Sur ce premier trimestre 2022, la demande placée de m² a approché le million en logistique : 978 700 m² à l’échelle de l’Hexagone selon les chiffres Immostat, que commente CBRE dans une note. Cette performance s’inscrit dans la « dynamique très positive » de la fin 2021, et marque même une hausse de +23% en comparaison avec le T1 2021. Le secteur agroalimentaire s’est montré particulièrement actif sur ce début d’année, certains acteurs étayant leur développement par une réorganisation de leur supply chain dans un environnement concurrentiel, avec plusieurs transactions XXL recensées (mais non citées). Cependant, le contexte actuel laisse planer des incertitudes pour la fin d’année, tempère Pierre-Louis Dumont, directeur exécutif de l’Agence Industrie & Logistique France chez CBRE : « Les besoins des utilisateurs sont réels mais le climat géopolitique en pousse certains à davantage de prudence dans les prises de décision, en particulier pour les plus grands projets ». Par ailleurs, certains marchés restent bridés par des tensions sur l’offre, les m² disponibles se faisant toujours aussi rares en région Rhône-Alpes ou PACA, ce qui amène des entreprises à devoir implanter leurs capacités logistiques en 2ème voire 3ème couronne de certaines métropoles. « Ce phénomène témoigne des besoins et de l’envie de faire des utilisateurs malgré une offre lacunaire, poursuit Pierre-Louis Dumont. Néanmoins, cet éloignement croissant des barycentres de distribution se fait au prix de coûts de transport supplémentaires et d’un impact environnemental non souhaité ». Ce bémol concerne bien sûr moins le marché de l’investissement, puisqu’il souligne la dynamique des besoins côté utilisateurs. Certes, le contexte d’incertitude fait que les entrepôts assurant aux investisseurs des revenus locatifs sécurisés sur le long terme sont plus que jamais prisés, « mais les projets logistiques développés en blanc ou avec des durées de baux courtes continuent d’intéresser ceux cherchant à capturer les croissances des valeurs locatives, avec la perspective de rendements supérieurs ces prochaines années », note François-Régis de Causans, directeur Investissement I&L. MR