée au chauffage et à l’éclairage, soit une bonne moitié des besoins du site en tenant notamment compte du volet tertiaire ou des salles de charge. La formule est très pertinente sur ce site en température contrôlée (15-25°C), où le chauffage n’est pas utilisé en appoint comme sur nombre d’entrepôts secs. À Serris, ces investissements représentent un surcoût supérieur à 600 k€ (au-delà de 5% du projet) répercuté sur les loyers, mais la formule sera profitable pour les occupants, encore plus avec l’augmentation de l’énergie. «C’est une nouvelle étape de notre Plan Climat lancé début 2020. Avec cette nouvelle marque AutOnom, il s’agissait de développer un produit standardisable, neutre du point de vue des émissions carbones pour le chauffage et l’éclairage », souligne Jean-Claude Le Lan, président-fondateur d’Argan. Et d’autres projets AutOnom se profilent, notamment dès 2022 à Montbartier, au nord de Toulouse, ou à Mâcon, en Saône-et-Loire. MR

Malgré les efforts des ports asiatiques, les problèmes de pénurie de conteneurs maritimes en provenance de l’Asie vers l’Europe et les Etats-Unis sont encore d’actualité. C’est ce que confirme l’étude dévoilée cette semaine par la place de marché allemande Container xChange et l’institut de recherche appliquée Fraunhofer-CML. Pourtant, les taux de rotation des boîtes dans les dépôts sur les ports chinois battent tous les records de rapidité : le temps moyen médian que passe un conteneur dans un dépôt en Chine est descendu à seulement 5 jours, contre 61 jours en 2020 ! Même tendance dans les autres ports asiatiques, au Vietnam, à Singapour, en Thaïlande et en Indonésie, avec respectivement 9, 11, 16 et 19 jours. Ce qui coince, c’est la congestion des ports en Europe et aux Etats-Unis qui continue à ralentir les retours des conteneurs vers l’Asie et empêche le retour à la normale. Les temps de séjour des conteneurs dans les dépôts des ports de destination ont atteint des records en 2021 au Royaume-Uni et aux Etats-Unis notamment, avec une cinquantaine de jours en moyenne, contre 25 en Allemagne et 20 en Belgique (les ports français ne sont même pas cités). « Les taux de fret conteneurisés sont repartis à la hausse après un léger fléchissement au quatrième trimestre, avec l’indice Shanghai Containerized Freight Index (SCFI) qui a dépassé le 5 000 marks fin décembre, et la congestion des ports y est pour beaucoup » ajoute Johannes Schlingmeier. Le DG et co-fondateur de Container xChange anticipe un début d’année « très volatil » en matière de fret maritime, avec les perturbations liées au variants Omicron, le nouvel an chinois qui se profile (du 31 janvier au 6 février) et les ports qui sont déjà confinés, comme celui de Ningbo. JLR

Dans le cadre d’un plan stratégique de croissance, l’éditeur grenoblois KLS Group, qui compte plusieurs établissements hospitaliers parmi les clients de longue date de son WMS, a décidé de créer sa troisième business unit métier, dédiée aux solutions digitales de santé. Aux côtés de KLS Logistic et de KLS Transport, celle-ci se prénomme KLS Medical, avec une équipe dédiée, placée sous la houlette d’un directeur technique, Thibault Beliard. « La crise sanitaire nous a conforté dans notre position et a été un catalyseur dans ce projet. Nous avons été beaucoup sollicités durant cette période et la réactivité de nos équipes doit être maximale. Pour faire face à de telles situations, les établissements de santé doivent repenser leur organisation notamment avec le décloisonnement des territoires, la création de synergies communes et prendre le virage du numérique » a déclaré Grégoire Garcia, le directeur général de KLS Group. Les solutions proposées couvrent bien sûr les WMS, pour la gestion des plateformes logistiques hospitalières et groupements hospitaliers de territoire (Hospitlog) et pour la gestion des pharmacies (Pharmalog), les WCS pour le pilotage des automates de santé ainsi qu’un logiciel de sérialisation des médicaments. JLR

