Newsletter quotidienne n° 3675

Le 3ème Comité interministériel de la logistique (Cilog), qui s’est tenu hier au port de Gennevilliers, a acté la Stratégie Nationale Logistique, visant à « faire de la France un territoire d’excellence de la logistique durable au service des transitions écologique et économique ». Ce document de 23 pages compte 8 grands objectifs pluriannuels et un total de 23 actions qui feront l’objet d’un suivi continu chaque année lors du Cilog. Pour le premier objectif, «doter la filière d’une gouvernance structurée », pas de présidence du Cilog par le Premier Ministre ni de portage politique parlementaire via un groupe d’étude (comme France Logistique le proposait dans son livre blanc), mais une gouvernance à trois niveaux, national (Cilog), régional (CRLog) et communal (CTLLU collectivités et professionnels), et la mise en place d’un dispositif d’intelligence économique adapté aux besoins de la filière (d’ailleurs, une étude de la demande de TRM à moyen et long terme doit être réalisée au premier semestre 2023). Le deuxième objectif, « mettre en place les chaînes logistiques au service de la reconquête industrielle nationale et européenne » vise notamment à identifier les moyens d’actions pour massifier et mutualiser le transport de fret et pour accompagner la production des nouvelles filières en France (batteries, éoliennes, nucléaire). Objectif n°3 : « améliorer la compétitivité des chaînes logistiques pour relocaliser les bassins de production au plus près des bassins de consommation » porte sur des efforts en matière douanière, portuaire, routière, et aéroportuaire. Pour l’objectif n°4, « créer les champions mondiaux de l’innovation logistique », il est notamment prévu de poursuivre les démarches en cours de l’AIT (agence d’innovation pour le transport), de la direction générale des entreprises (ateliers SupplyTech) et du programme Logistique 4.0 de France 2030 (voir article plus bas). Pour le n°5, « utiliser le foncier pour favoriser des chaînes logistiques plus écologiques », les indicateurs pertinents seront l’augmentation d’au moins 10% du ratio entre m3 utiles et m² de terrain mobilisés entre 2020 et 2027, et l’atteinte des 50% en moyenne de la surface utile des entrepôts couverte avec des panneaux photovoltaïques d’ici à 2025. Pour les projets d’entrepôts, il s’agit d’abaisser les délais moyens d’instruction à 5 mois pour l’enregistrement (pour les dossiers sans aménagements) et à 10 mois pour l’autorisation. Le n°6, « augmenter l’utilisation des modes les plus écologiques et articuler les différents modes de transport », s’attache à trois indicateurs : la part modale du fret ferroviaire à 18% en 2030 (contre 9,5% actuellement, ndlr), augmenter dans le même temps celle du fluvial de 50% (elle est à 2,1% aujourd’hui) et franchir le seuil de 5% de l’ensemble des trajets urbains réalisés en vélos cargo en 2027. Pour le 7ème objectif, « accélérer la décarbonation du mode routier du TRM » (qui porte sur un stock à renouveler de quelque 600 000 poids lourds et 6 M de VUL), l’ambition est de dépasser les 10% de poids lourds équipés de moteurs non diesel fossile dans les immatriculations neuves d’ici 2025, de réfléchir à de nouvelles aides financières publiques et de poursuivre l’AAP « Ecosystèmes des véhicules lourds électriques » (voir article plus bas). Quant au huitième et dernier objectif, « soutenir des solutions locales pour une logistique du dernier km plus durable », il prévoit de lancer un nouvel appel à projets « Logistique du dernier km » d’ici 2025 et de déployer la numérisation des arrêtés de circulation et aires de livraison, avec notamment l’aide de la « startup d’Etat » Dialog, qui mettra en œuvre début 2023 un cadre national qui devra être pris en compte par les logiciels d’itinéraires poids lourds dès le 1er mars. Dans un communiqué, France Logistique s’est félicité de la publication de la stratégie nationale logistique, en précisant qu’elle sera très attentive à sa mise en œuvre opérationnelle. JLR

