Mais pourquoi donc faire référence à « La tactique du gendarme » ? Attendez que j’vous explique comme le chantait Bourvil en 1949, alors que la France commençait tout juste à sortir d’une décennie de pénuries et de tickets de rationnement. Certes, la période que nous traversons aujourd’hui n’a rien à voir, mais les tensions sur les flux internationaux liées à la reprise de l’activité économique ont aussi généré leur lot de pénuries, toutes proportions gardées bien sûr. Et cela oblige les supply chains à s’adapter en permanence, sans pouvoir s’appuyer sur la fiabilité de plus en plus relative des prévisions, pour allouer les produits aux commandes clients jugées prioritaires. Résultat, la tactique prend une importance capitale, avec des horizons de temps raccourcis, afin d’accélérer les circuits de décision. « Avant, on dissociait nettement deux domaines, la planification et l’exécution, mais ce monde-là est terminé » a déclaré la semaine dernière Hubert Jesel, directeur associé de TNP lors de l’évènement clients du cabinet de conseil. « Avec une logistique qui devient de plus en plus intelligente et connectée, tous les modèles actuels visent à renforcer la composante tactique, probablement aussi parce que les circonstances actuelles font qu’il est de plus en plus difficile de prévoir face aux aléas du transport et de la disponibilité des composants ». Cette tendance s’observe d’ailleurs aussi du côté de certains éditeurs d’APS, qui intègrent à leur offre des solutions issues du monde de l’exécution. La tactique prend du galon ! Jean-Luc Rognon