La fièvre acheteuse se poursuit chez Transporeon. Après avoir pris le contrôle des sociétés Sixfold et Logit One en 2020 et 2021 (voir NL n°3464), la plateforme collaborative de gestion de transport a racheté les start-up SupplyStack et Nexogen, basées respectivement en Belgique et en Hongrie. Créée en 2013, la première évolue sur le marché des TMS, son offre s’appuyant sur une plateforme Saas qui couvre tous les modes de transport et est utilisée aujourd’hui par de grandes entreprises comme Sony, Duracell ou DHL. La seconde, fondée en 2007, propose une solution Saas d’optimisation de gestion des moyens de transport ainsi que des tournées basée sur l’IA. En se connectant aux systèmes télématiques de véhicules et aux TMS, elle est aussi à même de fournir des ETA. « Son intégration à notre plateforme aidera les transporteurs à améliorer l’utilisation de leurs actifs et simplifier la gestion complexe de leurs opérations, souligne Stephan Sieber, Pdg de Transporeon. C’est essentiel au regard du paquet mobilité européen. Si ce nouveau cadre garantit une concurrence équitable sur le marché et protège les conducteurs grâce à des règles claires, il rajoute une réglementation supplémentaire aux opérations logistiques. Des solutions intelligentes sont donc nécessaires pour réussir dans ce nouveau cadre. » Avec ses deux acquisitions, l’éditeur d’origine allemande estime ainsi qu’il élargit son offre de services tout en ajoutant des capacités multimodales et de chargement partiel à sa plateforme. Celle-ci implique déjà plus de 1 300 chargeurs et 130 000 prestataires transport et logistique. AD

CMA CGM vient de concrétiser le partenariat commercial qu’il a scellé en septembre dernier avec la compagnie maritime Brittany Ferries. Cet accord, qui marquait également l’entrée de l’armateur marseillais au capital de l’entreprise bretonne via un investissement de 25 M€, a donc donné lieu à un premier transport de conteneurs CMA CGM opéré par Brittany Ferries entre la France et le Royaume-Uni. Chargés sur des châssis spéciaux et transportés à bord du navire Cotentin, les conteneurs sont partis du Havre le 12 janvier pour rejoindre Portsmouth. Cette nouvelle offre sera accessible avec quatre départs par semaine, représentant une source d’amélioration des temps de transit pour les clients de CMA CGM. Le partenariat entre les deux sociétés porte sur l’utilisation des espaces de fret disponibles à bord des navires de Brittany Ferries desservant non seulement le Royaume-Uni, mais aussi l’Irlande et la péninsule ibérique. « Ce premier chargement démontre le dynamisme de notre partenariat commercial et constitue une étape majeure dans le développement de notre offre multimodale entre la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Espagne, souligne Mathieu Girardin, directeur central groupe lignes courtes de CMA CGM. Nous poursuivons la mise en place de solutions agiles et innovantes répondant aux besoins de nos clients. » AD