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Outre l’annonce de la stratégie nationale logistique, le troisième Cilog (et premier de la nouvelle mandature) a également été l’occasion de dévoiler les résultats de deux appels à projets (AAP), « Logistique 4.0 » (dans le cadre de France 2030) et « Ecosystème poids lourds électriques » (de France Relance). Les 6 premiers lauréats de l’AAP « Logistique 4.0 » lancé en octobre 2021 représentent un investissement industriel de 37 M€, dont près de 13 M€ de soutien public (enveloppe globale du programme : 90 M€). Il s’agit de Clearfrance (interopérabilité des Port Community Systems), Digitrans Eco (projet Dashdoc de plateforme digitale pour le TRM), DocLoop (solution d’interopérabilité des échanges documentaires conforme au règlement eFTI), Good Idea (jumeau numérique en logistique industrielle), LDK (transformation de trams passager et péniches de vrac en moyens de transport palettes et colis en centre-ville) et VracAutoColis (robotisation des opérations de vracage et dévracage des remorques poids lourds). Une deuxième fournée (pour laquelle 49 dossiers ont déjà été admis en première instruction) est prévue au printemps prochain (sans doute lors d’un évènement SupplyTech). Pour l’autre appel à projets « Ecosystème poids lourds électriques », 24 lauréats ont été annoncés (sur 70 candidats). Une enveloppe de 64 M€ d’argent public aidera à financer quelque 545 véhicules neufs (pour le TRM et le transport voyageurs) et les points de recharge associés. Sur le volet TRM (84 camions), cela concerne les projet de Zamenhof Exploitation (70 camions en France), Transport SF (5 en Pays de Loire), Murgier Distribution (3 en Auvergne-RA), la Boite X (3 en Ile-de-France) et Wheeltainer (3 en Normandie, pour le transport de conteneurs). JLR

Afin de renforcer son offre de logistique globale au service des acteurs de l’aéronautique et du spatial, le groupe Daher a annoncé la semaine dernière qu’il s’engageait dans l’acquisition des Transport Chabrillac, un acteur dédié au transport routier exceptionnel fondé à la fin des années 40 à Toulouse. L’entreprise est particulièrement spécialisée dans le transport de satellites et lanceurs, notamment pour de grands noms de l’industrie européenne tels que Thales, Ariane Group ou Airbus. Avec ce rachat, Daher entend se doter de nouveaux moyens et expertises pour consolider sa position de spécialiste des solutions multimodales pour les secteurs de l’aéronautique, de la défense et du spatial, en se dotant de nouveaux moyens et expertises. Son offre alliera ainsi commission de transport, TRM, conseils et gestion de projet, et pourra d’autant mieux accompagner les besoins opérationnels de ses clients, y compris sur leurs marchés exports. Sur ce versant international, on notera que les Transports Chabrillac figurent parmi les cinq spécialistes européens du transport exceptionnel ayant fondé le groupement ʻRoute to Spaceʼ, aux côtés d’homologues allemand, suisse et britannique. « Cette acquisition prochaine des Transports Chabrillac s’inscrit dans notre stratégie de développement et de renforcement de notre activité logistique pour le domaine aéronautique sur lequel nous sommes une référence en Europe. L’implantation de Daher et celle des Transports Chabrillac dans le Sud-Ouest avec une dimension familiale, en plus d’autres valeurs communes, rendent cette opération évidente », souligne Didier Kayat, le directeur général de Daher, dont on rappellera les multiples casquettes d’avionneur, d’équipementier aéronautique et de prestataire de services industriels et logistiques. MR