D’après le cinquième bilan annuel sur le ferroviaire de l’Autorité de régulation des transports (ART), le fret ferroviaire français a enregistré une baisse d’activité de 6,1 % en tonnes transportées par kilomètre sur 2020. Le secteur a comptabilisé sur la période une volumétrie totale de 31 Mds de tonnes-kilomètres (tkm), avec un part modale qui se contracte de 0,2 point, à 9,7 %. En comparaison, la baisse de trafic a atteint les 4 % pour le transport routier de marchandises et 11 % pour le transport fluvial. Au niveau continental, la baisse de l’activité fret est comprise entre 5 % et 10 % dans la plupart des pays européens, à l’exception notable de la Suède (1 % de baisse seulement) et de l’Espagne, qui a enregistré une chute de près de 17 %. « Contrairement aux mouvements sociaux de la fin de l’année 2019, l’impact de la crise sanitaire se caractérise par une baisse moins importante du trafic de fret mais plus étalée dans le temps, souligne l’ART. Dans ce contexte, le trafic domestique a été plus résilient que le trafic international, dont la reprise s’est effectuée plus lentement avec un repli de 8 % (Ndlr : - 5 % pour le trafic domestique)» Le marché a néanmoins évolué favorablement du point de vue du développement de la massification et du transport combiné. « L’emport moyen par train continue sa progression et atteint 593 tonnes par train, poursuit l’ART. L’activité de transport combiné, qui représente aujourd’hui 38 % des tonnes-kilomètres, progresse pour sa part de 5,7 % malgré la crise sanitaire, quand le transport conventionnel poursuit sa baisse avec un repli 12,2 %». A noter par ailleurs que la part de marché de l’opérateur historique Fret SNCF a reculé de trois points en accaparant 52 % des tonnes-kilomètres transportées en 2020, celle de DB Cargo gagnant un point à 13 % (Captrain et Europorte suivent à respectivement 11 % et 5 %). AD

Pour consulter le bilan annuel complet de l’ART, cliquez ici.

Courant 2022, le français Seafrigo Group compte ouvrir son 5^ème site proche du port de New York (le 2^ème du pays), coté New Jersey, qui ciblera les besoins liés au boom du e-commerce alimentaire (dont le nombre de clients aurait doublé en 2020 outre-Atlantique, selon NielsenIQ). Acteur de rang mondial de la logistique alimentaire, actif sur les 5 continents et spécialisé dans la température dirigée, Seafrigo s’appuyait déjà sur plus de 40 000 m² dans la zone, répartis entre 4 sites et couvrant les différentes tranches de température, y compris surgelé, pour un large spectre de produits, avec déjà un volet e-commerce (on notera qu’il est aussi implanté à Miami et Chicago, et compte parmi les prestataires de référence aux USA pour l’import / export de bœuf ou de porc). Et sa palette de services y est déjà très large, notamment pour répondre aux exigences des autorités sanitaires en matière de sécurité alimentaire, avec les tests ad hoc, mais aussi pour le convoyage depuis et vers le port, l’étiquetage dans différentes langues ou le repacking pour l’export. Le futur site mettra l’accent sur la capacité à répondre aux spécificités de la préparation de commandes e-commerce, et la capacité de traitement et de fiabilité qu’elle exige. Pour traiter des produits dans différentes tranches de température, y compris surgelé avec l’enjeu d’assurer le maintien en négatif sur la chaîne aval, le site sera doté de sa propre unité de production de glace sèche / carbonique. MR

Moins de quatre mois après l’annonce des livraisons par drone dans les Alpes Japonaises (voir NL 3418), JP Rakuten Logistics vient de mener avec succès de nouveaux essais (avec des drones fabriqués par Coretronic Intelligent Robotics Corporation - CIRC) mais cette fois-ci dans un environnement urbain. Des appartements dans un immeuble de grande hauteur (plus de 100 m de haut) dans la ville de Chiba (capitale de la préfecture de Chiba, au centre-est de l'île de Honshu, à moins d’une heure de Tokyo par la route) ont été livrés par les airs (via l'héliport sur le toit) depuis le parking d’une plateforme logistique (Prologis) située dans la ville d’Ichikawa (préfecture de Chiba). Sept kilos de marchandises (trousses de premiers secours, provisions alimentaires d’urgence et fournitures médicales) ont ainsi voyagé sur une distance de 12 km (aller simple) pendant deux semaines en décembre dernier. C’est la première fois au Japon que de tels essais ont lieu en agglomération. JP Rakuten Logistics prévoit de développer des services de livraison par drone en s’appuyant sur ces expériences. Pour mémoire, JP Rakuten Logistics a été créé à la suite de l’alliance annoncée en mars 2021 entre la poste japonaise (Japan Post) et le e-commerçant japonais Rakuten (voir NL 3306). JF