Darwin Drones dispose de nouveaux moyens pour accélérer la commercialisation de son drone d’inventaire Eyesee. La start-up, créée à l’occasion du rachat de cette solution lancée en 2015 par Hardis Group et le fabricant Squadrone System (voir NL 3528), a bouclé un tour de table de 1 M€ qui a ouvert son capital à des business angels, au Crédit Agricole Alpes Développement, mais aussi au Groupe Idec. Le promoteur, aménageur, investisseur et constructeur immobilier a réalisé l’opération via sa filiale d’investissement Groupe Idec Invest Innovation, déjà actionnaire d’autres sociétés innovantes comme Fludis et TOWT (voir NL 3604). « Notre prise de participation est le fruit d’une réflexion globale sur la nécessité de proposer des outils favorisant le développement de l’industrie et de la logistique 4.0, explique Patrice Lafargue, président du Groupe Idec. Or cette solution combine une vision innovante et une approche pragmatique pour renforcer la digitalisation des plateformes logistiques et nous avons un incroyable portefeuille de projets avec les quelques 700 000 m² d’entrepôts que nous réalisons chaque année et les près de 1 700 000 m² constructibles partout en France pour donner un formidable élan à cette solution innovante ». Fort de tous ses nouveaux actionnaires, Darwin Drones entend à la fois créer des synergies et accélérer la commercialisation de sa solution en France et en Europe. Après avoir séduit des groupes comme L’Oréal, Bayer, DB Schenker ou encore Le Roy Logistique, Darwin Drones a l’intention de créer un réseau de distributeurs et d’intégrateurs sur ses principaux marchés cibles en Europe. « Cette levée de fonds nous permet d’aborder une phase d’accélération et d’internationalisation avec sérénité et détermination tout en confirmant la pertinence du positionnement d’Eyesee pour automatiser et fiabiliser les processus d’inventaires des sites industriels et logistiques », souligne Eric Pierrel, président de Darwin Drones. AD

La cadence d’identification des colis est un enjeu sur nombre de plateformes de tri ou de distribution, qu’il s’agisse de problématiques e-commerce ou de commandes magasins. L’américain Cognex y répond avec de nouveaux tunnels de vision conçus pour les opérations logistiques à haut débit, qui assurent une lecture précise et fiable des codes-barres à grande vitesse, avec des espacements courts entre chaque article. Basées sur sa plateforme de lecture de codes-barres DataMan, ces solutions modulaires peuvent lire les étiquettes sur 5 ou six côtés du colis, et utilisent des algorithmes et une technologie de décodage permettant d’atteindre des taux de lecture de 99,9%. Les tunnels en question sont préconfigurés avec des modules de lecture prémontés et peuvent être installés en une journée, fait valoir Cognex, en mentionnant qu’ils disposent aussi de sa technologie 3D Barcode Assignment qui s’assure que les codes-barres sont affectés aux bons paquets, afin de minimiser les opérations de retraitement. « Qu’il s’agisse de sites entièrement nouveaux ou à réaménager pour améliorer l’efficacité d’installations existantes, les entreprises logistiques veulent être opérationnelles le plus rapidement possible tout en maintenant des niveaux de performance élevés, commente Shweta Kabadi, VP Solutions de Cognex. Ces tunnels de vision modulaires peuvent être installés rapidement et mis à niveau sans difficulté, ce qui permet aux centres de distribution d’atteindre les niveaux de capacité, de débit et de précision attendus ». Ils peuvent également tirer parti de la plateforme logicielle d’analyse de données Cognex Edge Intelligence, qui fournit en temps réel des informations de performance, dans une logique d’amélioration des process. MR

Grossiste italien spécialisé en articles de plomberie et de chauffage, Dianflex a choisi Dematic pour déployer un système robotisé AutoStore dans sa plateforme logistique d’Atena Lucana, dans le sud de l’Italie. La solution, sélectionnée pour rendre les opérations de prélèvement plus flexibles, optimiser l’espace utilisé dans l’entrepôt, améliorer les temps de prélèvement et réduire les erreurs de préparation de commandes, comprendra 11 000 bacs qui seront manutentionnés par 16 robots R5, pilotés par le WCS de Dematic (Dematic iQ). « Ce projet a été conçu en seulement deux mois et la commande finalisée en trois mois », souligne Flavio Este, directeur général de Dematic Italie. L’entreprise italienne, aujourd’hui présente dans 35 pays et expédiant quelque 600 000 colis par an, pourra utiliser son AutoStore dès cette fin 2022. AD